Perspectives d’investissement 2021 pour les clients institutionnels
Sept enseignements sur la façon dont les institutions pourraient aborder les risques et saisir les opportunités lors d’une année 2021 qui s’annonce incertaine
Après une année agitée marquée par la pandémie mondiale de coronavirus, la correction de marché la plus rapide de l'histoire et une élection présidentielle américaine tumultueuse, les investisseurs institutionnels du monde entier considèrent que les bouleversements économiques, politiques et sociaux devraient perdurer en 2021. Même si de prime abord cette année semble ne jamais devoir se terminer, les investisseurs institutionnels ont revu leurs jugements à la suite de la bonne nouvelle qu’a représentée l’annonce de nouveaux vaccins. Ces investisseurs institutionnels considèrent toujours qu'il existe des opportunités (si vous savez où chercher).
Selon les résultats de l'enquête internationale 2021 de Natixis Investment Managers auprès des investisseurs institutionnels, près des trois quarts (73 %) des 500 investisseurs professionnels interrogés considèrent que le monde ne reviendra pas en 2021 à la normalité pré-pandémie. L’enquête menée au quatrième trimestre, tenant compte de la deuxième vague post-électorale aux États-Unis, fournit les enseignements suivants :
- Les institutions ne pensent pas que l'économie mondiale retrouvera ses précédents niveaux de croissance avant 2022, voire 2023.
- Les attentes en matière de performance sont quasi systématiquement revues à la baisse.
- Dans le sillage des baisses historiques des taux directeurs, les faibles taux d'intérêt constituent leur principale préoccupation en matière de risque de portefeuille.
- Ils anticipent une volatilité accrue tant sur les marchés actions et obligataires que sur les devises.
- Près de six institutions sur dix jugent que les portefeuilles défensifs devraient surperformer dans cet environnement.
Mais les inquiétudes suscitées par la volatilité ont également un côté positif. Ainsi, 52 % des investisseurs interrogés pensent que la dispersion augmentera et près de six sur dix (58 %) considèrent que les actions value surperformeront le style croissance. En conséquence, les deux tiers des entités interrogées tablent en 2021 sur une surperformance de la gestion active au détriment des approches passives.
Dans l'ensemble, l'enquête révèle sept enjeux clés qui détermineront la stratégie d'investissement des institutionnels en 2021. Elle donne ainsi un aperçu de la façon dont les capitaux avisés devraient se déployer dans un environnement incertain et risqué.
- Dans le sillage de la pandémie de COVID, l'économie ne retrouvera pas en 2021 ses précédents niveaux de croissance
- Les décisions monétaires et budgétaires pèseront davantage que l’action des partis politiques
- Les marchés favoriseront le style value et la gestion active
- La surperformance des secteurs de la technologie et de la santé devrait perdurer
- Les stratégies d'allocation resteront stables, contrairement aux allocations tactiques
- L'engagement en faveur des actifs privés va se renforcer
- Les facteurs qui sous-tendent les thèmes qui devraient dominer en 2021
En savoir plus à propos de l'enquête
500 personnes interrogées au total
146
Régimes de retraite d'entreprise
99
Dotations / Fondations
104
Régimes de retraite publics ou gouvernementaux
130
Compagnies d’assurance
21
Fonds souverains
1
Dans le sillage de la pandémie de COVID, l'économie ne retrouvera pas en 2021 ses précédents niveaux de croissance
Après une année marquée par les confinements, les masques et les réunions via Zoom, l’écrasante majorité des investisseurs institutionnels considèrent que cette nouvelle normalité sera toujours de rigueur en 2021. Seul un quart (27 %) des personnes interrogées pensent que l’on pourra reprendre une vie pré-pandémie au cours des 12 prochains mois. Le même sentiment se dégage de leurs perspectives économiques.
Lorsqu'on leur demande quand le PIB de leur pays d'origine reviendra à ses niveaux pré-COVID, seule une personne sur cinq (21 %) table sur un tel redressement dès 2021. La grande majorité d'entre elles considèrent que cela prendra plus de temps. Alors que 44 % des personnes interrogées espèrent que ce redressement pourra être atteint d'ici 2022, trois sur dix (27 %) craignent que cela n’arrive pas avant 2023. Et 8 % d’entre elles n’anticipent pas de retour aux mêmes niveaux de croissance avant 2024.
Dès que cela sera possible, les institutions seront à l'affût de tout signe de reprise. L'amélioration des dépenses de consommation (74 %), l'augmentation des dépenses des entreprises (68 %) et l'accroissement de la productivité (67 %) figurent en tête de liste de ces signaux. En revanche, la performance du marché actions ne sera un signe de reprise que pour 15 % des répondants. Pour les institutions, ce dernier facteur serait un faux positif en matière de reprise. Et huit sur dix avertissent que trop d'investisseurs individuels supposent qu'une hausse du marché actions est forcément synonyme de solide croissance.
L'incertitude que présente le marché en période de pandémie vient fragiliser ces perspectives pour 2021. En moyenne, les institutions déclarent avoir réduit leurs hypothèses de performance à long terme de 60 points de base (à 6,3 %) par rapport à 2019. Pour les assureurs, qui sont encore plus sensibles aux rendements faibles voire négatifs qui prévalent actuellement sur le marché, l'ajustement à la baisse est nettement plus violent. En moyenne, ils ont réduit leurs hypothèses de 100 points de base (de 6,5 % à 5,5 %) entre 2019 et 2020, ce qui est loin des 7,7% qu'ils avaient anticipés pour 2017.1
Quand pensez-vous que les niveaux du PIB reviendront aux valeurs d'avant crise dans votre pays ?
Parmi les éléments suivants, lesquels sont selon vous les meilleurs signes de reprise économique dans votre pays ?
Quelles sont les conséquences à long terme les plus probables des mesures de relance budgétaire actuellement mises en œuvre par les gouvernements ?
Hausses d'impôts
Risque accru de crise financière
Moindre capacité à répondre aux crises futures
Réduction des programmes de protection sociale
Attentifs à toute correction
La pandémie a peut-être poussé le S&P 500 en territoire baissier pour la première fois en 132 mois. Mais le marché a ensuite connu son redressement le plus rapide jamais enregistré, l'indice étant sorti de sa période de baisse en seulement 33 jours et ayant atteint un nouveau record en moins de 5 mois.2 Malgré le rebond, huit investisseurs institutionnels sur dix (79 %) craignent que le marché sous-estime l'impact à long terme de la COVID, et 44 % anticipent la possibilité d'une nouvelle correction en 2021. Mais l'inquiétude ne se limite pas aux actions :
- Du fait du potentiel de la pandémie d’imposer des changements permanents dans la façon dont les gens vivent, travaillent et font leurs courses, 41 % des personnes interrogées s’attendent à une correction dans le secteur immobilier.
- Quatre sur dix (39 %) craignent que le secteur technologique, grand gagnant du marché en temps de pandémie, ne subisse également un retournement au cours de l'année à venir.
- Quasiment le même nombre d’investisseurs s'inquiète d'une correction dans le domaine des cryptomonnaies (39 %), tandis qu'un nombre plus faible place les obligations (29 %) sur la liste des actifs à surveiller.
Les institutions sont beaucoup moins préoccupées par l'impact potentiel d'un ralentissement sur les sociétés d'acquisition à vocation spécifique (SAVS)3 (22 %), le capital-investissement (19 %) ou la dette privée (18 %).
2
Les décisions monétaires et budgétaires pèseront davantage que l’action des partis politiques
Avec une élection américaine controversée laissant une nouvelle administration face à une nation et un congrès divisés, une polarisation politique s'intensifiant dans le monde entier, et toujours aucun accord sur le front du Brexit après quatre ans d'efforts, les investisseurs institutionnels anticipent une potentielle hausse de la volatilité politique en 2021.
Certes, le Trumpisme aura peut-être bouleversé plus de 70 ans de géopolitique. Même si les institutionnels anticipent désormais une transition vers le mandat de Joe Biden et un leadership plus traditionnel des États-Unis, 69 % d’entre eux estiment que les tensions géopolitiques s’intensifieront en 2021, soit une baisse significative par rapport aux 81 % qui le pensaient avant les élections américaines de novembre. Après avoir assisté à des manifestations dans le monde entier liées à des revendications de justice raciale ou aux restrictions imposées par la COVID, 77 % des personnes interrogées considèrent que les troubles sociaux resteront au premier plan.
Même avant le refus public du président Trump de reconnaître les résultats des élections et les troubles politiques qui ont conduit à la nomination de trois présidents péruviens en trois jours, 74 % des investisseurs institutionnels pensaient déjà que la démocratie risquerait de s'affaiblir en 2021. Huit personnes sur dix pensent également que le climat politique actuel laisse présager l'arrivée de candidats plus populistes à l'avenir.
Les responsables politiques reçoivent des avis mitigés pour leurs actions en 2020
Ces questions politiques sont importantes dans un moment comme celui-ci où un consensus et une action publique rapide sont nécessaires pour parer à la crise financière. Même si les programmes de relance initiaux se sont avérés efficaces, la discorde politique a dans certaines régions mis à rude épreuve les efforts déployés lors de la deuxième vague. Moins de la moitié (45 %) des personnes interrogées déclarent que les autorités de leur pays d'origine ont été efficaces dans leur réponse à la pandémie. Et sur les 174 personnes interrogées après l'élection américaine et les annonces de vaccin, seulement 39 % ont répondu favorablement à cette question. Les données régionales mettent en évidence l'origine de cette divergence d’opinion :
- En Asie, où les autorités sont rapidement intervenues pour contenir l'impact de la pandémie sur la santé et l'économie, 71 % des personnes interrogées déclarent que les pouvoirs publics ont été efficaces.
- Les résultats sont inversés dans les régions où il a été plus difficile de parvenir à un consensus. Ainsi, 64 % des personnes interrogées issues d’Amérique du Nord et 71 % du Royaume-Uni estiment que les responsables politiques n'ont pas été efficaces.
En fin de compte, et même si les investisseurs institutionnels se disent davantage préoccupés par les mesures monétaires et budgétaires que par la politique, 78 % d'entre eux déclarent que l’action des banques centrales a plus d'impact sur les marchés que les élections.
Pourcentage d'institutions qui répondent positivement
Monde
45%Asie
71%Moyen-Orient
54%Europe
48%Amérique latine
39%Amérique du Nord
36%Royaume-Uni
29%Risques à long terme
Les inquiétudes suscitées par les mesures des autorités sont profondes. Le stimulus nécessaire pour atténuer le choc économique de la pandémie mondiale est un excellent exemple de la façon dont une action, même nécessaire, peut induire des risques élevés à long terme.
À l'échelle mondiale, les autorités politiques ont injecté 12 000 milliards de dollars afin de soutenir les populations et les entreprises. Maintenant, alors que les taux de contamination augmentent à mesure que l'hiver arrive dans l'hémisphère nord, il faudra probablement davantage de relance.
Mais avant même que les pouvoirs publics n’engagent de nouvelles actions, les investisseurs institutionnels anticipent les problèmes potentiels suivants : environ les deux tiers (65 %) prévoient que ces dépenses entraîneront à l'avenir des hausses d'impôts. Et 44 % d’entre eux pensent que les dépenses conduiront à de futures réductions des programmes de protection sociale.
De même, les conséquences sur les marchés ne seraient pas neutres : plus de la moitié (53 %) des investisseurs interrogés considèrent que les dépenses liées à la pandémie ont amplifié le risque d'une nouvelle crise financière. Signe d’une inquiétude profonde, 52 % des personnes interrogées estiment que les réponses apportées en 2020 limiteront la capacité des décideurs politiques à faire face à une future crise.
3
Les marchés favoriseront le style value et la gestion active
Compte tenu de l'incertitude, les institutions sont partagées quant à la meilleure approche à adopter en 2021 : 53 % d’entre elles affirment que les portefeuilles défensifs surperformeront en 2021, tandis que 47 % estiment qu’une approche agressive donnera de meilleurs résultats. Si les avis sur les performances futures peuvent diverger, les institutions s'accordent généralement sur les sources de risque et d’opportunité.
Les taux d'intérêt négatifs représentent leur principale préoccupation. Les banques centrales du monde entier ayant procédé à 205 baisses de taux directeurs entre janvier et novembre, et plus d'un quart de l'indice Barclays Capital Global Aggregate se négociant sur des rendements négatifs depuis le mois de juillet4, il n'est pas étonnant que 53 % des institutions placent les taux négatifs en tête de leurs préoccupations en matière de gestion de portefeuille. Étant donné le rôle essentiel que jouent les obligations dans les portefeuilles des compagnies d'assurance, il n'est pas non plus surprenant que 64 % des assureurs interrogés soient préoccupés par les niveaux de taux.
L'adaptation des stratégies afin de tenir compte des titres à rendement négatif constitue l'un des plus grands défis auxquels sont confrontées les institutions. Et près d'un tiers (28 %) d’entre elles déclarent que leurs organisations ont déjà investi dans des titres à rendement négatif. Cette expérience concrète sera utile en 2021. En effet, 53 % des personnes interrogées anticipent un volume encore plus élevé d'obligations à rendement négatif. La gestion des risques devrait également représenter un défi important. Ainsi, sept sondés sur dix (71 %) affirment que les investisseurs institutionnels prennent déjà trop de risques dans leur recherche de rendement.
Entre les réalités imposées par la COVID 19 et les incertitudes politiques, 52 % des institutions considèrent également la volatilité comme un risque clé. Près des deux tiers (65 %) d’entre elles tablent sur une hausse de la volatilité des actions, soit un écart de 51 points par rapport à ceux qui prédisent une accalmie. Les devises et les obligations sont les autres marchés qui selon eux présentent un potentiel de regain de volatilité.
Les investisseurs institutionnels s'inquiètent également du déclin économique lié aux difficultés des systèmes de santé publique. Cette fragilisation pourrait finalement déclencher une crise financière et 33 % d'entre eux s'inquiètent du risque de credit crunch (brutal resserrement des conditions de crédit).
Les institutions sont également préoccupées - certes dans une moindre mesure - par les risques de liquidité (28 %), d'inflation (23 %), voire de déflation (20 %). Et même si elles décèlent un potentiel de volatilité du côté des devises, seules 18 % d'entre elles considèrent les fluctuations des parités de change comme un risque pour leur portefeuille.
53% |
Taux d'intérêt négatifs |
52% |
Volatilité |
33% |
Crise du crédit |
28% |
Liquidité |
23% |
Inflation |
Valorisations : quand le risque recèle des opportunités
Après une décennie au cours de laquelle les fondamentaux ne semblaient plus avoir d'importance puisque les faibles taux d'intérêt faisaient de toute façon grimper les cours des actions, le sentiment qui se dégage de l'enquête suggère que les valorisations pourraient de nouveau compter en 2021. Ainsi, près de six institutions sur dix (58 %) privilégient les investissements value qui devraient selon elles surperformer les actifs growth.
À long terme, 78 % des personnes interrogées estiment que la croissance actuelle du marché n'est pas durable. Et elles sont même huit sur dix (82 %) à affirmer que les valorisations actuelles ne reflètent pas les fondamentaux des entreprises. La même proportion va jusqu'à penser que les taux bas ont faussé les valorisations.
Compte tenu des prévisions de volatilité accrue, d'une plus grande dispersion et d'une préférence pour la value, huit investisseurs institutionnels sur dix (79 %) considèrent que le marché favorisera les gérants actifs en 2021. Deux tiers des institutions prédisent que les investissements gérés activement surperformeront les approches passives.
Leur conviction se traduit par des mesures qui devront être prises là où elles auront un effet, à savoir dans les portefeuilles. Les investisseurs institutionnels continuent ainsi d'allouer plus de 70 % de leurs actifs à des stratégies gérées activement. Il s'agit d'une légère augmentation par rapport aux projections à 3 ans que les institutions avaient établies en 20171. À l'époque, elles allouaient 68 % à cette approche, proportion qui devait être arrondie à 67 % d'ici 2020.
Les institutions affirment que cette approche a produit de bons résultats en 2020. Deux tiers d'entre elles déclarent en effet que leurs investissements gérés activement ont surperformé lors de la correction du premier trimestre.
Les institutions partagent les mêmes préoccupations concernant la gestion passive
À l’opposé, les investisseurs institutionnels expriment des craintes élevées concernant l'investissement passif : sept sur dix (71 %) estiment que les flux importants venant s’investir dans les stratégies passives exacerbent la volatilité. Six sur dix (58 %) considèrent que l'utilisation généralisée de la gestion passive prouve que le marché ignore les fondamentaux. Enfin, quatre sur dix (41 %) craignent que la montée en puissance des investissements passifs ne donne en fait trop de pouvoir à une poignée d'investisseurs.
Allocations actives/passives - Enquête 2020
Allocations actuelles
Projections 2023*
Investissements gérés activement
70%
Investissements gérés activement

69%
Investissements gérés activement
Investissements gérés passivement
30%
Investissements gérés passivement

32%
Investissements gérés passivement
*La somme des pondérations entre gestions active et passive atteint 101 % en raison des arrondis
4
La surperformance des secteurs de la technologie et de la santé devrait perdurer
Les investisseurs institutionnels prévoient que les secteurs qui ont signé les plus fortes performances en 2020 continueront sur leur lancée en 2021. Même s'ils partagent une certaine inquiétude quant à une éventuelle correction des valeurs technologiques, les deux tiers (66 %) d’entre eux s'attendent à une nouvelle surperformance de ce secteur en 2021, soit un écart de 55 points par rapport à ceux qui tablent sur une sous-performance.
Les institutions pensent également que la santé devrait de nouveau surperformer. Malgré les difficultés rencontrées en début d'année, le secteur de la santé a progressé de 9,15 % depuis le depuis le 1er janvier.5 Grâce aux nouvelles prometteuses sur au moins deux nouveaux vaccins, 65 % des institutions tablent sur une surperformance de ce secteur, soit également une marge de 56 points par rapport à ceux qui anticipent plutôt une sous-performance.
Les nouveaux services et contenus en streaming sont arrivés au bon moment, alors qu’une grande partie du monde était confinée. Avec moins d'options de divertissement à portée de main, la consommation frénétique de contenus est devenue la solution pour beaucoup, ce qui a permis au secteur des communications de progresser de 19,92 % sur les onze premiers mois de l’année.5 Plus de quatre personnes sur dix (42 %) prévoient une poursuite de cette croissance en 2021, soit 28 points de plus que ceux qui estiment que le secteur devrait sous-performer (14 %).
La pandémie s'est caractérisée par des achats effrénés et la constitution de stocks de biens de première nécessité comme pour le papier hygiénique et les serviettes en papier. Alors que les distributeurs ont dû imposer des mesures de rationnement, le secteur de la consommation de base avait progressé de 8,81 % à fin novembre.5 Avec les deuxième et troisième vagues de la pandémie qui se profilent au quatrième trimestre, 32 % des institutionnels anticipent une poursuite de cette tendance en 2021, contre 17 % qui estiment que le secteur devrait sous-performer.
Surperformera
Moyenne du marché
Sous-performera
100%
66%
22%
12%
65%
27%
9%
42%
44%
14%
32%
51%
17%
27%
41%
32%
26%
32%
42%
26%
38%
36%
20%
55%
25%
17%
51%
32%
14%
42%
44%
14%
58%
28%
À l'inverse, les institutionnels estiment qu’un certain nombre de secteurs continueront de sous-performer du fait de la pandémie. Les entreprises réduisant leurs espaces de bureaux et les détaillants physiques étant aux prises à des difficultés, le secteur immobilier a enregistré une perte de près de 4 % depuis le début de l'année.5 Les institutionnels anticipent qu'il en sera de même en 2021 : 44 % d'entre eux prévoient une sous-performance du secteur immobilier, soit un écart de 29 points par rapport à ceux misant sur une surperformance.
L'énergie, dont la demande ne devrait pas retrouver les niveaux pré-pandémie avant fin 2021, risque également de sous-performer selon 42 % des personnes interrogées, soit près de deux fois plus que celles tablant sur une surperformance. Le secteur des matériaux est logé à la même enseigne : 32 % des investisseurs anticipent pour celui-ci une performance inférieure à la moyenne du marché. Les services aux collectivités (28 % prédisant une sous-performance/14 % une surperformance), les services financiers (36 % prédisant une sous-performance/26 % une surperformance) et l’industrie (25 % prédisant une sous-performance/20 % une surperformance) complètent les vues sectorielles pour 2021.
5
Les stratégies d'allocation resteront stables, contrairement aux allocations tactiques
Même s'ils anticipent que les portefeuilles défensifs surperformeront les gestions plus agressives en 2021, les investisseurs institutionnels ne prévoient pas de changements spectaculaires dans leurs stratégies d'allocation globale. Mais cela ne signifie pas qu'ils resteront sur leurs positions actuelles dans chacune des classes d'actifs sur lesquelles ils déclarent être investis.
Actions
Obligations
Stratégies alternatives
Liquidités
Actions
Après une année au cours de laquelle le S&P 500 est passé d'un sommet historique en février à une perte de 30 % en mars, puis a retouché un point haut en août2, les investisseurs institutionnels ont désormais tendance à se méfier. Alors que 43 % d'entre eux déclarent qu'ils conserveront probablement leurs positions actuelles, 32 % affirment qu'ils réduiront leurs positions en actifs américains. Ces actifs iront probablement s’investir en zone Asie Pacifique (32 % se prononçant en faveur d’un renforcement de cette zone, 55 % en faveur d’un statu quo), dans les actions des marchés émergents6 (31 % se prononçant en faveur d’un renforcement, 54 % en faveur d’un statu quo), et en Europe (31 % se prononçant en faveur d’un renforcement, 46 % en faveur d’un statu quo).
Taux d’intérêt
Bien qu'ils citent le crédit comme un risque de portefeuille, les investisseurs institutionnels sont davantage soucieux de la façon de gérer leur principale source de préoccupation : les taux d'intérêt négatifs. Alors que 51 % ne prévoient pas de modifier leurs positions en obligations souveraines, 30 % déclarent vouloir réduire cette exposition. Le plus souvent, ils envisagent de renforcer les obligations d’entreprise investment grade (30 % y sont disposés, 51 % étant plutôt partisans d’une stabilité). La dette titrisée7 (26 % ont l’intention de la renforcer, 56 % plaident pour un statu quo) et les obligations d’entreprise high yield (26 % souhaitent les renforcer, 52 % envisagent une stabilité) sont enfin suivies par la dette émergente (26 % pour un renforcement, 56 % en faveur d’un statu quo).
Le niveau de conviction à l'égard des obligations vertes8 ressort élevé. Parmi les 48 % des personnes interrogées détenant ce type d’émissions, 48 % déclarent ainsi qu'elles chercheront à augmenter leurs investissements sur ce segment, tandis que 51 % n’envisagent pas de changement. Seul 1 % d'entre elles déclarent vouloir réduire leurs positions dans ce domaine.
Stratégies alternatives
Parmi ceux qui y sont exposés, les stratégies alternatives semblent constituer le couteau suisse des orientations pour 2021 : la chasse au rendement ressort très clairement dans ce domaine puisque près de la moitié des institutionnels (46 % déclarent vouloir augmenter leur exposition, 45 % privilégiant la stabilité) affirment qu'ils augmenteront leurs investissements dans la dette privée9. De leur côté, quatre sur dix indiquent qu'ils augmenteront leur exposition aux infrastructures (42 % souhaitent les renforcer, 50 % étant partisans d’un statu quo). Les institutions sont également à la recherche d’actifs alternatifs afin de doper les performances, notamment grâce au capital-investissement (38 % souhaitent renforcer ce segment, 50 % préférant ne pas y toucher).
En matière de gestion des risques, les institutions souhaitent avant tout augmenter leurs allocations à l'or et aux métaux précieux (27 % d’entre elles, contre 66 % optant pour la stabilité), ainsi qu'aux stratégies de performance absolue10 (proportion de 27 %, 55 % préférant un maintien).
6
L'engagement en faveur des actifs privés va se renforcer
Les institutions continuent de se tourner vers les marchés privés pour atteindre leurs objectifs de portefeuille. Mais même si elles le font, beaucoup d’entre elles sont prudentes quant à l'effet que les flux hors normes auront à l'avenir. Après avoir assisté à une ruée des investisseurs vers les actifs privés ces dernières années, six sur dix (61 %) craignent que la classe d’actifs souffre désormais d’un trop plein de capitaux comparé au nombre limité de transactions. Par ailleurs, 36 % des personnes interrogées estiment que le niveau des actifs non investis est trop élevé.
Malgré ces réserves, environ 80 % des institutions investissent dans des actifs privés, et sept sur dix déclarent que ces investissements joueront à l'avenir un rôle plus important dans leur portefeuille.
Pour accéder aux actifs privés, les institutions recourent à une large gamme de véhicules : côté fonds propres, les institutions s'appuient le plus souvent sur des fonds de capital-investissement (65 %), tandis que les infrastructures (45 %) et le co-investissement (44 %) sont également populaires. Enfin, 43 % des institutions ont opté pour des fonds de fonds. Une proportion importante investit également dans le capital développement (37 %) et le capital-risque (36 %).
Les investissements secondaires et les rachats d'entreprises par LBO (29 % chacun) semblent constituer des formes moins courantes d’investissements privés, tout comme le financement mezzanine (18 %).
Délaissant les véhicules collectifs, les institutions se tournent davantage vers les prêts directs (45 %) en matière de dette privée. L'infrastructure vient en deuxième position avec 40 % des répondants. Les autres véhicules incluent : le co-investissement, la dette en difficulté (distressed debt), le financement mezzanine (35 % chacun), ainsi que les situations spéciales (34 %).
Les projections des performance sectorielles au sein des actifs privés sont en phase avec les vues sur l’ensemble des marchés, les institutions considérant que les meilleures opportunités se trouvent dans les secteurs suivants : santé (61 %) et technologies de l'information (60 %). Mais on note une divergence importante par rapport aux marchés d’actifs cotés : les institutions placent l'énergie (25 %) en troisième position, certes loin derrière les deux premiers secteurs cités.
65% Fonds de capital investissement
45% Infrastructures
44% Co-investissement
43% Fonds de fonds
37% Capital-risque
61% Santé
60% Technologies de l’information
25% Énergie
21% Immobilier
21% Services de communication
7
Les facteurs qui sous-tendent les thèmes qui devraient dominer en 2021
Interrogés sur les thèmes qui devraient dominer l’actualité en 2021, les investisseurs institutionnels dressent des perspectives contrastées sur la façon dont les choses pourraient se dérouler au cours des 12 prochains mois. Certaines projections, comme la surperformance de la gestion active (67 % de réponse positive) sur les investissements passifs (33 %), ou la faible probabilité de reprise de l'économie après la crise sanitaire (78 % non / 22 % oui), transparaissent clairement de l’enquête. Certains avis, comme la surperformance des portefeuilles défensifs (53 %) sur les approches plus agressives (47 %), semblent faire moins consensus. Dans l'ensemble, les investisseurs brossent le tableau de la Grande Réouverture à laquelle ils seront confrontés l'année prochaine, et pour laquelle l'incertitude, les risques et les opportunités relèveront de davantage de facteurs que les seuls marchés.
Surperformance de la gestion active
Surperformance de la gestion passive
Surperformance des portefeuilles agressifs
≈
Surperformance des portefeuilles défensifs
Redressement complet de l'économie mondiale après la Covid-19
L'économie mondiale ne peut échapper aux conséquences de la Covid-19
Surperformance des fonds ESG
Sous-performance des fonds ESG
Surperformance des actions growth
Surperformance des actions value
Surperformance des grandes capitalisations
≈
Surperformance des petites capitalisations
La nouvelle normalité imposée par la Covid est là pour durer
La vie reviendra à ce qu’elle était avant la pandémie
Surperformance des marchés développés
≈
Surperformance des marchés émergents
La big tech poursuit sa croissance ininterrompue
Coup d’arrêt porté à la surperformance de la big tech
Hausse des tensions géopolitiques
Apaisement des tensions géopolitiques
Renforcement de la démocratie à l'échelle mondiale
Affaiblissement de la démocratie à l’échelle mondiale
Accroissement des troubles sociaux
Atténuation des troubles sociaux
≈ Les prévisions de thèmes dominants présentant un écart inférieur à 7 points ont été considérées comme incertaines
✔ Seules les prévisions de thèmes dominants présentant un écart de plus de 7 points sont ici indiquées
Seul l'avenir nous le dira
Les investisseurs institutionnels examinent les scénarios possibles en 2021 et anticipent une combinaison incertaine de défis et d'opportunités. Même si le S&P 500 a atteint de nouveaux records, ils sont circonspects sur l'éventuelle poursuite de cette tendance. Pour chaque raison qui les rend optimistes, il en existe une autre qui les incite à la prudence. La plupart d'entre eux tablent sur un délai supplémentaire de 12 à 24 mois avant d’assister à la reprise de l'économie mondiale, et le temps sera le facteur clé qui déterminera la réalisation de leurs prévisions.
READ THE EXECUTIVE OVERVIEW
The 2021 Institutional Outlook Executive Overview provides a summary of the report as well as the report graphics.
Download Executive Overview
2 Bloomberg
3 Une société d'acquisition à vocation spécifique (SAVS) est une entreprise sans activité commerciale qui est constituée dans le seul but de lever des capitaux par le biais d'une introduction en bourse (IPO) afin d'acquérir une société existante.
4 Natixis PRCG
5 Fidelity eResearch au 30/11/20
6 Les marchés émergents désignent les marchés financiers des pays en développement qui sont généralement de petite taille et dont l'historique de fonctionnement est court. Les titres des marchés émergents peuvent être soumis à des risques politiques, économiques, environnementaux, de crédit et d'information plus importants que ceux des marchés américains ou d'autres marchés développés.
7 Les titres de créance titrisés sont des valeurs mobilières qui sont créées par titrisation de prêts individuels (dette). La titrisation est un processus financier qui consiste à émettre des titres adossés à un certain nombre d'actifs, le plus souvent des créances.
8 Une obligation verte est un titre de créance spécifiquement créé dans le but de collecter des fonds destinés à des projets climatiques et environnementaux.
9 La dette privée comprend toute dette émise par des sociétés non cotées ou étendues à celles-ci.
10 Les stratégies de performance absolue n'ont pas pour objectif de surperformer les actions et les obligations durant les périodes de hausse des marchés. Elles peuvent sous-performer au cours des périodes de forte progression des marchés.
Les données fournies représentent l'opinion des personnes interrogées. Elles peuvent changer en fonction de la conjoncture des marchés et d'autres conditions. Elles ne doivent pas être considérées comme des conseils en investissement.
Ce document est fourni exclusivement à titre d’information et ne doit pas être considéré comme un conseil en investissement. Les points de vue exprimés sont valables au 1er décembre 2020 et peuvent évoluer en fonction des conditions de marché et d’autres facteurs. Il n’est en aucun cas garanti que les éléments présentés dans ce document se dérouleront tel qu’anticipé, et les résultats réels sont susceptibles d’être différents.
Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de pertes. Aucune stratégie ni aucune technique de gestion du risque ne peut garantir une performance positive ou éliminer le risque dans tous les environnements de marché. Le risque d'investissement existe avec les actions, les obligations et les investissements alternatifs. Il n’existe aucune garantie qu’un investissement réalisera ses objectifs de performance ou que les pertes pourront être évitées.
Contrairement aux stratégies passives, les stratégies actives ne cherchent pas à suivre ou répliquer un indice. Ainsi, la capacité d’une approche active à atteindre ses objectifs dépendra de la qualité de la gestion du gérant de portefeuille.
Les stratégies d’allocation d’actifs ne sauraient garantir un gain ou protéger contre de possibles pertes.
Les investissements alternatifs comportent des risques spécifiques qui peuvent être différents de ceux liés aux investissements traditionnels, notamment l’illiquidité, et s'accompagnent d’un potentiel accru de pertes et de gains. Il revient aux investisseurs de pleinement comprendre les risques associés à un investissement avant d’investir.
Les investissements liés aux matières premières, dont les produits dérivés, peuvent être influencés par plusieurs facteurs comme notamment les prix des matières premières, les événements internationaux, les contrôles des importations et les conditions économiques. Ce faisant, ils peuvent comporter un risque non négligeable de pertes.
L’investissement durable se concentre sur les entreprises qui respectent certains thèmes de développement durable et qui démontrent leur adhésion aux pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ; par conséquent, l’univers d’investissement peut être limité et les investisseurs peuvent ne pas être en mesure de profiter des mêmes opportunités ou tendances du marché que les investisseurs qui n’utilisent pas ces critères. Cela peut avoir un impact négatif sur la performance globale d’un investisseur selon que ces investissements intéressent ou non le marché.
Investir dans des titres value comporte des risques, notamment celui que le titre reste sous-évalué par le marché durant de longues périodes.
Un fonds indiciel est un type de fonds commun de placement dont le portefeuille est construit pour reproduire ou suivre les composants d'un indice de marché financier.
L’indice S&P 500® est un indicateur largement reconnu de la performance des marchés boursiers américains. Il s’agit d’un indice non géré regroupant 500 entreprises choisies, entre autres, pour leur capitalisation boursière, leur liquidité et leur secteur d’activité. Cet indice mesure également la performance du segment des grandes capitalisations du marché actions américain.
Le Barclays Capital Global Aggregate Index est un indice pondéré par les volumes de marché qui regroupe des obligations à l'échelle mondiales émises par des États, des agences gouvernementales, des entreprises, ainsi que des actifs titrisés.
Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice. Les indices ne sont pas des investissements. Ils ne subissent ni frais ni dépenses et ne sont pas gérés par des professionnels.
La diversification ne saurait garantir un gain ou protéger contre d’éventuelles pertes.
Les techniques de gestion de la volatilité peuvent entraîner des périodes de pertes et de sous-performance, limiter la capacité du fonds à exploiter la hausse des marchés et augmenter les frais de transaction.
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