Pourquoi tout le monde parle de… Récession
En 2023, le mot « récession » s’est invité dans nombre de conversations des conseils d’administration, des salles de marché et même des foyers. Que signifie réellement la récession du point de vue des investissements ?
La crainte de voir la pire inflation depuis 40 ans se maintenir à des niveaux élevés, alors que l’économie est bloquée dans un scénario de croissance lente, a jeté une ombre sur de nombreuses perspectives pour 2023.
Remarquons également qu’une grande partie de la population active actuelle des marchés développés n’aura jamais vécu une telle hausse des prix, ni un tel relèvement des taux d’intérêt pour espérer maîtriser l’inflation. En effet, il apparaît qu’une génération entière n’a jamais connu de période sans hausse des actions, sans inflation faible et sans taux d’intérêt bas.
Le monde a changé, et le mot « récession » est réapparu dans le langage quotidien. Pourtant, une récession n’est pas nécessairement une fatalité. En outre, elle n’affectera pas tous les investisseurs de la même manière.
GLOSSAIRE
1 Source: Brookings, ‘Financial panic and credit disruptions in the 2007-09 crisis’, by Ben Bernanke, September 2018, https://www.brookings.edu/blog/ben-bernanke/2018/09/13/financial-panic-and-credit-disruptions-in-the-2007-09-crisis/
2 Source: blah U.S. Department of the Treasury. "The Financial Crisis Response in Charts," Page 3 of PDF, https://www.treasury.gov/resource-center/data-chart-center/Documents/20120413_FinancialCrisisResponse.pdf
3 Source: Federal Reserve Bank of St. Louis. S&P/Case-Shiller U.S. National Home Price Index, https://fred.stlouisfed.org/series/CSUSHPINSA
4 Source : BBC, October 2008, ‘Lessons from the 1929 stock market crash’, http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/7656949.stm
5 Source: Bank of England, MPC minutes, February 2023, https://www.bankofengland.co.uk/monetary-policy-summary-and-minutes/2023/february-2023
6 Source: CNBC, June 2022, https://www.cnbc.com/2022/06/18/here-are-three-things-the-feds-done-wrong-and-whats-still-not-right.html
7 Source: Federal Reserve Bank of St Louis, August 2018, The Yield Curve Versus the Unemployment Rate in Predicting Recessions
8 Source: Reuters, January 2023, FTSE 100 dips after weak data highlights recession risks
9 Source: WEF, January 2023, https://www.weforum.org/agenda/2023/01/global-recession-economic-outlook-2023/
10 Source: Reuters, January 2023, https://www.reuters.com/markets/world-bank-warns-global-economy-could-easily-tip-into-recession-2023-2023-01-10/
11 Source : Yahoo Finance, January 2023, Goldman No Longer Sees Euro-Area Recession as It Lifts Outlook
12 Source: LinkedIn, January 2023, Carve it Up
13 Source: Yahoo Finance, https://finance.yahoo.com/news/learning-peter-lynch-survive-market-181024634.html
14 Source: Transcript from press conference, Federal Reserve, December 2022, https://www.federalreserve.gov/mediacenter/files/FOMCpresconf20221214.pdf
Le présent document est fourni à titre informatif uniquement, et ne doit pas être interprété comme un conseil en investissement. Les opinions exprimées dans le présent article à la date indiquée sont susceptibles de changer et rien ne garantit que les évolutions seront conformes aux prévisions de cet article.
La crainte de voir la pire inflation depuis 40 ans se maintenir à des niveaux élevés, alors que l’économie est bloquée dans un scénario de croissance lente, a jeté une ombre sur de nombreuses perspectives pour 2023.
Remarquons également qu’une grande partie de la population active actuelle des marchés développés n’aura jamais vécu une telle hausse des prix, ni un tel relèvement des taux d’intérêt pour espérer maîtriser l’inflation. En effet, il apparaît qu’une génération entière n’a jamais connu de période sans hausse des actions, sans inflation faible et sans taux d’intérêt bas.
Le monde a changé, et le mot « récession » est réapparu dans le langage quotidien. Pourtant, une récession n’est pas nécessairement une fatalité. En outre, elle n’affectera pas tous les investisseurs de la même manière.
La définition technique de la « récession » est la suivante : elle se produit lorsque le produit intérieur brut (PIB), qui mesure la taille et la santé de l’économie d’un pays sur une période donnée, se contracte pendant deux trimestres consécutifs.
Toutefois, la récession est plus généralement considérée comme une baisse importante de l’activité économique qui s’étend au-delà de quelques mois, selon le National Bureau of Economic Research des États-Unis.
Les récessions peuvent s’accompagner de nombreux événements, notamment une hausse du chômage, une diminution des dépenses de consommation et une baisse du cours des actions. Il peut également y avoir une augmentation des faillites et des défaillances des emprunteurs.
Celles-ci peuvent être causées par des facteurs externes tels que la guerre, les catastrophes naturelles ou les changements de politiques gouvernementales. Une guerre, par exemple, peut perturber le commerce et réduire la demande de biens et services.
En outre, certains secteurs de l’économie peuvent être plus affectés que d’autres. Ainsi, pendant la récession de 2008 à 2009, le secteur financier1 et le marché immobilier ont été plus sévèrement touchés : aux États-Unis, le patrimoine des ménages a perdu 19 200 milliards de dollars2, tandis que les prix de l’immobilier résidentiel ont diminué de 40 % en moyenne3.
La sévérité d’une récession est également variable. Les récessions plus profondes et plus longues sont souvent appelées « dépressions », ou comme l’a un jour expliqué l’ancien président américain Harry S. Truman : « Une récession, c’est quand votre voisin perd son emploi ; une dépression, c’est quand vous perdez le vôtre. »
Les dépressions peuvent également provoquer un effondrement du marché : en octobre 1929, par exemple, les actions de la Bourse de Wall Street se sont effondrées à la suite du boom spéculatif qui avait marqué les « années folles ». En deux jours, le Dow Jones Industrial Average a chuté de 25 %. Lorsqu’il a finalement atteint son niveau le plus bas en juillet 1932, le Dow Jones avait perdu 89 %, et il a fallu attendre 1954 pour qu’il retrouve ses niveaux de 19294.
Cependant, toutes les récessions n’entraînent pas un désastre sur les marchés. Au cours de l’histoire, les États-Unis ont traversé plusieurs récessions qui ne se sont pas toutes soldées par un krach boursier désastreux.
Toutefois, la récession est plus généralement considérée comme une baisse importante de l’activité économique qui s’étend au-delà de quelques mois, selon le National Bureau of Economic Research des États-Unis.
Les récessions peuvent s’accompagner de nombreux événements, notamment une hausse du chômage, une diminution des dépenses de consommation et une baisse du cours des actions. Il peut également y avoir une augmentation des faillites et des défaillances des emprunteurs.
Celles-ci peuvent être causées par des facteurs externes tels que la guerre, les catastrophes naturelles ou les changements de politiques gouvernementales. Une guerre, par exemple, peut perturber le commerce et réduire la demande de biens et services.
En outre, certains secteurs de l’économie peuvent être plus affectés que d’autres. Ainsi, pendant la récession de 2008 à 2009, le secteur financier1 et le marché immobilier ont été plus sévèrement touchés : aux États-Unis, le patrimoine des ménages a perdu 19 200 milliards de dollars2, tandis que les prix de l’immobilier résidentiel ont diminué de 40 % en moyenne3.
La sévérité d’une récession est également variable. Les récessions plus profondes et plus longues sont souvent appelées « dépressions », ou comme l’a un jour expliqué l’ancien président américain Harry S. Truman : « Une récession, c’est quand votre voisin perd son emploi ; une dépression, c’est quand vous perdez le vôtre. »
Les dépressions peuvent également provoquer un effondrement du marché : en octobre 1929, par exemple, les actions de la Bourse de Wall Street se sont effondrées à la suite du boom spéculatif qui avait marqué les « années folles ». En deux jours, le Dow Jones Industrial Average a chuté de 25 %. Lorsqu’il a finalement atteint son niveau le plus bas en juillet 1932, le Dow Jones avait perdu 89 %, et il a fallu attendre 1954 pour qu’il retrouve ses niveaux de 19294.
Cependant, toutes les récessions n’entraînent pas un désastre sur les marchés. Au cours de l’histoire, les États-Unis ont traversé plusieurs récessions qui ne se sont pas toutes soldées par un krach boursier désastreux.
L’une des raisons est que, historiquement, la récession et la hausse du taux de chômage finissent par faire baisser une inflation trop forte.
Pour être plus précis, l’inflation fait référence au niveau d’augmentation des prix, notamment les prix des biens et services que nous achetons quotidiennement, comme l’alimentation, l’essence et les biens de consommation. Les banques centrales ont la possibilité d’augmenter les taux d’intérêt pour tenter de stabiliser l’économie et de maîtriser l’inflation élevée.
La théorie est qu’en augmentant les taux, une banque centrale peut agir sur l’ensemble des coûts d’emprunt, qu’il s’agisse des cartes de crédit ou des remboursements de prêts immobiliers. Des taux d’intérêt plus élevés limitent la quantité d’argent disponible pour emprunter, et comme le flux de dettes à bas prix pour les consommateurs et les sociétés se tarit, les prix devraient chuter car les consommateurs dépensent moins en biens discrétionnaires et autres achats non essentiels, tandis que les sociétés réduisent leurs coûts en licenciant.
La Banque d’Angleterre, qui a récemment annoncé une hausse de 75 points de base à 4 % (sa hausse la plus importante depuis 1989)5, a commencé à relever ses taux en 2022. Toutefois, la Réserve fédérale américaine (la Fed), la banque centrale des États-Unis, n’avait pas attendu cette décision pour relever elle-même ses taux, à des niveaux beaucoup plus élevés.
Les États-Unis ont en effet été la première grande économie à constater la résurgence d’une forte inflation. Celle-ci a commencé en 2021, à la suite de la politique d’injection massive de liquidités menée par le gouvernement pour lutter contre la pandémie et les dépenses qu’elle a entraînées.
L’inflation s’est ensuite installée durablement dans d’autres pays : la demande américaine soutenue a fait grimper le prix du pétrole, tandis que la guerre de la Russie contre l’Ukraine, début 2022, a perturbé les marchés de l’énergie et des denrées alimentaires, notamment en Europe. La réponse de la Fed à sa propre inflation a été d’augmenter les taux d’intérêt à leur niveau le plus élevé depuis 15 ans, incitant de nombreux autres pays à s’aligner.
Les initiatives de la Fed peuvent donc fortement influencer les décisions prises par les banques centrales des autres grandes économies. Le moment reste un élément essentiel : jusqu’où et à quelle vitesse la Fed doit-elle augmenter les taux ? Quand doit-elle changer de direction et commencer à réduire ces taux élevés pour éviter une récession ?
Au cours de l’été 2022, plusieurs économistes, stratégistes et chefs d’entreprise se sont exprimés sur ce qu’ils considéraient comme une série d’erreurs politiques de la part de la Fed. Leurs arguments s’articulaient principalement autour de trois éléments6:
Pour être plus précis, l’inflation fait référence au niveau d’augmentation des prix, notamment les prix des biens et services que nous achetons quotidiennement, comme l’alimentation, l’essence et les biens de consommation. Les banques centrales ont la possibilité d’augmenter les taux d’intérêt pour tenter de stabiliser l’économie et de maîtriser l’inflation élevée.
La théorie est qu’en augmentant les taux, une banque centrale peut agir sur l’ensemble des coûts d’emprunt, qu’il s’agisse des cartes de crédit ou des remboursements de prêts immobiliers. Des taux d’intérêt plus élevés limitent la quantité d’argent disponible pour emprunter, et comme le flux de dettes à bas prix pour les consommateurs et les sociétés se tarit, les prix devraient chuter car les consommateurs dépensent moins en biens discrétionnaires et autres achats non essentiels, tandis que les sociétés réduisent leurs coûts en licenciant.
La Banque d’Angleterre, qui a récemment annoncé une hausse de 75 points de base à 4 % (sa hausse la plus importante depuis 1989)5, a commencé à relever ses taux en 2022. Toutefois, la Réserve fédérale américaine (la Fed), la banque centrale des États-Unis, n’avait pas attendu cette décision pour relever elle-même ses taux, à des niveaux beaucoup plus élevés.
Les États-Unis ont en effet été la première grande économie à constater la résurgence d’une forte inflation. Celle-ci a commencé en 2021, à la suite de la politique d’injection massive de liquidités menée par le gouvernement pour lutter contre la pandémie et les dépenses qu’elle a entraînées.
L’inflation s’est ensuite installée durablement dans d’autres pays : la demande américaine soutenue a fait grimper le prix du pétrole, tandis que la guerre de la Russie contre l’Ukraine, début 2022, a perturbé les marchés de l’énergie et des denrées alimentaires, notamment en Europe. La réponse de la Fed à sa propre inflation a été d’augmenter les taux d’intérêt à leur niveau le plus élevé depuis 15 ans, incitant de nombreux autres pays à s’aligner.
Les initiatives de la Fed peuvent donc fortement influencer les décisions prises par les banques centrales des autres grandes économies. Le moment reste un élément essentiel : jusqu’où et à quelle vitesse la Fed doit-elle augmenter les taux ? Quand doit-elle changer de direction et commencer à réduire ces taux élevés pour éviter une récession ?
Au cours de l’été 2022, plusieurs économistes, stratégistes et chefs d’entreprise se sont exprimés sur ce qu’ils considéraient comme une série d’erreurs politiques de la part de la Fed. Leurs arguments s’articulaient principalement autour de trois éléments6:
- La Fed n’a pas agi suffisamment rapidement pour maîtriser l’inflation ;
- Elle ne s’est pas montrée suffisamment agressive (malgré les hausses successives des taux) ;
- Elle n’a pas su prévoir la crise.
Il existe de nombreux signes avant-coureurs que les experts et les économistes surveillent au quotidien pour anticiper une récession potentielle, comme une réticence des banques à prêter (disponibilité du crédit), une hausse du chômage ou un ralentissement de la construction de logements.
Certains se réfèrent à l’indice composite des indicateurs avancés, le Leading Economic Index (LEI), que le Conference Board publie depuis des décennies. Le LEI est un agrégat de plusieurs indicateurs de l’évolution de l’économie. Ceux-ci comprennent notamment l’évolution de l’indice S&P 500, des demandes d’allocations chômage, de nouvelles commandes de production et de nouveaux permis de construire.
D’autres indicateurs importants incluent :
L’inversion de la courbe des taux
Début 2022, les rendements des bons du Trésor à 2 ans ont dépassé ceux des bons du Trésor à 10 ans, soit une inversion de la courbe « 2s/10s » comme l’appellent les économistes, ce qui, historiquement, est le signe d’une récession.
En effet, le département du Trésor américain émet des titres de créance à court et à long terme. La courbe de rendement compare les rendements des bons du Trésor à court terme (T-Bills) avec les obligations du Trésor (T-Notes) et les obligations du Trésor à long terme (T-Bonds). Le Trésor émet des T-Bills, dont l’échéance est inférieure à 1 an, et des T-Notes, dont l’échéance atteint 2, 3, 5 et 10 ans ; il émet également des obligations du Trésor dont l’échéance est de 20 et 30 ans.
En règle générale, plus l’argent est bloqué longtemps, plus le rendement est élevé, en compensation du risque temporel. Une courbe de rendement normale est donc ascendante, les rendements augmentant à mesure que s’allonge la durée de vie de l’obligation. Toutefois, lorsque les investisseurs se soucient plus du présent que de l’avenir, cette courbe peut s’inverser.
L’inversion de la courbe de rendement a ainsi permis de prédire les 7 dernières récessions : 1970, 1973, 1980, 1990, 2001, 2008 et 20207 . Cette inversion indique souvent que la Fed a trop relevé les taux à court terme ou que les investisseurs privilégient les obligations à long terme aux actifs plus risqués.
La baisse des bénéfices des sociétés
En janvier 2023, le FTSE 100, l’indice des grandes capitalisations boursières du Royaume-Uni, a chuté de 0,4 %, les valeurs du secteur de la santé et des matières premières accusant les plus fortes pertes, après que des données ont montré que l’activité économique du secteur privé britannique avait connu sa plus grande chute depuis 2 ans8. Le prix des actions reflète les prévisions de bénéfices futurs d’une société. Lorsque les bénéfices diminuent, les sociétés réduisent leurs investissements, les recrutements et les salaires. Une trajectoire baissière du marché peut donc indiquer que l’économie se dirige vers une récession.
La baisse de la confiance des ménages
Lorsque les particuliers et les sociétés ont des incertitudes quant à l’avenir, ils ont tendance à réduire leurs dépenses et leurs investissements. Ceci peut entraîner une diminution de la demande de biens et de services, qui peut à son tour conduire à une baisse de la production et de l’emploi.
Certains se réfèrent à l’indice composite des indicateurs avancés, le Leading Economic Index (LEI), que le Conference Board publie depuis des décennies. Le LEI est un agrégat de plusieurs indicateurs de l’évolution de l’économie. Ceux-ci comprennent notamment l’évolution de l’indice S&P 500, des demandes d’allocations chômage, de nouvelles commandes de production et de nouveaux permis de construire.
D’autres indicateurs importants incluent :
L’inversion de la courbe des taux
Début 2022, les rendements des bons du Trésor à 2 ans ont dépassé ceux des bons du Trésor à 10 ans, soit une inversion de la courbe « 2s/10s » comme l’appellent les économistes, ce qui, historiquement, est le signe d’une récession.
En effet, le département du Trésor américain émet des titres de créance à court et à long terme. La courbe de rendement compare les rendements des bons du Trésor à court terme (T-Bills) avec les obligations du Trésor (T-Notes) et les obligations du Trésor à long terme (T-Bonds). Le Trésor émet des T-Bills, dont l’échéance est inférieure à 1 an, et des T-Notes, dont l’échéance atteint 2, 3, 5 et 10 ans ; il émet également des obligations du Trésor dont l’échéance est de 20 et 30 ans.
En règle générale, plus l’argent est bloqué longtemps, plus le rendement est élevé, en compensation du risque temporel. Une courbe de rendement normale est donc ascendante, les rendements augmentant à mesure que s’allonge la durée de vie de l’obligation. Toutefois, lorsque les investisseurs se soucient plus du présent que de l’avenir, cette courbe peut s’inverser.
L’inversion de la courbe de rendement a ainsi permis de prédire les 7 dernières récessions : 1970, 1973, 1980, 1990, 2001, 2008 et 20207 . Cette inversion indique souvent que la Fed a trop relevé les taux à court terme ou que les investisseurs privilégient les obligations à long terme aux actifs plus risqués.
La baisse des bénéfices des sociétés
En janvier 2023, le FTSE 100, l’indice des grandes capitalisations boursières du Royaume-Uni, a chuté de 0,4 %, les valeurs du secteur de la santé et des matières premières accusant les plus fortes pertes, après que des données ont montré que l’activité économique du secteur privé britannique avait connu sa plus grande chute depuis 2 ans8. Le prix des actions reflète les prévisions de bénéfices futurs d’une société. Lorsque les bénéfices diminuent, les sociétés réduisent leurs investissements, les recrutements et les salaires. Une trajectoire baissière du marché peut donc indiquer que l’économie se dirige vers une récession.
La baisse de la confiance des ménages
Lorsque les particuliers et les sociétés ont des incertitudes quant à l’avenir, ils ont tendance à réduire leurs dépenses et leurs investissements. Ceci peut entraîner une diminution de la demande de biens et de services, qui peut à son tour conduire à une baisse de la production et de l’emploi.
Selon les perspectives des économistes en chef du Forum économique mondial, près de 20 % des personnes interrogées considèrent qu’une récession mondiale est extrêmement probable, soit 2 fois plus que lors de la précédente enquête de septembre 20229.
De même, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023, alors que l’impact des hausses de taux des banques centrales s’intensifie, que l’offensive russe en Ukraine se poursuit et que les principaux moteurs économiques mondiaux s’essoufflent. Le prêteur au développement a déclaré s’attendre à une croissance du PIB mondial de 1,7 % en 2023, soit le rythme le plus lent depuis 1993, à l’exception des récessions de 2009 et 202010.
Toutefois, les avis divergent. Les économistes de Goldman Sachs ne prévoient plus de récession dans la zone euro. Ils évoquent notamment une économie qui s’est révélée plus résiliente que prévu fin 2022, une forte baisse des prix du gaz naturel et la levée anticipée des restrictions sanitaires liées au Covid-19 en Chine11.
De même, Jack Janasiewicz, gestionnaire de portefeuille et responsable principal de la stratégie de portefeuille chez Natixis Investment Managers Solutions, pense qu’un « atterrissage en douceur » est encore possible aux États-Unis. Parmi les 12 points de données qu’il énumère, Jack affirme que « le marché du travail reste solide et que la croissance de l’emploi et les augmentations de salaire ralentissent le marché du travail, sans pour autant le plomber »12.
En fin de compte, prévoir une récession reste incontestablement difficile. Comme l’a expliqué un jour le vétéran de l’investissement Peter Lynch : « Au cours des 50 dernières années, le marché boursier a toujours été capable, dans 100 % des cas, de prédire la reprise économique. Il ne s’est jamais trompé. Cela représente moins de 50-50 pour une période de récession. »13
En décembre 2022, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré : « Je ne pense pas que quelqu’un sache s’il y aura ou non une récession... C’est quelque chose qu’il n’est pas possible d’anticiper. »14
Même ChatGPT, le chatbot omniscient lancé par OpenAI en novembre 2022, se montre incapable de prédire une récession pour 2023.
Celui-ci a déclaré : « Je suis un modèle de langage et je n’ai pas la capacité de prédire des événements futurs tels que s’il y aura ou non une récession en 2023... De plus, l’état actuel de l’économie mondiale est en constante évolution et peut être affecté par un large éventail d’événements imprévisibles, ce qui rend encore plus difficile de prédire l’avenir. »
De même, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023, alors que l’impact des hausses de taux des banques centrales s’intensifie, que l’offensive russe en Ukraine se poursuit et que les principaux moteurs économiques mondiaux s’essoufflent. Le prêteur au développement a déclaré s’attendre à une croissance du PIB mondial de 1,7 % en 2023, soit le rythme le plus lent depuis 1993, à l’exception des récessions de 2009 et 202010.
Toutefois, les avis divergent. Les économistes de Goldman Sachs ne prévoient plus de récession dans la zone euro. Ils évoquent notamment une économie qui s’est révélée plus résiliente que prévu fin 2022, une forte baisse des prix du gaz naturel et la levée anticipée des restrictions sanitaires liées au Covid-19 en Chine11.
De même, Jack Janasiewicz, gestionnaire de portefeuille et responsable principal de la stratégie de portefeuille chez Natixis Investment Managers Solutions, pense qu’un « atterrissage en douceur » est encore possible aux États-Unis. Parmi les 12 points de données qu’il énumère, Jack affirme que « le marché du travail reste solide et que la croissance de l’emploi et les augmentations de salaire ralentissent le marché du travail, sans pour autant le plomber »12.
En fin de compte, prévoir une récession reste incontestablement difficile. Comme l’a expliqué un jour le vétéran de l’investissement Peter Lynch : « Au cours des 50 dernières années, le marché boursier a toujours été capable, dans 100 % des cas, de prédire la reprise économique. Il ne s’est jamais trompé. Cela représente moins de 50-50 pour une période de récession. »13
En décembre 2022, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré : « Je ne pense pas que quelqu’un sache s’il y aura ou non une récession... C’est quelque chose qu’il n’est pas possible d’anticiper. »14
Même ChatGPT, le chatbot omniscient lancé par OpenAI en novembre 2022, se montre incapable de prédire une récession pour 2023.
Celui-ci a déclaré : « Je suis un modèle de langage et je n’ai pas la capacité de prédire des événements futurs tels que s’il y aura ou non une récession en 2023... De plus, l’état actuel de l’économie mondiale est en constante évolution et peut être affecté par un large éventail d’événements imprévisibles, ce qui rend encore plus difficile de prédire l’avenir. »
Certes, les récessions présentent des risques pour les investisseurs et peuvent avoir un impact important sur les performances des investissements. Réduire l’exposition à certains secteurs et industries peut donc être une stratégie intelligente.
Par exemple, les secteurs défensifs, notamment les soins médicaux, les services publics et les biens de consommation de base, ont tendance à afficher de bonnes performances lors des récessions, car ils fournissent des biens et des services essentiels qui sont demandés, quelle que soit la situation économique.
De même, les obligations sont considérées comme une classe d’actifs plus sûre, car elles offrent un flux de revenus régulier et peuvent protéger contre la volatilité du marché boursier. En période de récession, il peut donc être intéressant d’investir dans des obligations d’État américaines ou dans des sociétés de qualité supérieure.
En effet, si les banques centrales cessent de relever leurs taux d’ici à la fin du premier trimestre 2023, cela pourrait créer plusieurs opportunités en matière d’obligations, comme une augmentation de l’exposition à la duration (qui mesure la sensibilité du prix d’une obligation aux variations des taux d’intérêt).
Du côté des actions, les sociétés de valeur ont généralement des fondamentaux solides, tels que des réserves de trésorerie élevées et un faible niveau d’endettement, ce qui peut les aider à résister aux ralentissements économiques.
N’oublions pas qu’une récession est un ralentissement économique à court terme et que les marchés finissent par se redresser. Par conséquent, maintenez vos placements et, comme toujours, assurez-vous de disposer d’un portefeuille d’investissement bien diversifié, capable de résister à la volatilité du marché.
Par exemple, les secteurs défensifs, notamment les soins médicaux, les services publics et les biens de consommation de base, ont tendance à afficher de bonnes performances lors des récessions, car ils fournissent des biens et des services essentiels qui sont demandés, quelle que soit la situation économique.
De même, les obligations sont considérées comme une classe d’actifs plus sûre, car elles offrent un flux de revenus régulier et peuvent protéger contre la volatilité du marché boursier. En période de récession, il peut donc être intéressant d’investir dans des obligations d’État américaines ou dans des sociétés de qualité supérieure.
En effet, si les banques centrales cessent de relever leurs taux d’ici à la fin du premier trimestre 2023, cela pourrait créer plusieurs opportunités en matière d’obligations, comme une augmentation de l’exposition à la duration (qui mesure la sensibilité du prix d’une obligation aux variations des taux d’intérêt).
Du côté des actions, les sociétés de valeur ont généralement des fondamentaux solides, tels que des réserves de trésorerie élevées et un faible niveau d’endettement, ce qui peut les aider à résister aux ralentissements économiques.
N’oublions pas qu’une récession est un ralentissement économique à court terme et que les marchés finissent par se redresser. Par conséquent, maintenez vos placements et, comme toujours, assurez-vous de disposer d’un portefeuille d’investissement bien diversifié, capable de résister à la volatilité du marché.
- Obligation : le terme « marché obligataire » désigne généralement un marché financier sur lequel les investisseurs achètent des titres de créance qui sont mis sur le marché, ou « émis », par des entités gouvernementales ou des sociétés. Les gouvernements « émettent » généralement des obligations pour lever des capitaux afin de rembourser des dettes ou de financer l’amélioration des infrastructures. Les sociétés « émettent » des obligations pour lever les fonds nécessaires à la poursuite de leurs activités, à la croissance de leurs gammes de produits ou à l’ouverture de nouveaux sites.
- Chatbot : abréviation de « chatterbot ». Il s’agit de programmes informatiques simulant une conversation humaine par l’intermédiaire de commandes vocales ou de discussions textuelles, ou les deux.
- Titre à revenu fixe : une classe d’actifs versant un flux de revenu fixe aux investisseurs, généralement sous forme d’intérêts fixes ou variables, jusqu’à l’échéance de l’investissement, c’est-à-dire la date convenue à laquelle celui-ci prend fin, ce qui déclenche souvent le remboursement de l’obligation ou sa prorogation. À l’échéance, les investisseurs se voient rembourser le capital qu’ils avaient investi en plus des intérêts qu’ils ont reçus. Les titres à revenu fixe typiques comprennent les obligations d’État, les obligations d’entreprise et, de plus en plus ces dernières années, les obligations vertes. Les obligations peuvent comporter un ou plusieurs des risques suivants : risque de crédit, risque de taux d’intérêt (lorsque les taux d’intérêt augmentent, le prix des obligations diminue généralement), risque d’inflation et risque de liquidité.
- Duration : une mesure de la sensibilité du prix d’une obligation aux variations des taux d’intérêt. Surveiller la duration peut permettre aux investisseurs de gérer le risque de taux d’intérêt de leurs portefeuilles.
- S&P 500 : un outil de mesure des performances du marché boursier américain largement reconnu. Il s’agit d’un indice non géré composé de 500 actions ordinaires choisies selon leur taille, leur liquidité et leur représentation sectorielle, parmi d’autres facteurs. Il mesure également les performances du segment des sociétés de grande capitalisation du marché boursier américain.
- Titres obligataires à court/long terme : les titres obligataires à revenu fixe offrent aux investisseurs un flux de paiements d’intérêts périodiques fixes et le remboursement éventuel du principal à la date d’échéance. Le Trésor américain garantit les obligations du gouvernement, ce qui en fait des investissements à très faible risque, mais dont le rendement est relativement faible. Les obligations à court terme comprennent les Treasury Bills (T-Bills), des bons du Trésor qui arrivent à échéance dans l’année qui suit leur émission, tandis que les obligations à plus long terme incluent les Treasury Bonds (T-bonds), des obligations du Trésor dont l’échéance peut atteindre 30 ans.
- Atterrissage en douceur : un ralentissement économique modéré après une période de croissance. La Fed et d’autres banques centrales visent un atterrissage en douceur lorsqu’elles augmentent les taux d’intérêt pour freiner l’inflation. La Fed affiche cependant un bilan mitigé en matière d’atterrissage en douceur au cours des derniers cycles de hausse des taux. La probabilité d’un atterrissage en douceur est réduite par les décalages temporels associés à la politique monétaire.
- Conference Board : organisme de recherche à but non lucratif qui dispense des informations économiques à ses membres professionnels et favorise le partage entre pairs. Fondé en 1916, ce groupe de réflexion économique est une source privée d’informations commerciales largement citée, connue notamment pour son indice de confiance des consommateurs (Consumer Confidence Index ou CCI) et son indice économique avancé (Leading Economic Index ou LEI).
- Treasury Note (obligation du Trésor) : un Treasury Note est une titre de créance du gouvernement américain avec un taux d’intérêt fixe et une échéance variant de 2 à 10 ans.
- Treasury Bill (bon du Trésor) : un Treasury Bill (T-Bill) est un titre de créance à court terme garanti par le département du Trésor américain et dont l’échéance est de 1 an ou moins. Plus la date d’échéance est longue, plus le taux d’intérêt versé par le T-Bill à l’investisseur est élevé.
- Rendement : une mesure du revenu perçu sur un investissement. Dans le cas d’une action, le rendement correspond au paiement annuel du dividende, exprimé en pourcentage du cours de l’action. Pour les obligations, le rendement correspond au montant des intérêts annuels en pourcentage du prix actuel du marché.
- Courbe de rendement : il s’agit essentiellement d’une courbe des taux d’intérêt, à un moment donné, d’obligations dont la qualité de crédit est identique, mais dont la date d’échéance diffère. La courbe montre donc la relation entre les rendements obligataires sur l’ensemble des échéances. Elle est considérée comme « normale » lorsque le rendement des obligations à long terme est plus élevé que celui des obligations à court terme. La courbe de rendement la plus fréquemment citée compare la dette du Trésor américain à 3 mois, 2 ans, 5 ans et 30 ans. Celle-ci est utilisée comme référence pour d’autres dettes sur le marché, telles que les taux des prêts immobiliers ou les taux de crédits bancaires, et sert également à prévoir les variations de la production et de la croissance économique.
2 Source: blah U.S. Department of the Treasury. "The Financial Crisis Response in Charts," Page 3 of PDF, https://www.treasury.gov/resource-center/data-chart-center/Documents/20120413_FinancialCrisisResponse.pdf
3 Source: Federal Reserve Bank of St. Louis. S&P/Case-Shiller U.S. National Home Price Index, https://fred.stlouisfed.org/series/CSUSHPINSA
4 Source : BBC, October 2008, ‘Lessons from the 1929 stock market crash’, http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/7656949.stm
5 Source: Bank of England, MPC minutes, February 2023, https://www.bankofengland.co.uk/monetary-policy-summary-and-minutes/2023/february-2023
6 Source: CNBC, June 2022, https://www.cnbc.com/2022/06/18/here-are-three-things-the-feds-done-wrong-and-whats-still-not-right.html
7 Source: Federal Reserve Bank of St Louis, August 2018, The Yield Curve Versus the Unemployment Rate in Predicting Recessions
8 Source: Reuters, January 2023, FTSE 100 dips after weak data highlights recession risks
9 Source: WEF, January 2023, https://www.weforum.org/agenda/2023/01/global-recession-economic-outlook-2023/
10 Source: Reuters, January 2023, https://www.reuters.com/markets/world-bank-warns-global-economy-could-easily-tip-into-recession-2023-2023-01-10/
11 Source : Yahoo Finance, January 2023, Goldman No Longer Sees Euro-Area Recession as It Lifts Outlook
12 Source: LinkedIn, January 2023, Carve it Up
13 Source: Yahoo Finance, https://finance.yahoo.com/news/learning-peter-lynch-survive-market-181024634.html
14 Source: Transcript from press conference, Federal Reserve, December 2022, https://www.federalreserve.gov/mediacenter/files/FOMCpresconf20221214.pdf
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