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Les changements majeurs qui façonnent le paysage de l'investissement aujourd'hui. Les tendances qui continueront d’influencer la réflexion des investisseurs au cours des dix prochaines années.
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Un bilan réaliste sur la dynamique du marché américain.

novembre 04, 2025 - 6 min

Paul Lacroix
Head of Products
Ossiam

 

Le momentum du S&P 500 va-t-il se poursuivre ?

Le S&P 500 a connu une très forte performance jusqu'à présent cette année, avec une hausse de plus de 10 %, et il vient également de deux années très solides en 2023 et 2024, avec des performances de plus de 20 %. Cela dit, cette année n'a pas été exempte de volatilité. Nous nous souvenons tous, au premier trimestre, du "DeepSeek Monday" et des questions des investisseurs concernant la valorisation des IA, ainsi que des tarifs imposés par Donald Trump, qui ont conduit le S&P 500 à perdre plus de 15 % au premier trimestre. Ce que nous analysons beaucoup chez Ossiam, ce sont les valorisations. Pour cela, nous utilisons le ratio CAPE, développé par le professeur Schiller, qui est un ratio largement utilisé, notamment aux États-Unis.

Si nous examinons le ratio CAPE du S&P 500 aujourd'hui, il est juste en dessous de 40. 40 est le niveau que nous avions pendant la bulle Internet, juste avant la crise. Pour nous, cela devrait inciter à la prudence pour les investisseurs, en particulier pour les secteurs les plus surévalués, comme la technologie.

 

Quelles sont les opportunités de diversification dans les actions américaines ?

Le S&P 500, en raison de la très forte performance de quelques entreprises, est désormais très concentré. Si nous regardons les 10 premières actions du S&P 500, elles représentent plus de 35 % du poids de l'indice. On pourrait penser qu'il y a 500 entreprises, donc le S&P est très diversifié, mais en réalité, il est centré sur quelques actions et quelques secteurs. Pour essayer d'éviter cette concentration, nous voyons des investisseurs chercher des solutions alternatives, comme l'égalisation des poids, par exemple, qui a suscité beaucoup d'intérêt au cours des dernières années. Malheureusement, jusqu'à présent, cela n'a pas bien fonctionné. Une autre solution pourrait être une stratégie de rotation sectorielle pour essayer d'investir dans des secteurs sous-évalués, qui pourraient bénéficier d'un rebond. Nous pouvons penser aux biens de consommation de base ou aux biens de consommation discrétionnaire, qui sont très attractifs en termes de valorisation aujourd'hui.

 

Quelle est votre perspective sur les actions européennes ?

En Europe, les évaluations sont plutôt attrayantes par rapport aux États-Unis, surtout parce que la performance au cours des 10 dernières années a été relativement faible en Europe comparée à celle des États-Unis. Cela dit, il existe quelques secteurs qui sont très surévalués. Pensons par exemple au secteur de la défense, qui a beaucoup bénéficié des investissements au cours du premier trimestre et qui est, par rapport au reste du marché, assez coûteux en ce moment. Par ailleurs, les actions européennes souffrent toujours de problèmes à long terme. On peut évoquer la croissance inférieure par rapport aux entreprises américaines, ainsi que les difficultés d'investissement, en particulier pour les startups en Europe. Beaucoup de startups européennes se dirigent vers les États-Unis pour trouver du financement. Un dernier point est l’instabilité politique que nous rencontrons en Europe, notamment en France, ce qui amène les investisseurs à être assez prudents vis-à-vis des actions européennes.

 

Quels facteurs macroéconomiques les marchés sous-estiment-ils ?

Le principal sujet de conversation que nous avons avec des clients du monde entier est l'IA. Historiquement, toutes les entreprises liées à l'IA investissaient dans des domaines différents. Par exemple, Google se concentrait sur la recherche sur le web, Apple sur l'iPhone, et Microsoft sur les logiciels. Aujourd'hui, ces entreprises réalisent des investissements massifs, de plus de 400 milliards chaque année, mais elles investissent toutes dans exactement le même domaine. Certaines entreprises vont gagner et d'autres vont perdre, ce qui peut représenter un risque très important pour elles.

Le deuxième sujet, qui est également assez intéressant et parfois oublié par les investisseurs, est qu'à ce jour, les investissements ont surtout été dirigés vers les producteurs d'IA, comme Nvidia, par exemple. Mais si l'IA est réellement une révolution, elle va également se répandre dans d'autres secteurs, qui bénéficieront beaucoup d'améliorations de productivité. Nous pouvons penser à la santé, où l'IA peut aider à concevoir de nouveaux médicaments et améliorer la productivité de ce secteur.

 

Les ETF continuent de gagner en popularité, quelle est la différence entre les ETF actifs et passifs ?

Un ETF (Exchange-Traded Fund) est un fonds commun de placement qui est coté en bourse et peut être échangé pendant la journée comme une action. Il existe deux types d'ETF : les ETF passifs et les ETF actifs. L'ETF passif est le type d'ETF le plus courant. Le terme « passif » signifie qu'ils répliquent passivement un indice calculé par un fournisseur d'indices. On peut penser au S&P 500 ou à l'MSCI World. Il peut également s'agir d'indices plus complexes, comme les indices à poids égal ou les indices de dividendes. Mais tous ces ETF répliquent un indice, donc ils sont considérés comme passifs.

Tous les autres types d'ETF sont actifs. Ils peuvent être soit quantitatifs, suivant une approche basée sur des règles, soit entièrement discrétionnaires, où les gestionnaires sélectionnent des actions ou des obligations en fonction de leur conviction.

 

Quels moteurs de croissance à long terme pensez-vous façonneront les marchés actions ?

L'une des grandes tendances que nous observons en Europe est l'investissement de détail. Nous l'avons récemment constaté en Allemagne, mais aussi en France. De nombreux investisseurs particuliers commencent à investir, notamment via des plateformes et des investissements directs, et ils utilisent également beaucoup d'ETF. Pourquoi investissent-ils ? Principalement pour essayer de constituer un capital pour l'avenir, compte tenu des discussions sur les retraites. De plus, l'UE tente d'aider les investisseurs et les entreprises en Europe à obtenir des investissements de ces investisseurs particuliers pour soutenir l'économie.

Une deuxième tendance à ne pas oublier est l'ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Nous savons que l'ESG a été assez difficile ces derniers temps, tant en termes de performance que d'entrées de fonds. Mais ce n'est pas parce qu'il n'y a pas autant d'entrées que les risques et les problèmes liés à l'ESG ont disparu. Ainsi, pour une gestion à long terme, il est très important de prendre cela en compte comme un risque, afin de construire des portefeuilles efficaces.

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