Un nouveau monde en perspective
L’incertitude géopolitique et économique assombrit les perspectives 2024 des investisseurs institutionnels
Les investisseurs institutionnels ne manquent pas de préoccupations en début d’année : les rendements seront-ils à la hauteur des attentes ? La croissance est-elle durable ? Les banques centrales vont-elles baisser leurs taux ? Ou les augmenter ? Certains risques sont bien connus et d’autre part, il y a toujours des surprises, mais les investisseurs ont généralement l’impression de pouvoir contrôler les résultats.
Pourtant, en considérant les perspectives pour 2024, le premier risque économique n’est pas la croissance ni les taux d’intérêt. Ce n’est pas non plus l’inflation. Si l’on se penche sur les 12 prochains mois, les 500 investisseurs institutionnels qui ont répondu à l’Enquête Natixis Institutional Outlook 2024 considèrent que le plus gros risque macroéconomique pour 2024 est caractérisé par les acteurs géopolitiques malveillants qui, par une seule action, peuvent bouleverser les hypothèses économiques et du marché à l’échelle mondiale.
La guerre non provoquée de la Russie contre l’Ukraine en était déjà à sa deuxième année. De leur côté, l’Iran et la Corée du Nord avaient resserré leurs alliances avec le Kremlin en vue de fournir une assistance militaire à la Russie.
Au-delà de l’incertitude géopolitique, les équipes institutionnelles ont déjà beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de rendement moyen à long terme de 8 % au cours de l’année à venir. Pour atteindre cet objectif, les institutions ne semblent faire confiance qu’à trois types d’investissement : les obligations, le private-equity et la dette privée. Les opinions divergent quant à la direction que vont prendre les marchés boursiers. Les investisseurs institutionnels s’accordent néanmoins sur le fait que les espoirs portés par l’intelligence artificielle continueront à stimuler le rendement supérieur du secteur technologique.
- Sur le front macroéconomique : les institutions s’inquiètent du ralentissement des dépenses de consommation ; 51 % sont persuadées que la récession est inévitable en 2024 et parmi elles, 74 % craignent qu’elle ne soit douloureuse, voire très douloureuse. Preuve de la difficulté d’interpréter les différents signaux, 60 % des institutions prévoient un atterrissage en douceur, tandis que le nombre de celles qui déclarent ne pas anticiper de récession a plus que doublé, passant de 15 % en 20231 à 37 % en 2024.
- Sur les marchés : l’incertitude domine avec 59 % des personnes interrogées prévoyant une hausse de la volatilité des actions, 39 % estiment que les obligations seront également touchées et 47 % pensent que la volatilité frappera aussi les devises. Concernant les actions, les institutions sont divisées sur la question de savoir s’il faut vendre (54 %) ou acheter (46 %). Enfin, 62 % d’entre elles considèrent les taux d’intérêt comme le risque de portefeuille le plus important.
- En matière de stratégie d’investissement : bien que de nombreuses institutions agitent le spectre de la récession, peu d’entre elles (8 %) pensent que leurs portefeuilles sont à l’abri. Globalement, la plupart des investisseurs privilégient le marché domestique pour l’allocation d’actions. La stratégie obligataire, quant à elle, se positionne sur un horizon plus long et 62 % des investisseurs allongent la durée de placement. En ce qui concerne les produits alternatifs, les actifs privés continuent d’attirer l’attention : 45 % des investisseurs prévoient d’augmenter leurs avoirs en dette privée, tandis que 39 % privilégieront le private-equity.
À cela s’ajoute la fin d’une année marquée par une rupture technologique majeure, alors que l’intelligence artificielle est passée de la science-fiction à la réalité, et s’étend désormais aux applications de chatbot sur téléphones. Lorsqu’elles évoquent les implications de l’IA, les institutions l’envisagent plus, en termes d’analogie, comme le film Le Stratège (50 %) que comme Terminator (6 %) : elles affirment y voir simplement un nouvel outil d’analyse des données plutôt qu’une porte ouverte sur un futur dystopique. Néanmoins, en cette année d’incertitude, pour 35 % des personnes interrogées, l’IA évoque des réminiscences du film Wargames, avec la crainte qu’un pirate informatique ne déclenche un cataclysme géopolitique, économique ou social. Il s’agit précisément du type de risque économique qui les préoccupe pour 2024.
En effet, l’IA pourrait soulever plus d’inquiétude qu’il n’y paraît, puisque plus d’une personne sur trois (38 %) craint qu’elle ne constitue une menace existentielle pour la civilisation telle que nous la connaissons. En somme, un motif de confusion supplémentaire pour l’année à venir.
Perspectives macroéconomiques pour 2024 : le risque géopolitique devance le ralentissement des dépenses de consommation. Beaucoup estiment qu’il y aura une récession.
Dans un environnement marqué par l’incertitude géopolitique, les institutions placent les acteurs belliqueux (49 %) en tête des menaces économiques. Après la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires qui a marqué les débuts de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, les institutions ont de bonnes raisons de s’inquiéter face à un paysage géopolitique qui apparaît plus instable à l’horizon 2024.
La Chine occupe une place importante dans ce tableau, puisque 64 % des personnes interrogées pensent que ses ambitions géopolitiques diviseront l’économie mondiale en deux sphères d’influence. Pour 73 % des institutions, ces mêmes ambitions réduisent l’attractivité de la Chine en termes d’investissement.
Plus de 7 personnes sur 10 (73 %) estiment que la fragmentation entre les BRIC et l’Occident se poursuivra, et s’inquiètent de l’alliance croissante entre la Russie, la Corée du Nord et l’Iran, ce qui, selon 70 % des personnes interrogées, devrait déboucher sur une plus grande instabilité économique. Peu espèrent une accalmie des tensions en 2024, et 76 % expliquent que le résultat des élections russes ne changera pas le statu quo.
Après deux ans de guerre en Ukraine, seul un faible nombre d’institutions envisagent une résolution du conflit à court terme, étant donné que 80 % d’entre elles estiment que la guerre se poursuivra en 2024.
Outre les incertitudes géopolitiques, les investisseurs institutionnels sont également préoccupés par le ralentissement de la consommation des ménages (48 %), un élément essentiel de la reprise post-pandémique.
La politique des taux d’intérêt est un autre motif de préoccupation, même si les hausses de taux se sont révélées efficaces dans les efforts des décideurs politiques pour réduire l’inflation. Toutefois, la question de savoir quand doit s’arrêter le cycle d’augmentations et quand doivent commencer les réductions reste posée. Cela explique pourquoi une erreur de politique de la banque centrale (42 %) arrive en troisième position dans la liste des problèmes potentiels.
Sur le front économique, la Chine est également une source de préoccupations majeure, les institutions s’inquiétant à la fois de l’économie chinoise (30 %) et des relations avec la Chine (28 %).
Les élections américaines, un défi pour les marchés
Le tableau politique s’assombrit davantage avec la perspective d’une nouvelle saison électorale controversée aux États-Unis, alors que 72 % des institutions au niveau international, et 79 % en Amérique du Nord, pensent qu’une campagne électorale chaotique aux États-Unis entraînera une plus grande volatilité des marchés. En outre, 59 % des personnes interrogées estiment que tout scepticisme à l’égard du résultat des élections aura également un impact négatif sur les marchés.
Au vu de l’issue potentielle, moins de la moitié (45 %) des institutions dans le monde pensent qu’un Congrès américain sans majorité claire sera bénéfique pour les marchés. Néanmoins, 64 % des investisseurs en Amérique du Nord y voient une victoire pour les marchés.
Finalement, 52 % des investisseurs institutionnels considèrent que le résultat des élections n’est que l’une des rumeurs destinées aux marchés. Cependant, le conflit partisan qui règne à Washington en inquiète plus d’un.
En effet, 71 % des personnes interrogées estiment que la fracture idéologique qui divise les États-Unis aura un effet négatif sur les marchés mondiaux. Pas moins de 54 % des investisseurs institutionnels déclarent que les dysfonctionnements politiques aux États-Unis et dans d’autres pays les inquiètent de plus en plus, car ils s’accompagnent d’un risque de défaut de paiement de la dette publique.
La moitié d’entre eux voient la menace d’une récession se profiler à l’horizon 2024.
Du fait de ces préoccupations croissantes, 51 % des institutions estiment que la récession est inévitable, un sentiment plus marqué en Amérique du Nord (62 %) et au Royaume-Uni (67 %). Celles qui anticipent une récession sont divisées quant au moment où elle se produira : 39 % d’entre elles prévoient un ralentissement au cours du premier semestre 2024, tandis que 42 % voient plutôt la récession s’installer au second semestre. Une personne interrogée sur cinq pense qu’il n’y aura pas de récession avant 2025, ou au-delà.
Interrogés sur la gravité de la situation, près des trois quarts de ceux qui s’attendent à une récession avertissent qu’elle sera douloureuse, voire très douloureuse. Un quart d’entre eux sont plus optimistes et déclarent que les effets de la récession se feront à peine sentir.
Bien que plus de la moitié des investisseurs s’attendent à une récession, le sentiment institutionnel envoie des signaux contradictoires. Non seulement 60 % d’entre eux penchent pour un atterrissage en douceur, mais le nombre de ceux qui déclarent ne pas anticiper de récession est passé de 15 % en 2023 à 37 % en 2024.
Même si un nombre croissant d’investisseurs institutionnels rejettent les craintes de récession, le ralentissement de la croissance pourrait poser un autre problème, 64 % d’entre eux considérant que le nombre de faillites d’entreprises augmentera en 2024.
Malgré des rumeurs persistantes de récession ces deux dernières années, une faible proportion (8 %) des personnes interrogées pensent que leurs portefeuilles pourraient être totalement à l’épreuve de la récession, mais près de 9 personnes sur 10 ont intégré une certaine protection (44 %) ou déclarent que leur portefeuille est équilibré pour un éventail de résultats (45 %).
L’inflation continue de s’atténuer
L’inflation et les taux d’intérêt continueront d’exercer une influence considérable sur les avis institutionnels concernant l’économie. Toutefois, si 40 % d’entre eux estiment que l’inflation restera à des niveaux élevés, 40 % considèrent que de nouvelles baisses sont à prévoir en 2024.
Deux facteurs déterminants contribuent probablement à ce sentiment : le logement a été l’un des principaux moteurs de l’inflation, mais avec la hausse des taux hypothécaires, 46 % des investisseurs estiment que les prix de l’immobilier vont baisser l’année prochaine. De même, l’embellie de l’emploi post-Covid a donné aux travailleurs des salaires plus élevés et plus d’argent à dépenser, ce qui a contribué à la hausse des prix. Aujourd’hui, alors que beaucoup envisagent la probabilité d’une récession en 2024, 62 % des institutions au niveau mondial et 70 % au Royaume-Uni anticipent une hausse du chômage en 2024.
Le consensus prévoit des performances supérieures de la technologie ; les inquiétudes concernant la récession et les taux d’intérêt figurent dans d’autres prévisions sectorielles pour 2024.
La technologie a stimulé les performances des marchés boursiers en 2023, alors que le redressement de l’économie a encouragé les investisseurs à se tourner vers ce secteur : pour exploiter le potentiel de croissance favorisé par l’essor de l’intelligence artificielle et récolter les bénéfices des coupes budgétaires effectuées par les entreprises au cours d’une année 2022 décevante. Avec 52 % des investisseurs institutionnels qui prévoyaient un rendement supérieur du secteur technologique en 2023, il est clair que beaucoup s’attendent à ce que la tendance se poursuive.
Alors que les tensions montent au Moyen-Orient et que l’invasion russe en Ukraine entre dans sa troisième année, les institutions s’attendent à une nouvelle hausse des prix de l’énergie, ce qui conduira le secteur à présenter des rendements supérieurs. Toutefois, ce qui est bon pour le secteur de l’énergie ne l’est généralement pas pour les consommateurs, et près des deux tiers (66 %) des personnes interrogées pensent que les tarifs de l’énergie seront salés en 2024.
Par ailleurs, 48 % estiment que le secteur des soins médicaux devrait présenter de meilleures performances. L’idée est peut-être que les consommateurs sont prêts à retarder l’achat d’une nouvelle voiture si la situation se dégrade, mais qu’ils ne peuvent pas attendre pour les visites chez le médecin et les renouvellements d’ordonnances.
D’autres prévisions sectorielles montrent à quel point les craintes de récession sont bien ancrées : 40 % des investisseurs pensent que les biens de consommation de base vont présenter des performances supérieures au marché. Même en période économique difficile, les consommateurs ont toujours besoin de s’alimenter et d’acheter des produits de première nécessité comme du dentifrice, du papier toilette et de l’alcool si la situation se détériore. À l’inverse, la consommation discrétionnaire arrive en dernière position, et seuls 17 % des personnes interrogées estiment qu’elle présentera un rendement supérieur au marché.
L’IA EST-ELLE UN ATOUT POUR LA PRODUCTIVITÉ OU UNE MENACE EXISTENTIELLE ?
Après une année 2022 difficile, le secteur des technologies a fait un retour remarqué en 2023, en devançant tous les autres secteurs. Pendant la même période, l’intelligence artificielle s’est imposée comme le nouveau thème à la mode, alors qu’une foule d’internautes se sont mis à discuter avec le programme ChatGPT d’OpenAI.
Les investisseurs institutionnels trouvent autant d’avantages que d’inconvénients dans la progression rapide de l’IA. D’une part, 75 % d’entre eux estiment que l’IA va permettre d’accéder à des opportunités d’investissement qui n’auraient pas pu être détectées autrement. D’autre part, près de 4 investisseurs sur 10 (38 %) craignent que l’IA ne représente une menace existentielle pour la civilisation telle que nous la connaissons.
Cette divergence de points de vue est digne d’un film de science-fiction. Pourtant les films consacrés à l’IA ne manquent pas. En effet, la moitié des personnes interrogées déclarent que leur point de vue sur l’IA est le mieux illustré par le film Le Stratège, ce qui signifie qu’elles considèrent l’IA comme un outil d’analyse de données permettant de découvrir des opportunités cachées.
Si un nombre substantiel d’investisseurs institutionnels voient l’IA comme une menace existentielle, seuls 6 % d’entre eux s’inquiètent d’une prise de pouvoir par les machines comme dans le futur dystopique de Terminator. Une faible proportion (10 %) considère l’IA comme un avantage pour l’humanité, pense que l’IA deviendra empathique et sauvera l’humanité, un peu comme le personnage principal du film Wall-E de Disney.
Les plus révélatrices des préoccupations institutionnelles à l’égard de l’IA sont les 35 % qui comparent l’IA au film Wargames (1983), dans lequel un adolescent pirate sans le savoir un programme de déclenchement d’attaque nucléaire en pensant qu’il s’agit d’un jeu vidéo.
Dans l’ensemble, 81 % des personnes interrogées s’inquiètent de la difficulté de réglementer efficacement l’IA au niveau gouvernemental, et près de 4 personnes sur 10 (39 %) se disent davantage préoccupées par les risques de l’IA, qu’elles considèrent comme supérieurs aux opportunités.
Il reste toutefois 61 % qui pensent que les opportunités sont plus importantes que les risques. En plus d’offrir de nouvelles opportunités insoupçonnées, 63 % pensent que l’IA permettra également de repérer les risques cachés dans les portefeuilles.
Reconnaissant les capacités analytiques offertes par l’IA, 54 % des personnes interrogées déclarent l’utiliser de plus en plus. Les avis sont divisés sur la question de savoir si l’IA deviendra incontournable pour les équipes institutionnelles. Moins de la moitié (47 %) pense que les équipes institutionnelles qui n’intègrent pas l’IA dans leur processus d’investissement deviendront obsolètes.
Plus important encore, les institutions voient l’essor de l’IA comme une opportunité d’investissement, la moitié des participants considérant que cette technologie aura beaucoup plus d’impact qu’Internet. 66 % déclarent que la course pour la suprématie de l’IA est le nouvel eldorado. Un pourcentage identique prédit que l’IA optimisera la croissance technologique en 2024. La plupart considèrent que la hausse est durable, alors que 34 % seulement d’entre eux craignent une bulle de l’IA.
Perspectives du marché : la hausse est peut-être déjà là
L’incertitude quant à la situation économique influence largement les perspectives de marché des investisseurs institutionnels pour 2024. Près de 6 investisseurs sur 10 (59 %) prévoient des niveaux de volatilité plus élevés pour les marchés boursiers, tandis que 39 % d’entre eux anticipent une hausse similaire pour les obligations.
Dans l’ensemble, les projections de marché pour 2024 montrent que les investisseurs institutionnels ne sont optimistes que pour trois classes d’actifs :
- Si les hausses de taux d’intérêt semblant s’être stabilisées, près de 7 investisseurs sur 10 (69 %) et 74 % des investisseurs de la région EMEA se disent confiants quant aux perspectives du marché obligataire en 2024.
- Les actifs privés continuent d’attirer les investisseurs institutionnels, puisque 64 % d’entre eux font confiance au private-equity.
- Enfin, 60 % des personnes interrogées ont également un avis positif concernant la dette privée.
En revanche, les points de vue sont moins unanimes concernant les actions. Un peu plus de la moitié des investisseurs (54 %) se déclarent pessimistes concernant les actions en 2024, ce qui laisse néanmoins 46 % d’optimistes. Au vu de la situation actuelle, 72 % des investisseurs institutionnels redoutent que les valorisations ne reflètent pas les fondamentaux des entreprises. Cependant, 80 % des personnes interrogées et 91 % en Amérique du Nord, estiment que 2024 sera une année où les marchés reconnaîtront l’importance des valorisations.
La hausse des taux d’intérêt et la poursuite des politiques de télétravail influencent les avis institutionnels sur l’immobilier en 2024 : 67 % des personnes interrogées se disent pessimistes au sujet du marché résidentiel, tandis que 69 % partagent cet avis concernant l’immobilier non traditionnel et 80 % concernant l’immobilier commercial.
Même si beaucoup ont été surpris que le bitcoin ait dépassé l’or avec un rendement de 93 % en 2023, la plupart prévoient que l’or (78 %) présentera des performances supérieures à celles du bitcoin (22 %) en 2024.
Les taux d’intérêt devancent l’inflation en tête des risques de portefeuille
Après deux années d’inflation record, de nombreux pays voient la hausse des prix s’atténuer, principalement grâce aux efforts des banques centrales pour calmer les marchés en augmentant les taux d’intérêt. Les investisseurs institutionnels voient actuellement les inconvénients de ces hausses. Craignant qu’un resserrement inopportun de la part des banques centrales serve de catalyseur à une récession, les institutions considèrent les taux d’intérêt (63 %) comme le risque numéro un pour leurs portefeuilles en 2024.
Bien que l’inflation ait ralenti cette année, elle reste supérieure à la norme d’avant la pandémie, ce qui amène de nombreuses personnes à s’interroger sur le temps qu’il faudra pour que l’inflation atteigne les objectifs des banques centrales. Les questions sur le délai avant que l’inflation n’affecte la stratégie d’investissement sont considérées comme un risque important du portefeuille par 61 % des institutions.
La volatilité est également considérée comme un risque majeur par 45 % des institutions. Il est probable que cela reflète directement l’incertitude de nombreuses institutions quant à l’année à venir. Même après avoir bénéficié d’un certain répit par rapport aux niveaux élevés de volatilité de l’année dernière, les équipes institutionnelles voient l’incertitude régner dans trois domaines : la croissance, la situation géopolitique et la manière dont les taux pourraient influencer les marchés (et à quel moment). En outre, l’incertitude se traduit souvent par de la volatilité.
Parmi les autres risques évoqués, les institutions s’inquiètent des valorisations (34 %) qui atteignent des sommets historiques, et après avoir constaté l’impact de la hausse des taux sur certaines banques privées aux États-Unis et en Europe au premier trimestre 2023, 25 % d’entre elles citent la liquidité comme un risque de portefeuille majeur.
Compte tenu de tous ces facteurs, 56 % des institutions déclarent réduire activement les risques de leurs portefeuilles, même si les changements d’allocation d’actifs prévus indiquent qu’elles procéderont principalement à de nouvelles répartitions tactiques au sein des classes d’actifs, plutôt qu’à un changement global de stratégie.
LES MARCHÉS ÉMERGENTS ET LA CHINE
Les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance, le risque de récession et l’attente plus longue pour atteindre les objectifs d’inflation des banques centrales amènent les investisseurs institutionnels à repenser la place des marchés émergents dans leur stratégie d’investissement en 2024. L’inflation a également frappé les économies émergentes depuis la pandémie.
Malgré des améliorations dans certains pays, 64 % des investisseurs institutionnels estiment qu’elle fera obstacle à la croissance des marchés émergents en 2024. Avec la hausse des cours du pétrole, près de 8 investisseurs sur 10 (79 %) estiment que les prix de l’alimentation et de l’énergie constituent un risque sous-estimé.
Dans l’ensemble, l’Asie semble avoir le plus progressé dans la maîtrise de la hausse des prix, étant donné que l’inflation sous-jacente est passée en dessous de 1 % en Chine et en dessous de 3 % en Malaisie, à Taïwan et en Thaïlande.2 Bien qu’ils n’aient pas le même niveau d’inflation, les pays d’Europe de l’Est et d’Amérique latine ont également fait des progrès. Le problème de l’inflation semble aujourd’hui plus important en Afrique et au Moyen-Orient.
En plus de l’inflation, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de l’effet d’atténuation que peut avoir un dollar fort sur les performances des marchés émergents. Bien que le dollar semble avoir atteint un plateau, les devises locales n’ont pas encore atteint l’équilibre par rapport au billet vert. Cela incite 65 % des institutions à penser que les marchés émergents sont à la merci de la politique monétaire américaine.
Le résultat pour 2024 n’est pas clair, alors que les institutions interrogées sont divisées sur la question de savoir si le dollar américain s’affaiblit (54 %) ou se renforce encore plus (46 %).
Où se trouvent (ou non) les opportunités ?
Malgré les vents contraires, 44 % des investisseurs institutionnels estiment que les marchés émergents sont prêts à décoller en 2024, notamment 53 % des investisseurs en Asie et 53 % au Royaume-Uni.
Dans l’ensemble, le sentiment institutionnel (61 %) voit l’Asie, à l’exception de la Chine, comme la meilleure opportunité des marchés émergents en 2024. Les opinions en faveur de l’Amérique latine (39 %) et de l’Europe de l’Est (33 %) sont loin derrière, et l’Afrique (22 %) est moins attractive pour les participants à l’enquête. La Chine arrive en fin de liste, avec seulement 17 % des institutions estimant qu’elle sera le marché dominant en 2024.
Si peu d’investisseurs voient des opportunités en Chine, 62 % d’entre eux reconnaissent toutefois que les marchés émergents sont trop dépendants de l’économie chinoise. En outre, de nombreuses institutions estiment que l’évolution de la politique entre les États-Unis et la Chine pourrait changer la donne. Qu’il s’agisse de réduction des risques ou de « soutien amical », 7 institutions sur 10 sont d’avis que le découplage conscient avec la Chine permettra à d’autres marchés émergents de monter en puissance, un sentiment partagé par 79 % des investisseurs en Asie.
LE MALAISE CHINOIS CONTINUE
Même si l’inflation reste faible en Chine et que la croissance s’est améliorée par rapport aux 2,99 % décevants de 2022, les institutions tempèrent leurs attentes, car beaucoup ne voient pas le moteur de la croissance chinoise retrouver son niveau de performance pré-pandémie. Dans l’ensemble, 63 % des institutions prévoient que le malaise économique du pays se poursuivra.
En effet, bien que la croissance chinoise puisse s’établir à 4,6 % en 2023, il est peu probable qu’elle retrouve son dynamisme à moyen terme. Des problèmes structurels tels que le vieillissement de la population et la réduction du nombre des actifs, combinés à des problèmes cycliques tels que le fléchissement du marché de l’immobilier et la baisse de la demande extérieure, ont assombri les perspectives de croissance. Le FMI prévoit que la croissance devrait se stabiliser autour des 4 % jusqu’en 2025 et qu’elle passera sous la barre des 4 % d’ici la fin de la décennie.3
Compte tenu de ces projections, il n’est pas surprenant que les trois quarts des investisseurs institutionnels pensent que la Chine devra emprunter un chemin difficile pour restaurer son économie. Plus des trois quarts (77 %) craignent qu’un ralentissement de l’économie chinoise n’ait des répercussions sur l’économie mondiale. Fait encore plus révélateur de la gravité du problème auquel est confrontée la Chine, 59 % d’institutions, dont 65 % au Royaume-Uni et 62 % en Amérique du Nord, pensent que l’Inde pourrait dépasser la Chine en tant que premier marché émergent.
Beaucoup estiment également que l’intégration de technologies compétitives réduira encore l’attractivité des investissements en Chine, puisque 64 % d’entre elles déclarent que cette pratique les a amenées à repenser leur stratégie. Pour compliquer le tableau, 63 % des participants, parmi lesquels 61 % en Asie, pensent que le gouvernement chinois freinera les efforts visant à évoluer vers une économie basée sur la consommation.
Les inquiétudes liées à la Chine dominent chez 40 % des personnes interrogées, qui déclarent y désinvestir activement, notamment 52 % des investisseurs en Asie et 49 % de ceux en Amérique du Nord.
Stratégie d’investissement : les institutions se tournent vers la gestion active pour favoriser les performances
Les inquiétudes macroéconomiques et de marché représentent un défi pour les investisseurs en 2024, mais c’est au niveau du portefeuille que tout se joue. Les prévisions d’allocation pour 2024 ne révèlent pas de grands changements stratégiques. Les équipes institutionnelles préféreront s’appuyer sur des changements tactiques au sein des classes d’actifs pour consolider les portefeuilles en prévision d’une année qui s’annonce difficile.
Avec 54 % qui tablent sur une baisse du marché des actions et 46 % sur une hausse, les institutions apparaissent divisées sur l’évolution des actions en 2024, mais cela ne signifie pas qu’elles n’ont pas une vision claire des titres qui seront performants ou non.
Dans l’ensemble, les investisseurs institutionnels sont susceptibles de rechercher des opportunités en dehors des États-Unis, avec 57 % d’entre eux prévoyant un rendement supérieur des marchés internationaux, tandis que 43 % pensent que les États-Unis arriveront en tête. Seule exception, les investisseurs d’Amérique du Nord sont plus susceptibles de penser que les États-Unis présenteront des performances supérieures (59 %).
Les prévisions d’allocation suggèrent que beaucoup iront chercher des investissements au plus près de chez eux, avec 41 % des investisseurs en Amérique du Nord cherchant à augmenter leurs allocations en actions américaines, tandis que 57 % des investisseurs asiatiques veulent acheter plus d’actions de la région APAC. Près de 4 investisseurs sur 10 en Europe (39 %) ont l’intention d’investir dans des actions européennes, et la moitié des investisseurs en Amérique latine dans des actions de cette région du monde.
Après avoir vu les grandes capitalisations présenter un rendement supérieur en 2023, 61 % des personnes interrogées pensent que la tendance se poursuivra en 2024 et s’attendent à ce que les grandes capitalisations dépassent les petites capitalisations (39 %).
L’incertitude est aussi génératrice d’opportunités, puisque 59 % des investisseurs prévoient une légère augmentation de la volatilité des marchés boursiers en 2024 et 41 % d’entre eux anticipent de plus hauts niveaux de dispersion des rendements. Conséquence logique, les institutions estiment que la gestion active (64 %) surpassera l’investissement passif (36 %) l’année prochaine, une conviction qui leur a rapporté gros en 2023.
Les répartitions actives sont verrouillées
Les répartitions institutionnelles vers des investissements gérés activement semblent être verrouillées pour le long terme. Actuellement, deux tiers des actifs institutionnels sont répartis dans des stratégies actives, soit la même proportion qu’en 2022. Sur un horizon de 3 ans, il y a peu d’écart par rapport à la stratégie initiale, puisque les institutions prévoient 66 % d’investissements actifs, ce qui ressemble davantage à une correction d’arrondi qu’à un changement radical.
La stratégie a porté ses fruits en 2023, alors que 67 % des investisseurs institutionnels déclarent que les investissements actifs de leurs portefeuilles ont surpassé les investissements passifs.
Outre leur sous-performance, beaucoup considèrent que les investissements passifs ont un impact négatif sur les marchés :
- Près de 6 personnes interrogées sur 10 (59 %) considèrent que la popularité des investissements passifs augmente le risque systématique.
- Environ les deux tiers (66 %) craignent que les flux importants d’entrée et de sortie des investissements passifs n’exacerbent la volatilité du marché.
- La moitié des personnes interrogées estime que les investissements passifs faussent les cours boursiers et les compromis risque/rendement relatifs.
64 % des investisseurs institutionnels investissent dans des ETF à frais de gestion réduits, mais beaucoup d’entre eux se tournent vers un nouveau type d’ETF dits « actifs », qui combinent gestion active et frais réduits. Bien que ces produits financiers ne soient arrivés que très récemment sur le marché, 47 % des institutions estiment qu’ils vont révolutionner la façon dont elles construisent leurs portefeuilles.
Du côté des titres obligataires
Les stratégies obligataires pour 2024 dépendront invariablement des deux plus grands risques de portefeuille des investisseurs institutionnels, l’inflation et les taux d’intérêt. Bien que les banques centrales aient fait des efforts pour limiter l’inflation, les prix restent élevés. Quatre personnes interrogées sur dix prévoient un ralentissement de l’inflation en 2024. La même proportion est persuadée que l’inflation atteindra les objectifs des banques centrales en 2024. Toutefois, 60 % continuent à considérer qu’une inflation plus élevée reste la nouvelle norme.
De même, 61 % prédisent que les taux resteront élevés tout au long de 2024. En examinant ce scénario, un pourcentage similaire (62 %) d’investisseurs institutionnels voit les obligations à long terme dépasser celles à court terme en 2024. En conséquence, 61 % des investisseurs dans le monde et 72 % en Asie, expliquent qu’ils vont prolonger la durée de leurs portefeuilles obligataires.
Dans l’ensemble, les institutions prévoient une baisse des taux à l’horizon 2024, mais pas avant que l’année ne soit bien avancée. En moyenne, 66 % d’entre elles ne prévoient pas plus de deux baisses en 2024. Une proportion moindre (8 %) anticipe des baisses au premier trimestre. Les avis sont partagés quant à la date à laquelle les banques centrales se décideront à baisser leurs taux : 32 % penchent pour le T1, 38 % le T3 et 21 % ne prévoient pas de réduction avant le T4.
La plus grande inquiétude pour les titres obligataires est que le ralentissement de la croissance, associé à des taux plus élevés, pourrait entraîner une augmentation des faillites d’entreprises (76 %).
Face à l’incertitude, les stratégies institutionnelles privilégient les obligations de qualité. Dans l’ensemble, 83 % des institutions déclarent qu’elles vont augmenter (47 %) ou maintenir (36 %) leurs investissements en dette souveraine et en obligations d’État, dont 56 % au Royaume-Uni et 50 % dans la région EMEA.
Les obligations d’entreprises Investment Grade devraient également faire l’objet d’une attention accrue, puisque 89 % des institutions qui investissent dans cette classe d’actifs comptent augmenter (49 %) ou maintenir (40 %) leurs répartitions, notamment 59 % des institutions en Asie et au Royaume-Uni.
Même si celles-ci privilégient la qualité, les institutions sont prêtes à prendre un certain risque et 77 % d’entre elles maintiendront ou augmenteront leurs positions dans les obligations à haut rendement. Par ailleurs, 78 % d’entre elles entendent maintenir ou augmenter leurs positions sur la dette des marchés émergents, l’exception la plus notable venant des institutions nord-américaines, qui ne sont que 19 % à vouloir y investir davantage.
En 2024, la demande institutionnelle pour les obligations vertes reste élevée, puisque 43 % d’entre elles chercheront à augmenter leurs positions, parmi lesquelles 55 % au Royaume-Uni et 54 % en Asie.
Du côté des investissements alternatifs
Le nombre d’institutions qui prévoient d’augmenter leurs positions dans les investissements alternatifs dépasse celui des institutions qui prévoient de les réduire pratiquement partout, sauf sur les cryptomonnaies. Le plus souvent, les institutions qui augmentent leurs positions sont deux fois plus nombreuses que celles qui les réduisent.
D’un côté de l’équation, les institutions constatent un large éventail de risques. Inquiètes quant à la récession, 81 % d’entre elles vont maintenir (51 %) ou augmenter (30 %) leurs avoirs en or. Elles sont également plus nombreuses à investir dans des stratégies de rendement absolu et des stratégies optionnelles, ce qui implique de compenser la volatilité potentielle des marchés boursiers et obligataires.
D’un autre côté, celles-ci sont toujours attirées par le potentiel de rendement supplémentaire et les rendements prévisibles de la dette privée (43 % maintiennent / 45 % augmentent leurs allocations), du private-equity (44 % / 39 %) et de l’infrastructure (50 % / 40 %). Les investissements en actifs privés peuvent jouer un rôle à la fois offensif et défensif dans les portefeuilles, avec 46 % des investisseurs considérant qu’ils constitueront une valeur refuge en cas de récession.
Malgré les craintes concernant l’impact de la hausse des taux sur l’investissement immobilier, les institutions sont plus enclines à augmenter (29 %) qu’à réduire leur exposition (21 %).
LES ACTIFS PRIVÉS RESTENT EN FORTE DEMANDE POUR LES INSTITUTIONNELS
Les actifs privés continuent d’être un choix de répartition alternatif de premier plan pour les institutions, avec de deux tiers d’entre elles (66 %) affirmant qu’il existe toujours un delta important entre les actifs privés et publics. La demande est si forte que 66 % pensent également que davantage de dette privée sera émise en 2024 pour satisfaire l’appétit des investisseurs.
Toutefois, pour 59 % des investisseurs institutionnels, la popularité croissante des investissements privés a rendu la recherche d’actifs de qualité très difficile. En gardant cela à l’esprit, les équipes ajoutent davantage de protections dans leur stratégie et 72 % d’entre elles déclarent avoir renforcé leurs processus de diligence raisonnable, car elles s’inquiètent de la qualité des transactions.
Alors que les taux d’intérêt ont atteint des niveaux historiquement bas, les institutions repensent le rôle des actifs privés dans leur portefeuille, et 57 % déclarent que les rendements sans risques, comme ceux des bons du Trésor, les incitent à réduire leurs positions sur le marché privé.
Toutefois, la réglementation pourrait être un autre facteur influençant leur opinion sur les actifs privés. Plus de la moitié (53 %) des personnes interrogées au niveau mondial et 60 % en Asie reconnaissent que la réglementation excessive des marchés privés réduit leur attractivité. Leurs stratégies pour 2024 semblent s’orienter vers un assouplissement des répartitions futures plutôt qu’une réduction de ce qu’ils détiennent déjà.
Les meilleures opportunités du marché privé
Les prévisions des institutions concernant les meilleures opportunités pour les actifs privés en 2024 font écho à leurs prévisions économiques. Alors que beaucoup s’attendent à ce que la technologie continue à présenter des performances supérieures, 52 % des investisseurs considèrent que les centres de données offrent la meilleure opportunité, tandis que 29 % d’entre eux parient sur les sciences de la vie.
Si leurs perspectives pour l’immobilier sont plutôt modérées en 2024, ils estiment que certains segments du marché immobilier sont attractifs pour les investissements privés, notamment les logements pour personnes âgées et les résidences-services qui desserviront une population vieillissant rapidement (40 %). Par ailleurs, 26 % d’entre eux se tournent vers des projets de logements essentiels/abordables, tandis que 24 % voient des opportunités dans les logements étudiants.
Les institutions envisagent toute une série de structures de transaction pour leurs actifs privés en 2024. Dans l’ensemble, 35 % d’entre elles considèrent que les investissements durables représentent la meilleure opportunité. 32 % recherchent des opportunités dans le secteur secondaire, tandis que 28 % s’intéressent aux fusions-acquisitions, 27 % aux opportunités de co-investissement et 26 % aux possibilités qu’offre le marché intermédiaire.
Les cryptomonnaies : une gamme de risques distincts
Malgré les gains importants du bitcoin en 2023, les institutions ne considèrent pas les cryptomonnaies comme une classe d’actifs. Même si 69 % des investisseurs pensent que les cryptomonnaies ne sont pas une option d’investissement légitime pour les institutions, 36 % d’entre eux déclarent être actuellement investis dans cette classe d’actifs. Parmi ce groupe, 30 % prévoient de réduire leur position au cours de l’année à venir, tandis que 14 % seulement envisagent de les augmenter.
L’absence de réglementation pourrait tenir les institutions à l’écart des cryptomonnaies, avec 56 % d’entre elles affirmant qu’une plus grande clarté réglementaire stimulerait considérablement les cours des cryptomonnaies et ouvrirait la voie à de nouveaux investissements. De même, plus de la moitié (52 %) sont persuadées que les devises numériques des banques centrales profiteront à l’économie mondiale.
À l’heure actuelle, près de 8 institutions sur 10 (79 %) déclarent que l’investissement en cryptomonnaie n’est pas approprié pour la plupart des investisseurs individuels.
En outre, 82 % des institutions estiment que la véritable révolution se situe au niveau de la technologie blockchain, et non de la devise. Par ailleurs, deux tiers affirment que la blockchain a dépassé le stade de la démonstration de faisabilité.
S’armer de courage face à un monde nouveau
Pourra-t-on contenir l’inflation ? Quand les banques centrales réduiront-elles les taux d’intérêt ? Les consommateurs peuvent-ils continuer à porter le poids de l’économie mondiale sur leurs épaules ? Le monde va-t-il entrer en récession ? Si oui, quand ? La Chine peut-elle retrouver son dynamisme économique ? Si de nombreuses questions macroéconomiques se posent, elles peuvent toutes être anticipées et prises en compte dans les projets d’investissement.
Ce qui en dit long sur l’état d’esprit qui prévaudra en 2024, est que le risque d’un événement fortuit provoqué par des acteurs politiques malveillants figure en tête des préoccupations en matière de risque. Ceci est probablement dû au fait que ce type de risque est impossible à anticiper et à prendre en compte dans les projets pour l’année à venir. Il s’agit là du véritable défi qui se pose aux investisseurs institutionnels.
1 Natixis Investment Managers, Enquête internationale auprès des investisseurs institutionnels menée par CoreData Research en octobre et novembre 2022. 500 investisseurs institutionnels répartis dans 30 pays d’Amérique du Nord, d’Amérique latine, du Royaume-Uni, d’Europe continentale, d’Asie et du Moyen-Orient ont répondu à l’enquête.
2 Bloomberg (au 31/10/2023)
3 Le FMI et le National Bureau of Statistics of China (10 octobre 2023) Taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) en Chine de 2012 à 2022 avec des prévisions jusqu’en 2028 [Graphique] Données Statista. Obtenues le 27 novembre 2023 à l’adresse :https://www.statista.com/statistics/263616/gross-domestic-product-gdp-growth-rate-in-china/
Sauf mention contraire, les données sont issues de Natixis Investment Managers, Enquête internationale auprès des investisseurs institutionnels, menée par CoreData Research en octobre et novembre 2023.
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Le présent document est fourni à titre informatif uniquement, et ne doit pas être interprété comme un conseil en investissement. Les points de vue et opinions exprimés datent de décembre 2023 et peuvent évoluer en fonction du marché et d’autres conditions. Il ne saurait être garanti que ces évolutions seront conformes aux prévisions et les résultats effectifs peuvent s’en écarter.
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