Une approche ESG prospective couvre les entreprises les plus avancées et un plus large éventail de risques

Les indices de référence alignés sur l’accord de Paris : bientôt la nouvelle norme ?

  • Les indices de référence alignés sur l’accord de Paris (PAB pour Paris Aligned Benchmarks) sont relativement nouveaux, mais attirent l’attention d’un nombre toujours plus grand d’investisseurs, en quête de stratégies actions cœur de portefeuille qui accompagnent efficacement la transition vers une économie neutre en carbone.
  • Ossiam a choisi de s’associer à Bloomberg pour lancer son approche PAB compte tenu de la capacité de Bloomberg à analyser un grand nombre d’entreprises et d’indicateurs.
  • Les indices PAB sont conçus pour présenter une faible tracking error par rapport aux indices standard basés sur la capitalisation boursière et pour pouvoir être mis en œuvre dans toutes les régions du monde, de sorte que les investisseurs peuvent les considérer comme des éléments de base de leur allocation.
Les investisseurs désireux d’aligner leurs investissements sur l’objectif à long terme de l’accord de Paris ont pu se sentir démunis compte tenu de la variété des approches faisant peu de cas du climat. Les nouveaux indices de référence alignés sur l’accord de Paris (PAB) sont venus apporter un peu de clarté.

Ces indices sont conçus pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2050. Comparé à d’autres approches ESG qui cherchent peut-être à réduire les émissions de carbone, mais qui n’ont pas nécessairement un objectif aussi précis, l’objectif est ici clairement énoncé.

Pour être efficace, la mise en œuvre d’un alignement avec l’accord de Paris doit être résolument prospective, c’est-à-dire sélectionner des entreprises qui ont élaboré des plans clairs et réalisables pour améliorer leur profil ESG et atténuer efficacement le changement climatique

Grâce aux indices de référence alignés sur l’accord de Paris, les sociétés de gestion peuvent non seulement choisir des entreprises capables de faire une vraie différence, mais aussi encourager activement ces entreprises et d’autres à agir de la sorte par la sélection et le dialogue


Les indices de référence alignés sur l’accord de Paris font leur entrée dans le vocabulaire de l’investissement

L’accord de Paris, un traité international juridiquement contraignant sur le changement climatique, a été adopté par 196 pays lors de la COP 21 en décembre 2015. Depuis lors, l’UE cherche à définir des indices de référence financiers appropriés pour garantir que cet accord se traduise par des mesures concrètes.

Les stratégies à faibles émissions de carbone qui ont vu le jour au lendemain de la COP 21 excluent généralement les activités controversées et visent pour la plupart une réduction des émissions de carbone d’environ 30 à 40 % par rapport aux indices traditionnels.

L’on aurait pu s’attendre à ce que le poids de plus en plus important des attentes et des stratégies des investisseurs depuis la COP 21 incite toutes les entreprises à tenter de réduire leurs émissions de carbone. Pourtant, cela ne s’est pas encore concrétisé : de fait, de 2020 à aujourd’hui, les émissions de carbone des entreprises de l’indice Bloomberg Developed Markets Large & Mid Cap ont même augmenté.

Decarbonisation trajectory (GHG Intensity in tCOEe/USDm)

Les PAB doivent également respecter les exigences du règlement européen sur la taxonomie de « Limitation des préjudices » en excluant les entreprises qui portent atteinte de manière significative à au moins un des six objectifs environnementaux de l’UE.

Un indice de référence prospectif, étayé par des données

L’efficacité des PAB est conditionnée par les données. Ossiam, société affiliée de Natixis Investment Managers, a choisi de s’associer à Bloomberg pour lancer son approche PAB, compte tenu de la richesse des données de Bloomberg sur les entreprises et de sa capacité à traiter les données pour créer un véritable avantage informationnel. L’indice de référence ainsi obtenu a pu intégrer les rapports et les estimations concernant quelque 50 000 entreprises.

« Nous voulions travailler avec une organisation indépendante capable d’appliquer ces règles à un très grand nombre d’entreprises, notamment pour ce qui est de l’estimation des émissions de carbone des entreprises qui ne les déclarent pas », explique Paul Lacroix, directeur de la structuration chez Ossiam.

L’avantage de cette approche réside dans le fait que l’indice de référence est à la fois prospectif et étayé par des données scientifiques. Les entreprises très polluantes ne sont pas exclues de facto de l’indice de référence si elles s’engagent à atteindre la neutralité carbone en 2050, « Nous voulons encourager les entreprises à se fixer des objectifs fondés sur des données scientifiques ». Toutefois, si elles ne parviennent pas à suivre leur plan ou à réduire leurs émissions d’au moins 7 % sur une année, elles seront remplacées dans l’indice de référence.


Une méthodologie intelligente pour de meilleurs résultats ESG

Les difficultés liées à l’évaluation des performances ESG des entreprises peuvent être surmontées grâce à une méthodologie intelligente.

Les stratégies des PAB doivent suivre le principe de précaution des Nations Unies selon lequel les données sur les émissions des entreprises ne doivent pas être sous-estimées. De nombreuses entreprises ne communiquent pas l’intégralité de leurs données sur les émissions de carbone, de sorte que les fournisseurs d’indices sont obligés de faire une estimation basée sur les moyennes du secteur. De ce fait, l’estimation peut être meilleure que le profil carbone réel (en particulier pour les gros pollueurs), ce qui décourage les entreprises à communiquer leurs émissions réelles.

Bloomberg utilise un modèle d’apprentissage automatique pour produire ses estimations et, à partir de celles-ci, incorpore une marge appropriée pour les niveaux d’émission de carbone, afin de respecter ce principe de précaution. Cela permet d’éviter les biais dans l’indice et encourage en outre les entreprises à divulguer leurs véritables émissions de carbone.

Des analyses sectorielles claires peuvent être appliquées pour tester le principe de « limitation des préjudices ». La limitation des préjudices est beaucoup plus vaste qu’un ensemble de données de controverse standard et exige un plus grand niveau de détail.

Le principe de limitation des préjudices permet d’éviter l’un des écueils de l’écoblanchiment : Les indices PAB excluent les entreprises qui obtiennent un score élevé pour l’un des six objectifs environnementaux de l’UE, mais un score faible pour les autres. Par exemple, les investisseurs peuvent considérer que l’inclusion de fabricants de véhicules électriques dans un portefeuille est positive pour leur profil ESG et pour le changement climatique. Mais que se passe-t-il si un fabricant de VE contribue à réduire la pollution dans les centres-villes, mais qu’il ne parvient pas à recycler les batteries des véhicules ou qu’il s’approvisionne en lithium dans des mines de manière non éthique ? Grâce au principe de limitation des préjudices, une telle entreprise sera exclue.

Pour Paul Lacroix : « Dans ce domaine, Bloomberg possède un avantage considérable : il peut cartographier tous les facteurs et objectifs ESG pour toutes les entreprises de l’indice. De nombreux fournisseurs de données ne sont pas en mesure de gérer la quantité et le détail des données requises. »

De même que l’obtention de données complètes sur les émissions de carbone des entreprises pose des difficultés, l’application du principe de limitation des préjudices se heurte à un manque de communication de la part des entreprises. En plus d’exclure les entreprises qui ne passent pas le test de ce principe, la solution Ossiam/Bloomberg ajoute un deuxième filtre : elle prend également en compte le niveau de conformité au principe de limitation des préjudices dans son mécanisme de pondération, en veillant à ce que l’impact positif de l’indice PAB soit au moins égal à celui de l’indice de référence.


Les indices PAB sont appelés à devenir des composantes de base

Les indices qui en résultent sont purs au regard des idéaux de l’accord de Paris. Les indices PAB respectent toutes les règles applicables, mais, surtout, ils ne comportent pas de critères ESG supplémentaires susceptibles de brouiller les pistes et de rendre plus complexe la voie vers l’objectif de 2050.

Au-delà de proposer des objectifs clairs en termes de résultats attendus, les indices PAB doivent être en mesure de fournir aux investisseurs les outils nécessaires pour faire évoluer leur exposition lorsqu’ils en ont besoin. Ossiam considère les indices PAB comme des composantes de base permettant aux investisseurs de mettre en œuvre leurs décisions d’allocation. Pour Ossiam, les indices PAB doivent répondre aux besoins des investisseurs en matière d’allocation géographique, en particulier pour les segments géographiques de niche tels que le Canada, le Japon et l’Asie-Pacifique hors Japon.

Si les investisseurs souhaitent mettre des indices PAB au cœur de leur portefeuille actions, il faut également que ceux-ci soient aussi proches que possible des indices traditionnels en termes de tracking error.

Il faudra également faire preuve de souplesse. Les directives relatives aux PAB sont définies de manière détaillée, mais sont susceptibles d’évoluer au fur et à mesure que les décideurs politiques constateront des améliorations possibles, de sorte que les fournisseurs d’indices devront eux aussi être en mesure d’évoluer. Par exemple, à l’avenir, l’UE est susceptible de prendre en compte la production d’énergie verte dans l’indice de référence.

« Il n’y a pas encore de critères concernant les énergies vertes et l’on peut s’attendre à ce que l’UE continue à adapter ses règles en ce sens », explique Paul Lacroix. « Il n’existe pas de stade final pour les PAB, les fournisseurs d’indices doivent donc être suffisamment agiles pour adapter leurs méthodologies. »

Conclusion : l’avenir des indices de référence ?

Les indices de référence alignés sur l’accord de Paris sont relativement nouveaux, mais ils attirent l’attention d’un nombre toujours plus grand d’investisseurs.

Ces investisseurs aspirent à des performances financières, mais aussi à une approche qui soit bénéfique pour les autres parties prenantes et qui contribue véritablement à la résolution de la crise climatique.

Pour Paul Lacroix : « Selon nous, à terme, les PAB seront les futurs indices de référence de la majorité des stratégies ».


Publié en novembre 2022.
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