Le 1er octobre 2019, Natixis Investment Managers et l’équipe commerciale Institutionnels France de Natixis Investment Managers International ont eu l’honneur d’accueillir sur leur site pour la seconde année consécutive les représentants du Réseau d’Administrateurs pour l’Investissement Responsable (RAIR) à l’occasion de leur séminaire annuel. Ce séminaire était placé sous le thème de la Gouvernance, après la transition juste l’an dernier.

Créé en 2013, le RAIR est le Réseau des Administrateurs pour l’Investissement Responsable. Il a été créé par des syndicalistes et regroupe des administrateurs des principales institutions de retraite françaises (notamment l’ERAFP, le FRR, l’IRCANTEC, la PREFON, l’AGIRC-ARRCO…). Ensemble, ces fonds dépassent les 150 milliards d’euros de réserves ou d’actifs. La vocation du RAIR est l’échange de bonnes pratiques pour développer l’investissement socialement responsable.

Près de 80 participants ont pu écouter lors de cette matinée placée sous le thème de la gouvernance des experts de l’investissement Responsable débattre lors d’une table ronde.

Dans son mot d’accueil, Christophe Lanne, Directeur Général et Chief Transformation Officer de Natixis Investment Managers International, a souligné la place croissante prise par les critères ESG dans l’investissement comme l’atteste le succès récent de la conférence des UN PRI à Paris, dont Natixis était sponsor, et l’encours cumulé des 2500 signataires, qui dépasse les 90 trilliards d’euros. Si la Gouvernance n’est pas le critère ESG le plus mis en avant parmi les trois, il n’en reste pas moins une condition du succès des deux autres ainsi qu’un élément clé pour flécher les investissements vers les initiatives avec le plus fort impact et sortir du court-termisme.    

Le séminaire a été ouvert par Luc Prayssac, Président du RAIR, Administrateur de l’IRCANTEC et de la PREFON. Pour Luc Prayssac, il est important d’introduire plus d’éthique dans la finance via les critères ESG. Le RAIR est membre du Comité label Greenfin décerné par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, administrateur au Forum de l’Investissement Responsable et est également présent au Conseil d’Administration d’ONU Femme France. Luc Prayssac a regretté que le RAIR qui avait pleinement joué son rôle de lanceur d’alerte bien avant que l’affaire Carlos Ghosn n’éclate chez Renault n’ait pas été davantage entendu.

Pour Laurence Méhaignerie, Présidente et co-fondatrice de Citizen Capital, l’un des premiers fonds d’investissement à impact à avoir été lancés en France (en 2008), la finalité de l’entreprise doit aller au-delà du simple partage des bénéfices entre ses propriétaires pour tenir compte des enjeux sociaux et environnementaux. Citizen Capital investit dans des PME ou des start up à mission avec un fort potentiel de création de valeur stratégique tant sur le plan financier que sociétal et environnemental. Citizen Capital a ainsi investi dans OpenClassRoom, une société visant à rendre l’éducation accessible à tous, via une plateforme de cours en ligne (MOOC).

Selon Laurence Méhaignerie, un capitalisme plus responsable pose la question du partage plus équitable du pouvoir et des richesses entre ses parties prenantes. L’actionnaire ne doit pas primer sur les autres parties prenantes. Il faut également favoriser la féminisation des instances dirigeantes.

Des experts ont ensuite été invités à débattre sur le cas Renault lors d’une table ronde animée par Béatrice Héraud, rédactrice en chef en charge de la RSE au sein de Novethic. Cette table ronde réunissait Denis Branche, Directeur Général délégué de Phitrust, Loïc Dessaint, Directeur Général de Proxinvest, Renato Guerriero, Responsable international de la distribution de Candriam et Benoit Ostertag, Administrateur chez Renault et Syndicaliste CFD. Lorsque l’affaire Carlos Ghosn a éclaté fin 2018, ce dernier concentrait tous les pouvoirs et n’avait pas de réel contre-pouvoir au sein du Conseil d’Administration. La gouvernance de Renault était défaillante.  La rémunération de Carlos Ghosn très élevée, en absolu et au regard de la performance boursière de Renault, ainsi que l’absence de plan de succession ont poussé Candriam à vendre ses actions Renault. Pour les participants de la table ronde, un dialogue plus poussé entre les parties prenantes de Renault aurait été souhaitable pour éviter la crise. L’investisseur a une vraie responsabilité, notamment sur le vote de la rémunération du dirigeant (Say on Pay). Il doit également jouer son rôle de lanceur d’alerte. L’entreprise peut se doter d’une raison d’être et l’inscrire (ou pas) dans ses statuts.

Dominique Blanc, expert du Green and Sustainable Hub à la Banque de Grande Clientèle de Natixis a conclu le séminaire en soulignant la percée de l’ESG partout dans le monde, y compris récemment aux Etats-Unis. Les pratiques ESG prennent la forme en premier lieu d’une politique d’exclusion, puis d’intégration de critères ESG, puis enfin d’un dialogue avec les entreprises. Ce dialogue aborde des axes stratégiques tels que la gouvernance des risques climatiques et environnementaux. Ceux-ci impactent de façon croissante les business models comme par exemple dans le secteur automobile où les perspectives de transition vers la mobilité électrique impactent fortement les constructeurs. Les agences de notation intègrent de plus en plus des critères ESG dans leurs notations.

Les UN PRI ont depuis le 23 septembre 2019 leur pendant bancaire puisque 130 banques, dont Natixis, se sont engagées pour des Principes de Banque Responsable. Natixis fait figure de pionnier avec le Green Weighting Factor (GWF), un mécanisme interne à Natixis d’allocation du capital comparable à un bonus/malus vert. Il est pris en compte dans   le   calcul   des   actifs   pondérés   analytiques  (RWA    analytiques) utilisés dans la politique d’octroi des financements.  Il attribue une note de couleur (allant du vert au brun) et modifie la   rentabilité   de   chaque   opération   en fonction de son impact sur l’environnement et le climat. Le GWF favorise les financements les plus vertueux et pénalise ceux qui ont l’impact le plus négatif. Cet outil viendra compléter les démarches des investisseurs dans la relation entre industriels et secteur financiers sur les questions de gouvernance et d’environnement.

RAIRDe gauche à droite : Renato Guerriero, Dominique Blanc, Béatrice Héraud, Loïc Dessaint, Luc Prayssac, Laurence Méhaignerie, Denis Branche,  Benoit Ostertag.
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