Natixis Investment Managers accueille le séminaire annuel du Réseau d’Administrateurs pour l’Investissement Responsable (RAIR)

Le 27 septembre dernier, Jean Raby, Directeur Général de Natixis Investment Managers, a eu l’honneur d’accueillir dans ses locaux les représentants du Réseau d’Administrateurs pour l’Investissement Responsable (RAIR)¹ à l’occasion de leur séminaire annuel.


Antoine Tiago et Jean Raby

Créé en 2013, le RAIR est le Réseau des Administrateurs pour l’Investissement Responsable. Il a été créé par des syndicalistes et regroupe des administrateurs des principales institutions de retraite françaises (notamment l’ERAFP, le FRR, l’IRCANTEC, la PREFON, l’AGIRC et l’ARRCO…). Ensemble, ces fonds dépassent la centaine de milliards d’euros de réserves ou d’actifs. La vocation du RAIR est l’échange de bonnes pratiques pour développer l’investissement socialement responsable.

90 clients et consultants ont pu écouter lors de cette matinée placée sous le thème d’une transition juste des experts de l’investissement Responsable débattre lors d’une table ronde.

Après le mot d’accueil de Jean Raby, qui a souligné l’engagement du groupe Natixis dans l’Investissement Responsable, attesté par l’adhésion de 90% des affiliés de Natixis Investment Managers aux PRI, le séminaire a été ouvert par Luc Prayssac, Président du RAIR, Administrateur de l’IRCANTEC et de la PREFON. Pour Luc Prayssac, le S des critères ESG doit occuper une place centrale sans que cela se fasse au détriment de l’engagement environnemental. C’est selon lui une obligation morale pour les investisseurs institutionnels, et plus largement pour tous les investisseurs engagés dans une démarche ISR, de se soucier de l’impact de leurs investissements sur toute la chaîne de valeur et sur l'ensemble des parties prenantes, en y incluant les travailleurs en bout de chaîne.

Pour Pierre-René Lemas, ancien Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Président de France Active, le concept de Transition juste, une notion qui n’est pas nouvelle et portée par les syndicats, revient en force et est mentionnée en préambule de l’accord de Paris sur le climat. Il voit actuellement 4 transitions principales à l’œuvre (économique/énergétique, numérique, démographique et territoriale), qui ne sont pas exemptes de contradictions. Certaines peuvent se faire au détriment de l’emploi. La transition énergétique a ainsi déclenché la fermeture de mines en France par exemple. Des espaces de dialogue à tous les échelons (entreprise, local, national, international) sont nécessaires pour que les salariés soient représentés et accompagnés dans ces transitions parfois douloureuses. Certaines, notamment la transition démographique, peuvent être anticipées. Il faut faire levier sur la finance pour faire bouger les choses, accompagner les TPE et les entrepreneurs dans la création d’entreprises ou bien encourager l’épargne solidaire.


Des experts ont ensuite été invités à débattre sur le thème de la transition juste, ou plutôt sur LES transitions justes (énergétique, écologique, alimentaire et digitale) lors d’une table ronde animée par Béatrice Héraud, rédactrice en chef en charge de la RSE au sein de Novethic. Pour Alexis Masse, Président du Forum pour l’Investissement Responsable (FIR), le Social est un bon indicateur de la santé d’une entreprise. Une entreprise où les employés sont heureux et où le taux de rotation de la main d’œuvre est faible affiche un cours de bourse meilleur que ses concurrentes moins respectueuses de ses employés. Pour Romain Garcia, Directeur financier du groupe SOS, groupe incontournable de l’économie sociale et solidaire, il est tout à fait possible de concilier taux de rentabilité élevé et impact social fort. Toutefois, même si l’impact social d’un projet financé est fort, sa rentabilité pour l’investisseur ne doit pas être sacrifiée ou passer au second plan. Pour Marie Luchet, Responsable PRI France, le climat est l’urgence absolue (ODD #13). Il faut agir rapidement maintenant et réorienter ses investissements pour éviter des réponses politiques drastiques dans quelques années. Les 2 100 signataires des PRI répartis dans 52 pays se sont engagés à prendre les critères ESG dans leurs investissements. Le PRI a confié à Nick Robins, Professeur de finance durable à la London School of Economics, la publication d’un guide destiné à susciter l’action des investisseurs pour une transition juste et lutter contre le réchauffement climatique. Nick Robins pense que, dans un contexte de transition écologique, le Social doit être intégré de manière holistique dans la stratégie de l’entreprise et être mis sur le même plan que l’Environnement. Il rappelle aussi l’importance d’engager le dialogue avec l’entreprise, avant de couper brutalement ses investissements dans une entreprise peu vertueuse. Sylvain Macé, Délégué syndical CFDT Carrefour et Secrétaire de l’ARASC, insiste sur l’importance de prendre en compte autant le collaborateur que le client pour réussir une transition juste, à travers l’exemple de la transition stratégique de Carrefour vers une alimentation responsable (Act4food), surtout quand cette transition implique la suppression de 7 000 emplois. Le dialogue entre syndicat et investisseur est tout aussi primordial.

Philippe Sebag, Administrateur CFE-CGC, membre du bureau du RAIR et secrétaire général de la Prefon, a conclu la matinée en rappelant que la transition juste, souvent abordée comme la nécessité de prendre en compte les conséquences sociales de la transition écologique et énergétique, devrait être élargie à toutes les transitions qui impliquent de profondes modifications des modèles des entreprises et de nos sociétés. Il cite Paul Polman, le CEO d’Unilerver, qui lors des PRI in Person à San Francisco mi-septembre, disait assez justement « les investisseurs ne sont pas responsables de tout mais les investisseurs doivent être responsables ». Porter des valeurs n’est pas incompatible avec la recherche de rendement.


« C’est la première fois qu’un tel événement est organisé par Natixis Investment Managers, nous dit Antoine Tiago, directeur clientèle institutionnelle & appels d’offres de Natixis Investment Managers. Cet évènement cristallise le besoin de nos clients, soumis à l’article 173 de la loi Transition Energétique et Croissance Verte, d’être accompagnés pour un investissement plus responsable. »