À première vue, il semblerait que les investisseurs aisés (plus de 100 000 dollars d’actifs investis) soient sortis relativement indemnes de la pandémie mondiale, puisque plus de 54 % d’entre eux déclarent avoir évité les principales menaces sanitaires et les pressions financières subies par une grande partie du monde. Sur le plan de la santé, seuls 6 % déclarent avoir contracté le Covid, soit un taux inférieur de 40 % au taux d’infection mondial de 10 % rapporté par l’Organisation mondiale de la santé¹, tandis que 9 % seulement déclarent qu’un membre de leur foyer a contracté la maladie. Toutefois, les conséquences financières se sont faites ressentir de manière plus globale.

Environ 1 personne interrogée sur 10 (9 %) a déclaré avoir perdu son emploi ou cessé son activité, au moins temporairement, au cours de l’année. Un quart des personnes interrogées a déclaré avoir subi une perte de revenus individuels ou familiaux pendant la pandémie. 19 % ont indiqué avoir été obligées de puiser dans leurs économies personnelles ou d’autres actifs pour compenser la perte de revenus. Enfin, presque 20 % des personnes interrogées ont déclaré que leur sécurité financière s’est trouvée fragilisée.

Dans l’ensemble, ces investisseurs relativement aisés reconnaissent que le Covid a eu moins d’effet sur eux que sur d’autres personnes, et les trois quarts d’entre eux (73 %) estiment avoir eu de la chance. Malgré les multiples mises à l’épreuve qui se sont présentées lors de l’année écoulée, 7 personnes sur 10 se décrivent comme résilientes, plutôt que fragiles.

Cependant, même si ces éléments semblent à eux seuls caractériser un certain optimisme quant à l’avenir, un grand nombre d’investisseurs expriment des émotions plus mitigées. Après avoir vécu la pire crise sanitaire qui ait frappé le monde depuis un siècle, environ la moitié des personnes interrogées (49 %) reconnaissent être stressées. 42 % se disent craintives et 40 % déclarent encore être vulnérables.

Toutefois, il s’agit avant tout de moyennes mondiales. En réalité, la situation des investisseurs pendant la pandémie a grandement varié selon leur lieu de résidence.

 

Amérique
latine

Les investisseurs les plus touchés par les effets sanitaires et financiers du Covid

 

Asie

La pandémie a accentué la pression sur les finances des investisseurs

 

Europe

Les investisseurs décrivent l’expérience Covid « moyenne »

 

Amérique
du Nord

Les investisseurs plus susceptibles d'être épargnés par les risques sanitaires et financiers

• Amérique latine

• Asie

• Europe

• Amérique du Nord

Les investisseurs les plus touchés par les effets sanitaires et financiers du Covid

Parmi tous les investisseurs interrogés, ceux d’Amérique latine ont été les plus durement touchés par la pandémie. 7 personnes interrogées sur 10 en Argentine/Uruguay, au Chili, en Colombie/Pérou et au Mexique ont déclaré avoir subi au moins certains des effets financiers et sanitaires de la pandémie.

En tant qu’investisseurs, beaucoup s’en sont plutôt bien sortis sur les marchés, avec des rendements moyens de 14,2 % supérieurs à l’inflation dans la région, même si les marchés ne reflètent pas l’économie au sens large. Pas moins de 30 % des investisseurs de la région et 36 % des investisseurs de Colombie/Pérou déclarent avoir subi un sérieux recul de leur sécurité financière du fait de la pandémie.

Plus d’un tiers (35 %) a déclaré avoir subi une perte de revenus. Ce chiffre inclut 38 % d’investisseurs en Colombie et au Pérou, 37 % en Argentine et en Uruguay, et 31 % au Mexique. Près d’1 personne sur 5 (17 %) a également déclaré avoir perdu son emploi ou cessé son activité, au moins temporairement, au cours de l’année.

Il est probable que beaucoup ressentiront longtemps cet impact financier, alors que 20 % des personnes interrogées ont déclaré avoir effectué des retraits d’urgence sur leur plan d’épargne-retraite, un chiffre presque 3 fois supérieur à la moyenne mondiale (7 %). Ce chiffre concerne notamment 42 % des investisseurs au Chili et 22 % des personnes interrogées en Colombie/Pérou.

Du point de vue de la santé, le nombre de personnes ayant déclaré avoir contracté le Covid est 2 fois plus élevé que dans le reste du monde (12 % contre 6 %). Avec 19 %, les investisseurs en Colombie/Pérou ont signalé le taux d’infection le plus élevé de tous les pays étudiés, tandis que 13 % des Mexicains ont déclaré avoir contracté le Covid. Les investisseurs d’Amérique latine étaient également 2 fois plus susceptibles de déclarer qu’un membre de leur foyer avait contracté le Covid (23 % contre 9 %).

Dans l’ensemble, la pandémie a eu des conséquences sur l’équilibre émotionnel des personnes interrogées en Amérique latine. Les investisseurs de cette région étaient les plus susceptibles de se dire stressés par leur sécurité financière (60 % pour l’ensemble de la région, et 65 % au Chili). Près de la moitié d’entre eux (48 %) reconnaissent être plus soucieux que confiants concernant leur sécurité financière. Un plus grand nombre (52 %) déclare se sentir vulnérable. Cependant, en dépit des difficultés qu’elles ont pu subir, 7 personnes sur 10 se considèrent chanceuses au sortir de la pandémie.

La pandémie a accentué la pression sur les finances des investisseurs

Si les politiques strictes de confinement dans la région combinées aux pratiques de port du masque établies lors des précédentes épidémies ont pu contribuer à atténuer les risques sanitaires en Asie, un nombre important d’investisseurs affirme néanmoins que le Covid a entraîné certaines difficultés financières.

Si les personnes interrogées font état d’un rendement moyen des investissements de 12,4 % supérieur à l’inflation, ce chiffre ne donne pas une vision complète de la situation financière générale. Près d’1 investisseur sur 5 (18 %) a déclaré que sa sécurité financière s’est trouvée fragilisée en raison de la pandémie. Dans l’ensemble, un tiers (31 %) des investisseurs a subi une diminution des revenus du foyer pendant la pandémie.

Ces chiffres régionaux sont partiellement atténués par de meilleurs résultats au Japon, où seuls 8 % des investisseurs déclarent avoir essuyé une perte de revenus. À l’autre extrême, les personnes vivant en Thaïlande, pays touristique, ont été les plus susceptibles d'avoir subi une perte de revenus (59 %), comme près de 4 personnes sur 10 à Hong Kong (39 %), en Chine (38 %) et en Corée (37 %).

S’ils ont pu ressentir les impacts financiers de la crise Covid, ce sont les investisseurs en Asie qui rapportent les taux d’infection les plus bas : moins de 2 % déclarent qu’eux-mêmes (1,4 %) ou un membre de leur famille (1,8 %) ont contracté le Covid. La Chine affiche des résultats encore plus impressionnants, avec 0,5 % et 0,3 % respectivement.

Néanmoins, les investisseurs en Asie continuent de ressentir l’impact émotionnel. Si 7 personnes sur 10 reconnaissent avoir de la chance, près de 6 sur 10 (57 %) se disent stressées par leur sécurité financière, parmi lesquelles 70 % en Corée. Même si l’impact financier du Covid a moins touché le pays, 61 % des investisseurs japonais se disent également stressés. 50% des investisseurs asiatiques se déclarent également plus soucieux que confiants, tandis qu’un pourcentage similaire (46 %) avoue se sentir vulnérable.

Les investisseurs décrivent l’expérience Covid « moyenne »

En Europe, les personnes interrogées ont mieux résisté à la pandémie que dans les autres régions, 6 sur 10 déclarant n’avoir subi aucun impact de la crise Covid. Sur l’ensemble de la région, elles font état de taux d’infection de 7 % individuellement et de 10 % pour leur foyer, et d’impacts financiers relativement modérés de la pandémie.

La combinaison d’une action rapide des décideurs politiques et de niveaux de revenus plus élevés parmi les personnes interrogées a permis que seuls 7 % des investisseurs perdent leur emploi ou cessent leur activité, au moins temporairement, au cours de l’année, et que moins d’1 sur 5 (19 %) subisse une perte des revenus du foyer. Les perspectives financières ont également été soutenues par des performances moyennes de 11,2 % supérieures à l’inflation. De ce fait, seuls 11 % des Européens pensent avoir vu leur sécurité financière fragilisée pendant la pandémie, soit le chiffre le plus bas de l’ensemble des régions.

Le sentiment général est plus optimiste en Europe qu’en Asie et en Amérique latine. 6 investisseurs sur 10 se déclarent rassurés plutôt que stressés par leurs finances. Les investisseurs d’Allemagne (73 %), des Pays-Bas (69 %) et du Royaume-Uni (69 %) sont les plus susceptibles de se dire rassurés. Dans l’ensemble, deux tiers des investisseurs disent être confiants dans leur sécurité financière, particulièrement aux Pays-Bas (78 %), en Allemagne (74 %), au Royaume-Uni (71 %) et en Suisse (70 %).

Les investisseurs plus susceptibles d'être épargnés par les risques sanitaires et financiers

En Amérique du Nord, 6 investisseurs sur 10 déclarent n’avoir ressenti aucun des effets financiers ou sanitaires de la pandémie mondiale. Du point de vue financier, ils ont obtenu les meilleurs résultats en termes de chômage, de revenus et de retour sur investissement. Au niveau sanitaire, le niveau d’infection signalé était inférieur à la moyenne mondiale.

Les personnes interrogées d’Amérique du Nord ont déclaré des rendements moyens de 14,9 % supérieurs à l’inflation en 2020, tandis que les investisseurs américains ont déclaré des rendements de 16,5 % supérieurs à l’inflation, soit les performances les plus élevées de tous les pays représentés dans l’enquête. Les données nationales sur le chômage, qui suggèrent un impact moindre sur les hauts salaires, apparaissent clairement dans notre échantillon de personnes interrogées : en Amérique du Nord 7 % ont déclaré avoir perdu leur emploi ou cessé leur activité, au moins temporairement, au cours de l’année, tandis que seuls 15 % ont subi une diminution des revenus du foyer. Pourtant, malgré ces points positifs, près d’1 personne sur 5 (17 %) déclare avoir essuyé d’importantes pertes financières en raison de la pandémie.

L’impact sur la santé signalé par les investisseurs nord-américains était légèrement supérieur aux moyennes mondiales, 6 % d’entre eux ayant déclaré avoir contracté le Covid et 12 % ayant déclaré qu’un membre de leur foyer l’avait contracté. Toutefois, le contraste est frappant entre les taux d’infection signalés par les investisseurs au Canada, où moins de 1 % ont déclaré avoir personnellement contracté le Covid tandis que seuls 3 % ont déclaré qu’un membre de leur famille l’avait contracté, et aux États-Unis, où 8 % des investisseurs ont déclaré avoir contracté le Covid et 15 % ont déclaré qu’un membre de leur famille l’avait contracté.

Sur le plan émotionnel, les investisseurs d’Amérique du Nord ont un ressenti similaire à celui des Européens, puisque 80 % d’entre eux se disent satisfaits de leur sécurité financière (84 % au Canada et 79 % aux États-Unis), 76 % font part d’un sentiment de résilience, 69 % sont plus confiants que soucieux, et 59 % se sentent rassurés plutôt que stressés.

Les performances impressionnantes supérieures à 10 % de 2020, la disponibilité des vaccins en 2021 et les perspectives de réouverture des économies mondiales entraînent une vague d’optimisme pour les investisseurs. Ces circonstances suscitent également de grandes attentes en termes de rendement des investissements.

Après avoir obtenu des rendements de 12,5 % supérieurs à l’inflation en 2020, les investisseurs prévoient des rendements encore plus élevés sur les marchés post-pandémie : pour 2021, ils anticipent des rendements annuels de 13 % supérieurs à l’inflation. Sur le long terme, ils anticipent 14,5 %. Ces deux valeurs sont significativement plus importantes que les 5,3 %² supérieurs à l’inflation considérés comme réalistes par les professionnels de la finance. L’écart mondial au niveau des attentes s’élève donc désormais à 174 %, soit 53 points de pourcentage de plus que ce que nous avions constaté en 2020. (Remarque : écart de 121 % basé sur les réponses des conseillers financiers en 2020 et des investisseurs en 2019).

Plus surprenant encore, suite aux épreuves de la pandémie, c’est en Amérique latine que les écarts entre les espoirs des investisseurs et le réalisme des professionnels de la finance sont les plus importants, avec notamment 252 % au Mexique (16,2 % contre 4,6 %²), 213 % en Colombie/Pérou (16,6 % contre 5,3 %²), et 173 % au Chili (16,4 % contre 6 %²) et en Argentine/Uruguay (15 % contre 5,5 %²).

En Italie, les attentes d’un rendement de 8,6 % supérieur à l’inflation pour 2021 peuvent combler quelque peu l’écart, mais les investisseurs italiens s’attendent néanmoins à des rendements à long terme de 11,6 %. Ce chiffre relativement modeste ne correspond cependant pas aux 3,8 %² que les professionnels de la finance considèrent comme réalistes, ce qui laisse un écart de 205 % pour les investisseurs de la péninsule italienne. Les investisseurs britanniques sont confrontés à un défi similaire, avec un écart de 207 % (14,1 % contre 4,6 %²).

Ce sont toutefois les investisseurs américains qui semblent avoir les attentes les plus élevées concernant les rendements à long terme (17,5 %), même si l’écart de 161 % par rapport aux estimations de rendement de 6,7 %² des professionnels de la finance semble meilleur que les attentes des investisseurs d’autres pays. L’écart de 157 % en France paraît également beaucoup plus restreint (12,1 % contre 4,7 %²).

Il peut être surprenant de constater que les pays où l’on trouve les écarts les plus faibles sont ceux où les attentes des investisseurs représentaient plus du double de ce qui est considéré comme réaliste par les conseillers financiers. Ces pays incluent l’Allemagne avec 118 % (10,7 % contre 4,9 %²) et le Canada, avec 120 % (11,2 % contre 5,1 %²).

Les experts en finance comportementale diraient probablement qu’il s’agit là d’un bel exemple de distorsions statistiques basées sur les évènements récents, pour lesquelles les investisseurs ont constaté des rendements positifs dans des circonstances difficiles et s’attendent à de meilleurs rendements lorsque les conditions s’améliorent. Dans ce cas, il semble qu’ils soient en train d’actualiser le processus de réouverture en 2021 et d’extrapoler des retours sur investissement plus importants une fois ce processus terminé.

S’ils souhaitent obtenir des rendements exceptionnels, les investisseurs devront avoir les nerfs suffisamment solides pour supporter des niveaux de risque plus élevés. En apparence, les investisseurs disent être bien préparés : 6 sur 10 (58 %) se disent prêts à prendre des risques afin d’aller de l’avant. 7 sur 10 (68 %) reconnaissent que des mouvements de marché de 10 % à la hausse ou à la baisse sont normaux. Le même pourcentage pense également que la volatilité crée des opportunités d’augmenter leur patrimoine.

Cependant, le ressenti réel peut être différent de ce qui est exprimé. Effectivement, les trois quarts des investisseurs dans le monde reconnaissent préférer la sécurité aux performances de leurs investissements. 6 sur 10 (58 %) vont jusqu’à dire que la volatilité compromet leurs objectifs d’épargne et d’investissement, ce qui explique pourquoi, en dépit des opportunités potentielles, la volatilité vient au premier rang des préoccupations concernant les risques.

Les préoccupations liées aux risques qui entourent la relance
En ce qui concerne les marchés en 2021, la volatilité (40 %) et la lenteur de la reprise économique (39 %) sont les principales préoccupations des investisseurs en termes de risques. L’inflation (31 %) et la faiblesse des taux d’intérêt (27 %) font également partie de leurs inquiétudes. En outre, suite aux efforts sans précédent consentis en matière de dépenses publiques afin d’atténuer l’impact économique du Covid, les investisseurs du monde entier semblent comprendre qu’à un moment ou à un autre, quelqu’un devra payer la note. Environ un quart (23 %) considèrent également la probabilité de hausses d’impôts comme un risque imminent.

Tout comme l’expérience Covid a été très différente selon les régions, la perception du risque varie beaucoup d’un pays à l’autre. La volatilité (40 %) est peut-être la principale préoccupation en termes de risque, mais plus de la moitié des investisseurs en Chine (55 %) s’inquiètent de la perspective d’une plus grande volatilité des marchés et presque autant (51 %) redoutent l’inflation. Parallèlement, les craintes d’une reprise économique laborieuse sont plus fortes à Singapour (54 %) et à Hong Kong (52 %).

Les impôts préoccupent particulièrement les investisseurs aux États-Unis (35 %), où l’administration Biden se concentre sur des augmentations d’impôts pour les tranches supérieures en vue de financer des investissements en infrastructures et d’autres initiatives politiques. Les investisseurs en Argentine/Uruguay (36 %), en France (34 %), en Colombie/Pérou (33 %) et en Italie (30 %) se disent également préoccupés par la fiscalité.

Un autre facteur de risque considérable pour les États-Unis est lié aux récents évènements qui ont défrayé la chronique, tels que les querelles partisanes qui paralysent le Congrès et le phénomène spéculatif des actions-mèmes, 28 % des personnes interrogées s’inquiétant des perspectives de dysfonctionnement politique et 26 % des possibilités de manipulation des marchés.

Les 5 principales préoccupations concernant l’investissement

Si la volatilité et la lenteur de la reprise sont en tête de la liste des craintes financières mondiales, les inquiétudes des investisseurs varient d'une région à l'autre.

Mondial

1 Volatilité

2 Reprise lente

3 Inflation

4 Taux d’intérêt
faibles

5 Augmentation
des impôts

US

1. Volatilité
2. Augmentation des impôts
3. Reprise lente
4. Inflation
5. Political dysfunction

France

1. Reprise lente
2. Volatilité
3. Augmentation des impôts
4. Inflation
5. Taux d’intérêt faibles

Hong Kong

1. Volatilité
2. Reprise lente
3. Inflation
4. Political dysfunction
5. Taux d’intérêt faibles

UK

1. Taux d’intérêt faibles
2. Reprise lente
3. Volatilité
4. Inflation
5. Augmentation des impôts

Les craintes financières individuelles
Au-delà des préoccupations liées aux risques, les investisseurs ont également en commun un large éventail de craintes financières. Lorsqu’il leur a été demandé de citer leurs plus grandes craintes, les personnes interrogées ont évoqué en premier lieu « une dépense conséquente imprévue » (35 %). Ce type de mauvaise surprise était également en tête des préoccupations des investisseurs en 2019, mais l’environnement actuel a, pour beaucoup, rebattu les cartes en termes d’inquiétudes liées aux revenus.

Les impôts (27 %) arrivent en deuxième position des craintes des investisseurs à l’échelle mondiale, mais dominent les craintes des investisseurs en France (46 %), aux États-Unis (41 %), en Colombie/Pérou (39 %), en Italie (38 %) et en Espagne (33 %). Les dépenses de santé (27 %) arrivent peut-être en troisième position au niveau mondial, mais sont la principale préoccupation des investisseurs au Chili (44 %), à Singapour (43 %), au Mexique (40 %), en Suisse (32 %) et en Australie (31 %).

35^%

Dépenses importantes et imprévues

27^%

Impôts

27^%

Dépenses
de santé

26^%

Maintenir son
niveau de vie

25^%

Sécurité
de l’emploi

Si la plupart des régions s'inquiètent surtout des grosses dépenses imprévues, les impôts arrivent en tête de liste aux États-Unis (41 %) et en France (46 %).

Les conséquences de la crise Covid ont eu un impact considérable sur les perspectives financières de nombreux pays d’Amérique latine. Au Chili, où 65 % des investisseurs se disent stressés, les inquiétudes des investisseurs sont sensiblement différentes : les dépenses liées à la santé (44 %), l’endettement (42 %), une dépense considérable imprévue (40 %) et ne pas avoir suffisamment d'argent pour épargner (39 %) arrivent en tête des préoccupations.

Dans l’ensemble, les investisseurs continuent d’avoir un regard rationnel sur la volatilité et le risque, mais leurs inquiétudes et leurs craintes indiquent qu’ils sont beaucoup plus sensibles qu’ils ne le croient, et ce n’est que le premier enseignement qu’ils pourraient tirer de l’année écoulée.

La pandémie a été un test de résistance aussi bien au niveau des finances personnelles que pour l’économie mondiale. Même si la plupart des investisseurs affirment ne pas avoir été directement touchés par la pression financière ressentie par beaucoup pendant la pandémie, les personnes interrogées reconnaissent qu’il y a des leçons claires à tirer de la crise Covid.

Enseignements financiers
Lorsqu’on les interroge sur les enseignements qu’ils en ont tirés, la plupart d’entre eux évoquent des principes fondamentaux de gestion des finances personnelles qui les aideraient à mieux se préparer à une crise future. Plus de 4 personnes sur 10 (43 %) reconnaissent avoir compris l’importance de contrôler leurs dépenses. Cette leçon a été le plus fortement ressentie par les personnes situées en Amérique latine, notamment en Colombie/Pérou (64 %), en Argentine/Uruguay (62 %), au Chili (58%) et au Mexique (58 %).

Outre la gestion de leurs dépenses, 3 personnes sur 10 affirment avoir appris l’importance de disposer d’une épargne d’urgence. Ce point de planification, qui va de pair avec la crainte de devoir faire face à une dépense conséquente imprévue, a été ressenti le plus directement par les investisseurs en Thaïlande (55 %), en Colombie/Pérou (53 %) et au Mexique (50%), c’est-à-dire des pays où le nombre de personnes ayant déclaré avoir subi une perte des revenus du foyer pendant la pandémie était nettement supérieur à la moyenne.

Cependant, cette leçon ne concerne pas seulement ceux qui ont essuyé une perte de revenus. En effet, 4 personnes interrogées sur 10, tant à Singapour qu’aux États-Unis, ont déclaré avoir pris davantage conscience de la nécessité de disposer d’une épargne d’urgence, et ce, bien que le nombre de personnes ayant subi une perte de revenus fut inférieur à la moyenne dans les deux pays [États-Unis (14 %), Singapour (21 %)].

Principaux enseignements en matière d’investissement
Outre ces questions essentielles de planification, les personnes interrogées ont également tiré d’importantes leçons en matière d’investissement. Le plus souvent, les investisseurs ont cité la nécessité d’éviter les décisions d’investissement sous le coup de l’émotion (29 %) comme l’un des principaux enseignements de l’année écoulée.

Comme la pandémie a entraîné à la fois le ralentissement le plus rapide du marché et la reprise la plus rapide jamais enregistrée, les investisseurs ont pu tirer cette leçon de deux façons : ceux qui ont paniqué tôt et retiré des actifs ont peut-être payé le prix fort en ratant les retours supérieurs à 10 %, tandis que ceux qui ont persisté peuvent avoir été récompensés pour leur patience. Les investisseurs ayant déclaré des rendements moyens de 12,5 % supérieurs à l’inflation pour 2020, il semble que beaucoup aient tiré les leçons du renforcement positif.

Les investisseurs signalent également que la pandémie a démontré la nécessité de mieux comprendre les risques dans la configuration de leurs portefeuilles (25 %). Au vu de leur désir de sécurité et de leur aversion pour les turbulences du marché, les pics soudains de volatilité observés en mars 2020 ont peut-être constitué une expérience d’apprentissage pratique. Ces leçons ont résonné le plus fortement chez les investisseurs à Singapour (41 %), à Taïwan (40 %), en Chine (36 %), en Thaïlande (35 %) et à Hong Kong (34 %).

Finances personnelles

43%

Contrôler mes dépensesk

30%

Avoir un compte d'épargne de secours

23%

Avoir un plan de succession
(ex: assurance vie, etc.)

23%

Comprendre le rôle que je joue dans la situation financière globale de mon ménage

Investir

29%

Éviter les décisions d'investissement émotionnelles

25%

Comprendre le risque dans mon portefeuille

24%

Rebalancer mon portefeuille

15%

Evaluer les implications fiscales de mes décisions d'investissement

L’un des rappels les plus sombres du coût réel de la pandémie est le fait que 51 % des investisseurs au Mexique et 44 % des investisseurs en Colombie et au Pérou ont déclaré que la crise a démontré l’importance de disposer d’un plan de succession.

L’adaptation des habitudes d’investissement
Compte tenu de leur succès en 2020, il n’est pas surprenant que 40 % des personnes interrogées déclarent n’avoir apporté aucun changement à leurs comptes d’investissement suite à la pandémie de Covid. Néanmoins, cela signifie aussi qu’une majorité (60 %) a fait quelques changements.

Les Millennials ont été le groupe le plus susceptible de s’adapter. En effet, 74 % d’entre eux ont déclaré avoir effectué des changements. En tant que groupe, ils ont été plus susceptibles d’augmenter leurs investissements suite à la pandémie (23 % contre 19 % globalement), d’intensifier leurs activités de trading en ligne (32 % contre 23 % globalement) et d’accroître leurs activités de trading par l’intermédiaire de leur conseiller (24 % contre 18 % globalement). Même s’ils ont augmenté leurs activités de trading, moins de 10 % (9 % contre 5 % au global) ont déclaré avoir ouvert des comptes sur marge pour financer ces efforts.

La seule grande exception concerne les Millennials aux Etats-Unis, où l’accès facilité au trading avec des services tels que Robin Hood combiné à la fièvre spéculative sur les actions-mèmes telles que GameStop semble avoir influencé la situation. Plus de 4 Millennials sur 10 (43 %) aux États-Unis déclarent avoir intensifié leur trading en ligne, tandis que 31 % disent avoir négocié davantage avec leur conseiller financier. Cette cohorte était presque 2 fois plus susceptible que les autres investisseurs américains d’ouvrir un compte sur marge (13 % contre 7 %).

Pourtant, tout n’a pas été rose pour cette génération. Même s’ils ont été les plus susceptibles d’augmenter leurs investissements et leurs activités de trading, les Millennials ont également été plus enclins à effectuer des retraits sur leurs comptes d’épargne et d’investissement (24 % et 19 %), un pourcentage qui correspond aux 28 % ayant déclaré avoir subi une perte des revenus du foyer et aux 12 % ayant déclaré avoir perdu leur emploi ou cessé leur activité, au moins temporairement, au cours de l’année du fait de la crise Covid.

Alors que nous sortons de la pandémie et que la reprise devient réelle, les investisseurs voient de grandes opportunités de faire fructifier leurs actifs, et leur optimisme dépasse de loin la seule réouverture des économies du monde entier en 2021 pour anticiper des résultats encore plus importants dans les années à venir.

Le défi pour beaucoup sera de veiller à ne pas se laisser dominer par leurs émotions, positives ou négatives. Il leur faudra examiner de près les résultats qu’ils peuvent espérer obtenir de manière réaliste, rationaliser ces attentes en faisant preuve d’une réelle tolérance aux risques, surmonter leurs craintes et, enfin, mettre à profit les enseignements qu’ils auront tirés de la crise.

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