PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT MONDIALES 2022 POUR LES CLIENTS INSTITUTIONNELS
Après avoir prospéré durant la pandémie, les investisseurs institutionnels affrontent désormais les inconnues de l’année 2022 en toute confiance.
par Dave Goodsell
Rappelez-vous en mars 2020 : la planète était confinée, l'économie mondiale à l’arrêt, les marchés en chute libre et la pandémie faisait rage dans le monde entier. La situation était digne d’un scénario apocalyptique non seulement pour les marchés financiers, mais également pour la vie telle que nous la connaissions.
Si vous aviez affirmé que 18 mois plus tard, l'économie mondiale serait en plein essor, que l’indice S&P signerait une performance annualisée de 30,63 % entre le 1er juin 2020 et le 30 novembre 2021 et que nous serions aux prises avec la première hausse réelle de l’inflation depuis plus d’une décennie, la plupart des observateurs vous auraient ri au nez.
C'est pourtant le scénario improbable auquel les investisseurs institutionnels sont confrontés à l’approche de l'année 2022. Deux ans se sont écoulés depuis le début de la pandémie et lorsqu'ils regardent la hausse historique des marchés boursiers, ils affirment qu'ils seront capables de faire face au moindre scénario.
Selon les résultats de l'enquête 2022 menée par Natixis auprès des investisseurs institutionnels, ces derniers anticipent des difficultés potentielles : 73 % d’entre eux anticipent des hausses de taux d'intérêt, 75 % prévoient une volatilité accrue des actions, 63 % une volatilité plus marquée des obligations et 56 % une volatilité des devises. Mais ce groupe de 500 investisseurs institutionnels demeure globalement optimiste : ils sont peu nombreux à prévoir des changements spectaculaires dans les stratégies d'allocation et la plupart continueront de gérer une hypothèse de performance moyenne de 7 %.
Afin de positionner leurs portefeuilles en perspective des inconnues de 2022, les investisseurs institutionnels surveillent cinq thèmes clés qui façonneront leur stratégie de portefeuille :
- Les banques centrales détiennent la clé du succès des stratégies d’investissement.
- Le Covid n'est plus la principale menace pesant sur la croissance.
- La quête de rendement incite à investir dans les actifs alternatifs.
- L’ESG (enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance) offre un vaste champ d’opportunités d'investissement.
- Une stratégie active sera nécessaire pour composer avec les difficultés de 2022.
D’après ces investisseurs, ce n’est pas la stratégie d'allocation globale qui déterminera le succès du portefeuille. Leur capacité à générer des résultats dépendra des décisions tactiques qu’elles prendront et qui leur permettront d'affronter un environnement de marché improbable, dont les caractéristiques sont bien spécifiques au monde de l’après-pandémie.
Télécharger le résumé (en Anglais)
Tout en apportant globalement peu de changements à la stratégie d’allocation, les investisseurs institutionnels réalisent des ajustements tactiques. Ils se positionnent en vue d’une année qui sera marquée par une hausse de l’inflation, des taux bas et des valorisations élevées.
Actions
Obligations
Stratégies alternatives
Liquidités
À propos de l’enquête
Perspectives d’investissement 2022 pour les clients institutionnels
L’enquête internationale de Natixis Investment Managers auprès des investisseurs institutionnels a été réalisée par CoreData Research en octobre et novembre 2021. Elle a été menée auprès de 500 investisseurs institutionnels répartis dans 29 pays en Amérique du Nord, en Amérique Latine, au Royaume-Uni, en Europe continentale, en Asie et au Moyen-Orient.
1
Les banques centrales détiennent la clé du succès des investissements institutionnels.
La plupart des investisseurs institutionnels se sont retrouvés en bonne posture fin 2021 essentiellement grâce à la réactivité dont les responsables politiques fait preuve face à la pandémie en 2020. Compte tenu de la possible escalade de la crise sanitaire en une crise financière mondiale, les banques centrales ont fait appel à deux outils monétaires essentiels : la baisse des taux d’intérêt et les mesures d’assouplissement quantitatif.
À court terme, les mesures monétaires et budgétaires coordonnées ont non seulement permis d'éviter une crise, mais elles ont également alimenté une croissance économique rapide. Et la croissance s’est accompagnée d'une première hausse réelle de l’inflation depuis plus d’une décennie. Près de deux ans plus tard, les investisseurs institutionnels reconnaissent les défis que représentent ces décisions monétaires et classent au rang de principaux risques pour leur portefeuille : l'inflation (69 %), les taux d'intérêt (64 %) et les valorisations (45 %).
L'inflation est essentiellement considérée comme transitoire
Bien que l'inflation figure en tête de leurs préoccupations en matière de gestion de portefeuille, six investisseurs institutionnels sur dix estiment qu'elle est temporaire. L'inflation est selon eux davantage structurelle (55 %), du fait de l’assouplissement des politiques monétaires et des faibles taux d'intérêt, que cyclique (45 %). Certains considèrent l'inflation comme le revers d'une politique monétaire plus souple, mais personne ne semble impatient d’assister à un changement de cap. En réalité, 68 % d’entre eux affirment que le marché haussier prendra fin lorsque les banques centrales cesseront d'imprimer de l'argent.
Certains pensent que l'inflation n’est pas un phénomène de court terme. Plus d'un tiers (37 %) craignent que les efforts de relance massifs ne se traduisent par une hausse incontrôlable de l’inflation. Sur le long terme, ils craignent davantage que la relance ne se traduise par des hausses d'impôts (58 %) et par un risque accru de crise (49 %). Bien que la stagflation (31 %) et les futures réductions des programmes de protection sociale (23 %) viennent s’ajouter aux inquiétudes, un tiers des institutionnels admet également que l'inflation démultiplie les opportunités d'investissement.
69% |
Inflation |
64% |
Taux d’intérêt |
45% |
Valorisations |
43% |
Volatilité |
17% |
Enjeux ESG |
L'évolution des taux d'intérêt remet en question la stratégie d'investissement
L'inflation pose un certain nombre de problèmes économiques à long terme, mais les politiques monétaires posent aux gérants de portefeuilles institutionnels des défis plus immédiats. La faiblesse des taux n’est pas un phénomène nouveau. Les investisseurs institutionnels cohabitent avec des taux bas depuis plus d'une décennie. Toutefois, durant la pandémie, les taux ont de nouveau baissé et ont bien souvent plongé en territoire négatif.
Par conséquent, près d’un tiers des personnes interrogées ont dû faire preuve de courage et investir dans des titres à rendement négatif, parmi elles 37 % des assureurs ayant besoin d'obligations pour répondre à des besoins de trésorerie futurs et aux exigences en matière de risque. Mais la tendance pourrait s'atténuer avec le temps, car seul un quart des personnes interrogées anticipe des hausses importantes du volume des titres à rendement négatif, ce qui représente une baisse spectaculaire par rapport aux 53 % enregistrés lors de notre enquête 2021.
Les investisseurs institutionnels qui possédaient des titres à rendement négatif ont dû s’aventurer vers d’autres segments de marché pour remplacer les obligations, et 68 % d’entre eux déclarent s'être tournés vers les actifs alternatifs. Conséquence de cette quête de rendement : 69 % des personnes interrogées estiment que les institutionnels ont pris trop de risques pour atteindre leurs objectifs.
Compte tenu de la probabilité de hausses des taux en 2022 et 2023, sept personnes sur dix interrogées affirment que leur institution se tourne vers les obligations de court terme et les ETF pour contrer le risque de duration de leurs portefeuilles obligataires.
Des valorisations et des attentes élevées
La faiblesse des taux et les niveaux élevés de liquidités se font ressentir bien au-delà du marché obligataire. Huit institutions sur dix affirment que les taux bas ont faussé les valorisations. En outre, sept investisseurs institutionnels sur dix (71 %) déclarent que les valorisations actuelles ne reflètent pas les fondamentaux et ils sont tout aussi nombreux à penser que le rythme actuel de croissance n'est pas tenable. Les répercussions sont si importantes qu'un cinquième des sondés baissent les bras et affirment que les valorisations n'ont plus d'importance.
L’environnement, qui évolue en permanence, et la facilité d’accès aux outils de trading ont conduit les investisseurs particuliers à se ruer sur les actions. Par conséquent, huit personnes sur dix (78 %) craignent que les investisseurs particuliers aient été plus négligents en pariant sur des actifs risqués. Cette inquiétude pourrait se révéler légitime, car les particuliers déclarent désormais s'attendre à des performances d'investissement qui dépassent de 14,5 % l'inflation à long terme², un chiffre supérieur de 174 % aux 5,3 % que les professionnels de la finance estiment réalistes3.
Pour illustrer les préoccupations en matière de risque, six institutionnels sur dix (62 %) pensent que le phénomène des « actions mèmes » sera source de nouvelles bulles financières. Et dans l'ensemble, 64 % craignent que la facilité d’accès au trading ne constitue en définitive une menace pour la retraite et la sécurité financière des particuliers.
Les cryptomonnaies, principal candidat à une correction majeure
Compte tenu de tous les facteurs en jeu, les institutions anticipent des corrections potentielles dans une large gamme de classes d'actifs et de secteurs. Les cryptomonnaies, qui sont extrêmement populaires, arrivent en tête de liste puisque plus de la moitié des institutions tablent sur une correction sur ce segment. Viennent ensuite les obligations sensibles aux taux d'intérêt (45 %), les actions (41 %) et le secteur technologique (39 %).
Même si les cryptomonnaies sont les plus de corriger, ces devises digitales commencent à retrouver grâce aux yeux des investisseurs institutionnels. Quatre institutions sur dix considèrent qu'elles offrent une option d'investissement légitime, et sur les 28 % qui y investissent, 90 % affirment qu'ils conserveront (62 %) ou renforceront (28 %) leur allocation.
Pour être acceptées au sens plus large, les investisseurs pensent que ces cryptomonnaies devront être soumises à un examen plus approfondi, et neuf sur dix s’attendent à ce que les banques centrales les réglementent. Ils sont peu nombreux à penser que les cryptomonnaies seront capables de remplacer les monnaies de réserve (25 %) ou les monnaies fiduciaires (28 %). En revanche, un tiers des personnes interrogées pensent qu'elles pourraient uniformiser les règles du jeu pour les pays en développement. 29 % des institutions seulement estiment que les pays émergents devraient considérer les cryptomonnaies comme monnaie légale. Les trois quarts craignent que le manque de transparence n'encourage davantage de cybercriminalité, une raison supplémentaire de renforcer la réglementation.
Il est trop tôt pour une correction du secteur technologique
Alors que deux institutions sur cinq (39 %) anticipent une correction du secteur technologique, elles sont peu nombreuses à craindre que la réglementation ne ralentisse le secteur. Alors que les géants technologiques sont depuis peu de temps dans le viseur des autorités, la plupart des institutions (63 %) estiment que le secteur technologique poursuivra sa croissance ininterrompue. Elles sont 37 % à estimer qu'il subira une correction.
2
Le Covid n'est plus la plus grande menace à la croissance
Grâce à des taux de vaccination en hausse à l'échelle mondiale et à une situation sanitaire qui paraît plus stable qu'il y a un an, les investisseurs institutionnels entrevoient une lumière au bout du tunnel. 22 % seulement des institutions prévoyaient que l'économie mondiale se remettrait complètement du Covid en 2021, elles sont désormais 45 % à penser que ce sera le cas en 2022. Á l'inverse, huit personnes sur dix (78 %) pensaient que l'économie mondiale n'échapperait pas aux conséquences du Covid en 2021 ; ce chiffre recule à un peu plus de la moitié (55 %) pour 2022.
Même si elles sont optimistes vis-à-vis des perspectives économiques, elles sont peu nombreuses à penser que le PIB renouera avec les niveaux d’avant-Covid du jour au lendemain, car seules 17 % d’entre elles pensent que ce sera le cas au premier semestre 2022. La plupart envisagent un retour à des niveaux normaux soit au second semestre 2022 (31 %), soit à un moment donné en 2023 (37 %). Le plus petit nombre (14 %) table sur une estimation plus prudente, à savoir en 2024.
Bien que la croissance évolue favorablement, les institutions sont parfaitement conscientes des risques économiques. Peut-être n'y a-t-il pas meilleure image de leur principale inquiétude que l'armada de navires ancrés au large du port de Los Angeles attendant de pouvoir décharger leur cargaison.
Plus de la moitié des investisseurs (56 %) déclare que les perturbations des chaîns d'approvisionnement représentent le plus grand risque pour la reprise. 84 % pensent que des perturbations majeures des chaînes d'approvisionnement freineront la croissance économique. Comme nous l’avons déjà mentionné, les banques centrales jouent un rôle considérable dans la performance de marché des institutions et 47 % considèrent qu’une politique moins favorable constitue un risque. Alors que le Covid semble avoir pris le pas sur des facteurs économiques plus traditionnels, de nouveaux variants, tel qu'Omicron, découvert récemment, se classent toujours au troisième rang de leur liste de principales menaces économiques.
56% |
Perturbations des chaînes d'approvisionnement |
47% |
Des politiques monétaires moins accommodantes |
41% |
Des variants du Covid |
32% |
Les relations entre les États-Unis et la Chine |
27% |
La croissance chinoise |
Les institutions surveilleront trois facteurs clés, moteurs de la croissance, pour un retour à la normale de la croissance : la productivité (58 %), la hausse des dépenses de consommation (57 %) et l'augmentation des dépenses des entreprises (52 %).
Au-delà de la confiance dans la capacité des ménages à participer à la croissance économique, les institutions sont moins enclines à affirmer que des facteurs tels que la hausse de l’inflation (27 %), la hausse des taux d'intérêt (21 %) et l’amélioration de la situation sanitaire (17 %) stimuleront la croissance économique. Et pour rappeler clairement que le marché boursier ne s'apparente pas à l'économie, seules 13 % d’entre elles déclarent considérer la performance du marché comme moteur de croissance.
Bien que les enjeux soient considérables à la fois sur les marchés et pour l'économie, les investisseurs institutionnels ont une vision claire de la façon dont l'année 2022 se déroulera.
Redressement complet de l'économie mondiale après la Covid-19
L'économie mondiale ne peut échapper aux conséquences du Covid-19
Les variants de la Covid-19 perturbent le retour à la normale
Retour à une vie normale
Surperformance des positions misant sur le redémarrage de l'économie
Surperformance des stratégies ayant bénéficié des confinements
Coup d’arrêt porté à la surperformance de la « big tech »
La « big tech » poursuit sa croissance ininterrompue
Surperformance des grandes capitalisations
Surperformance des petites capitalisations
Surperformance des actions value
Surperformance des valeurs de croissance
Surperformance des marchés développés
Surperformance des marchés émergents
Surperformance de l’ESG
Sous-performance de l’ESG
Surperformance des portefeuilles agressifs
Surperformance des portefeuilles défensifs
Surperformance de la gestion active
Surperformance des investissements passifs
Miser sur la réouverture de l'économie
Même si près de 60 % des institutions estiment que la vie reprendra son cours à l’issue de la pandémie, nombre d’entre elles (42 %) pensent que les variants de la Covid continueront de perturber le processus de normalisation. En matière de trading, les institutions sont moins axées sur le streaming et davantage sur les expériences physiques.
En 2022, 64 % des institutions pensent que les positions misant sur un redémarrage de l'économie (commerces qui rouvrent leurs portes comme les restaurants, les théâtres et le secteur des voyages) surperformeront celles axées sur le confinement (36 %), qui misent sur Netflix, les achats en ligne et autres pierres angulaires de la vie en quarantaine.
Surperformera
Moyenne du marché
Sous-performera
100%
59%
20%
21%
49%
37%
14%
48%
30%
22%
47%
35%
18%
37%
45%
18%
33%
55%
12%
32%
49%
20%
27%
56%
17%
25%
56%
18%
18%
55%
27%
18%
47%
35%
100%
3
La quête de rendement oblige les investisseurs à se tourner vers les actifs alternatifs
Avec des taux d'intérêt aussi bas depuis si longtemps, les institutions peuvent s'appuyer sur une décennie d'expérience qui leur a permis de s'appuyer sur une multitude de sources d'informations dans leur quête de rendement. Ajoutons à cela les circonstances exceptionnelles générées par la pandémie, à savoir l'inflation et les taux négatifs. Les investisseurs institutionnels ont ainsi dû redoubler d’efforts pour mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris. Investir dans des actifs privés est donc devenu une sorte d’acquis.
La part de l’investissement privé continue de croître
La part d’investissement des institutionnels dans les actifs privés avait augmenté avant la pandémie. En 2018, un peu plus des trois quarts des institutions investissaient dans le capital-investissement (77 %), la dette privée (77 %) et les infrastructures (76 %). En 2021, ces chiffres ont progressé et s'établissent à 84 %, 81 % et 81 % respectivement. Les institutions déjà engagées sur ce marché ne réduiront probablement pas leur exposition l'année prochaine, puisque 91 % d’entre elles déclarent vouloir maintenir ou relever leurs investissements à la fois dans le capital-investissement et la dette privée et 97 % affirment la même chose pour les investissements en infrastructures.
Sur le marché privé, les investisseurs institutionnels recherchent les meilleures opportunités sectorielles, celles-ci incluent les technologies de l'information (45 %), la santé (41 %) et les infrastructures (40 %). Sur les marchés privés, les infrastructures bénéficieront d'un regain de confiance exceptionnel porté par le récent projet de loi sur les infrastructures aux États-Unis et par d'autres projets d’envergure dans le monde entier.
45% Technologies de l’information
41% Santé
40% Infrastructures
34% Énergie
20% Immobilier
18% Finance
14% Industrie
14% Consommation cyclique
13% Services de communication
12% Matériaux
9% Services aux collectivités
8% Consommation de base
Comme les institutions sont nombreuses à vouloir investir, les trois quarts des sondés ont déclaré s'attendre à une augmentation des émissions de dette privée au cours de l'année à venir. Les performances sont désormais attractives car les marchés cotés continuent de se hisser à des niveaux historiques. En revanche, moins de la moitié des personnes interrogées (45 %) pensent que les actifs privés serviront de valeur refuge en cas de correction du marché.
L'attention accordée aux actifs privés s’explique essentiellement par le fait que huit investisseurs sur dix (78 %) affirment qu'il existe toujours un delta important entre les actifs privés et les marchés publics. Les investisseurs sont encore nombreux à s'inquiéter du prix à payer pour obtenir ces rendements, car 69 % d’entre eux pensent que les commissions actuelles sont généralement trop élevées par rapport aux performances escomptées.
Immobilier
Les inquiétudes persistantes concernant le télétravail sur le secteur immobilier pourraient susciter des craintes sur la viabilité de l'immobilier commercial. De même, un marché du logement en effervescence peut soulever des craintes dans le secteur résidentiel, mais il existe trois raisons claires pour lesquelles 85 % des institutions s'attendent à maintenir (52 %) ou relever (33 %) leur investissement dans le secteur.
Premièrement, la plupart des institutions tablent sur un retour au bureau de la majorité des travailleurs, seuls 2 % des répondants estimant que le télétravail sera pérennisé. Plus des trois quarts pensent que les entreprises reviendront à un modèle hybride de 2 à 3 jours par semaine au bureau. Plus important encore, l'immobilier pourrait les aider à faire face aux deux principaux risques de portefeuille en 2022 : l'immobilier fournit généralement un revenu qui n'est pas lié aux taux d'intérêt et sert historiquement de couverture contre l'inflation.
Ainsi, même si 29 % des personnes interrogées affirment qu'il y a une chance que le secteur corrige en 2022, c'est un risque qu’elles se disent prêtes à prendre.
4
L'ESG représente un vaste champ d’opportunités d'investissement
Comme les investisseurs institutionnels sortent des sentiers battus tant en termes de diversification, de performances que d’opportunités, ils sont de plus en plus nombreux à s'aventurer dans l'investissement ESG. Ils sont majoritaires à affirmer (49 %) que ce changement fait partie d'un effort d’alignement des actifs sur leurs valeurs organisationnelles, mais la performance de ces deux dernières années fait également clairement pencher la balance en faveur de l'ESG.
Les deux tiers (66 %) des investisseurs institutionnels pensent que les critères ESG permettent de générer de l’alpha. Cette conviction s'est renforcée avec la preuve suivante : l'indice S&P ESG a surperformé l’indice S∓P 500 de 1,53 % en termes annualisés sur un an pour la période se terminant le 29 octobre 2021 et de 2,06 % depuis la création de l’indice le 28 janvier 2019.¹ Dans le même temps, la part des institutions qui pensent que les critères ESG peuvent générer de l'alpha a progressé de 54 % en 2019 à 62 % en 2020 pour se hisser sur le niveau de 66 % actuellement. Au vu de ces résultats, la moitié des investisseurs institutionnels interrogés pensent que les entreprises affichant de meilleures pratiques ESG génèrent de meilleures performances.
Au delà des performances, les institutions estiment que les facteurs ESG renforcent leur analyse d'investissement. Les trois quarts des investisseurs institutionnels pensent que l'ESG contribuent à leurs investissements. Ce niveau de conviction est manifeste dans la mise en place des stratégies. Deux tiers des investisseurs institutionnels déclarent combiner les facteurs ESG non financiers aux facteurs financiers traditionnels dans le cadre de leur analyse d'investissement. Dans le même temps, la part de sondés déclarant utiliser des filtres d'exclusion (une pratique davantage alignée sur l'ancien mode d’investissement socialement responsable) a reculé de 55 % en 2020 à 45 % aujourd'hui.
66% |
Intégration |
45% |
Filtres d’exclusion |
42% |
Investissements à impact |
40% |
Sélection Best-in-class |
37% |
Investissement thématique |
35% |
Actionnariat actif |
49% |
Pour aligner les actifs sur les valeurs promues par leur société |
33% |
Pour influencer le comportement des entreprises |
33% |
Pour respecter leur politique d'investissement |
30% |
Pour construire un monde meilleur |
27% |
Pour générer de solides performances ajustées du risque |
27% |
Pour minimiser le risque d’atteinte à la réputation |
23% |
Pour de nouvelles sources de diversification |
17% |
Pour de nouvelles sources de performances d’investissement |
16% |
Pour améliorer la protection en cas de correction |
En plus d'améliorer leur processus d'investissement, les institutionnels se servent des stratégies ESG pour élargir leur champ d’opportunités d'investissement. L'investissement à impact est un domaine de croissance potentielle. Quatre institutions sur dix (42 %) déclarent actuellement déployer des stratégies à impact, et plus de la moitié (54 %) déclarent être de plus en plus en quête d’investissements à impact. En outre, 37 % des sondés se tournent vers des stratégies thématiques dans leur approche ESG, et les deux tiers (68 %) déclarent rechercher des opportunités dans les nouvelles énergies, notamment les projets solaires et éoliens.
5
Une stratégie active sera nécessaire pour affronter les difficultés de 2022
Si l'on sonde le sentiment des investisseurs institutionnels en 2022, l’annonce de la fin de la gestion active paraît largement exagérée. Alors que les propritétaires d'actifs étudient les perspectives pour l'année prochaine, 75 % d’entre eux tablent sur une augmentation de la volatilité des actions, 63 % sur une hausse de la volatilité des obligations et 48 % sur une dispersion accrue des performances. Par conséquent, 70 % des personnes interrogées pensent que les marchés privilégieront la gestion active en 2022.
Sept investisseurs sur dix interrogés déclarent que leurs investissements actifs ont surperformé les indices de référence au cours des 12 derniers mois, l'approche est donc fermement ancrée dans la stratégie de portefeuille. Les allocations actuelles sont actives à 71 % et passives à 29 %. Peu de changements sont escomptés dans les trois prochaines années, car les investisseurs prévoient une allocation de 70/30 en faveur de la gestion active. Cette prévision reflète le sentiment des institutions sur ces cinq dernières années.
Les arguments de l’approche active sont clairs aux yeux des investisseurs institutionnels, puisque 70 % d'entre eux déclarent vouloir investir dans des fonds actifs pour obtenir une meilleure performance ajustée du risque. La moitié déclare également qu'une approche active offre une meilleure gestion globale des risques, et 40 % déclarent qu'une gestion active leur permet de mieux s'adapter aux évolutions du marché et aux mouvements du marché à court terme.
70%
Obtenir des performances accrues à long terme
51%
Une meilleure gestion globale des risques
40%
Mieux s'adapter à l'évolution des marchés
39%
Personnaliser le portefeuille pour intégrer les facteurs ESG
31%
Se protéger en cas de correction
Du côté des investissements passifs, les investisseurs institutionnels assistent à des flux massifs vers les fonds indiciels et les ETF et mettent en garde contre une dépendance excessive à l'égard de ces véhicules : les deux tiers déclarent que les flux d'investissement massifs (entrants et sortants) gérés passivement exacerbent la volatilité. Six sur dix (57 %) déclarent que la popularité de la gestion passive a accru le risque systémique.
Six investisseurs institutionnels sur dix (58 %) déclarent que le recours accru à la gestion passive révèle que le marché fait abstraction des fondamentaux. La moitié des institutions affirment même que la gestion passive fausse le rapport risque/rendement.
A quoi faut-il désormais s'attendre ?
Les institutions ont passé les 18 derniers mois à naviguer dans un environnement de marché sans précédent, marqué par des événements uniques en leur genre, des plus hauts et des plus bas historiques, sans parler de la pire crise sanitaire jamais observée depuis un siècle. Aujourd’hui, dans un monde qui se rnormalise progressivement, ils tablent sur une année 2022 pleine de potentiel et expriment leur confiance en leur capacité à gérer tout ce qui se présentera à eux. C’est un peu comme si elles affirmaient collectivement avec confiance : « Allons de l’avant ». (Tant qu'il ne s'agit pas de la fin de l'assouplissement quantitatif, d'une hausse des taux d'intérêt, d'un épisode d'inflation prolongé qui devient cyclique plutôt que structurel, ou d'un effondrement du secteur technologique.)
Lisez le résumé
Le résumé des perspectives d’investissement 2022 pour les clients institutionnels fournit un résumé du rapport ainsi que les graphiques du rapport.
Télécharger le résumé (en Anglais)
2 Enquête mondiale de Natixis Investment Managers auprès des investisseurs privés réalisée par CoreData Research, mars et avril 2021. L’enquête a été menée auprès de 8 550 investisseurs dans le monde répartis dans 24 pays.
3 Enquête mondiale de Natixis Investment Managers auprès des professionnels de la finance, réalisée par CoreData Research, en mars-avril 2020. L’enquête a été menée auprès de 2 700 professionnels du secteur financier répartis dans 16 pays.
Les données fournies représentent l'opinion des personnes interrogées. Elles peuvent changer en fonction de la conjoncture des marchés et d'autres conditions. Elles ne doivent pas être considérées comme des conseils en investissement.
Ce document est fourni exclusivement à titre d’information et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement. Les points de vue exprimés sont valables en date de décembre 2021 et peuvent évoluer en fonction des conditions de marché et d’autres facteurs. Il n’est en aucun cas garanti que les éléments présentés dans ce document se dérouleront tel qu’anticipé, et les résultats réels sont susceptibles d’être différents.
Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de pertes. Aucune stratégie ni aucune technique de gestion du risque ne peut garantir une performance positive ou éliminer le risque dans tous les environnements de marché. Le risque d’investissement existe avec les actions, les obligations et les investissements alternatifs. Il n’existe aucune garantie qu’un investissement réalisera ses objectifs de performance ou que les pertes pourront être évitées.
Contrairement aux stratégies passives, les stratégies actives ne cherchent pas à suivre ou répliquer un indice. Ainsi, la capacité d’une approche active à atteindre ses objectifs dépendra de la qualité de la gestion du gérant de portefeuille.
Les stratégies d’allocation d’actifs ne sauraient garantir un gain ou protéger contre de possibles pertes.
Les investissements alternatifs comportent des risques spécifiques et qui peuvent être différents de ceux liés aux investissements traditionnels, comme notamment l’illiquidité, et s’accompagnent d’un potentiel accru de pertes et de gains. Il revient aux investisseurs de pleinement comprendre les risques associés à un investissement avant d’investir.
La performance passée ne préjuge pas nécessairement des résultats futurs, aucune garantie ne pouvant être donnée en la matière.
Les investissements liés aux matières premières, dont les produits dérivés, peuvent être influencés par plusieurs facteurs comme notamment les prix des matières premières, les événements internationaux, les contrôles des importations et les conditions économiques. Ce faisant, ils peuvent comporter un substantiel risque de pertes.
L’indice S&P 500® est un indicateur largement reconnu de la performance des marchés boursiers américains. Il s’agit d’un indice non géré regroupant 500 entreprises choisies, entre autres, pour leur capitalisation boursière, leur liquidité et leur secteur d’activité. Cet indice mesure également la performance du segment des grandes capitalisations du marché actions américain.
L’investissement durable se concentre sur les entreprises qui respectent certains thèmes de développement durable et qui démontrent leur adhésion aux pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ; par conséquent, l’univers d’investissement peut être limité et les investisseurs peuvent ne pas être en mesure de profiter des mêmes opportunités ou tendances du marché que les investisseurs qui n’utilisent pas ces critères. Cela peut avoir un impact négatif sur la performance globale d’un investisseur selon que ces investissements intéressent ou non le marché.
Tous les gérants affiliés n’intègrent pas les facteurs ESG de la même manière dans leur prise de décision. Les investisseurs doivent toujours consulter les documents d'offre sur im.natixis.com avant d'investir dans un fonds ou dans une stratégie pour bien comprendre les méthodes et le degré avec lequel un gérant d'investissement intègre les facteurs ESG dans ses décisions d'investissement et de vote.
La diversification ne saurait garantir un gain ou protéger contre d’éventuelles pertes.
Natixis Distribution, LLC agit en qualité de société de courtage à finalité spécifique et de distributeur pour plusieurs sociétés d’investissement accréditées pour lesquelles les services de conseil sont assurés par des sociétés affiliées à Natixis Investment Managers.Natixis Distribution, LLC is a limited purpose broker-dealer and the distributor of various registered investment companies for which advisory services are provided by affiliates of Natixis Investment Managers.