Points clés:

  • Une mesure précise de l’empreinte carbone des investissements est essentielle pour atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique de +2°
  • Mirova, société de gestion dédiée à l’investissement responsable, a développé avec des experts une méthodologie innovante capable de calculer les émissions carbone directes, indirectes et évitées d'une société, tout le long de la phase de vie du produit, afin d’établir une feuille de route pour réorienter les investissements.
  • Les fonds gérés passivement n’intègrent pas la problématique du carbone. La plupart des indices reflètent une économie carbonée et suivent une trajectoire climatique de 4,5-5,5°, laissant augurer des effets collatéraux négatifs sérieux.
  • Une gestion active, soucieuse du climat, peut réduire les risques à long terme, encourager l’innovation et créer de nouvelles opportunités dans une économie en transition.
Seules des stratégies de gestion actives et prenant en compte l’impact sur le climat sont compatibles avec un objectif de réchauffement climatique de +2°

Le monde change. Les investisseurs ne peuvent plus considérer que les stratégies et les indices existants, clairement représentatifs de la « vieille » économie, sont suffisants pour mener à bien la transition actuelle vers la « nouvelle » économie. Cette observation vaut notamment pour les questions environnementales à la lumière de l’Accord de Paris sur le climat, car les objectifs de développement durable des Nations Unies deviennent la norme des évaluations des stratégies d’investissement, tandis que la pression réglementaire et du public se renforce.

Depuis l’année dernière par exemple, l’article 173 de la loi française sur la Transition Energétique exige des investisseurs qu'ils recensent dans un rapport les impacts non financiers de leurs investissements. Le public, composé en définitive des investisseurs finaux, est de plus en plus exigeant dans ses appels à l’action pour combattre le changement climatique. Peu importe qu’il s’agisse d’une motivation morale pour protéger l’environnement ou d’un désir d’éviter les risques associés à cette transition économique, il est temps que les investisseurs institutionnels prennent en compte les impacts ESG de leurs investissements.

La trajectoire est claire. Mais, avant de fixer des objectifs, il est important d’analyser le point de départ : une méthodologie robuste et fiable de l’empreinte carbone qui sert d'outil de base pour analyser et améliorer l’impact climatique.

L’art d’interpréter les empreintes carbone

Il existe plusieurs méthodes de mesure des empreintes carbone des investissements, mais elles ne prennent pas en compte en général le modèle économique complet d'une société. Certaines se fondent exclusivement sur les émissions directes d'une société et celles provenant de son utilisation de l’énergie. D’autres ne tiennent pas compte des avantages que présentent les produits, par des mesures comme celle des émissions évitées. Les deux méthodes sont essentielles pour comprendre les impacts climatiques d'une entreprise, et par conséquent d'un portefeuille.

Tout d’abord, la seule analyse des émissions directes et de l'utilisation de l’énergie ne prend pas en compte les émissions de la chaîne d’approvisionnement ou de la phase d’utilisation. L’empreinte carbone des sociétés d’extraction du pétrole et de gaz vient essentiellement de l'utilisation de leurs produits par le consommateur final ; cet élément n’est pris en compte que si les émissions de la phase d'utilisation le sont. Cet exemple, aussi simple qu'il soit, illustre à lui-seul que les seules émissions directes de l’émetteur ne peuvent décrire de manière adéquate ses impacts climatiques, et donnent potentiellement une fausse représentation de l’exposition au risque de la société.

Examinons maintenant une société qui fabrique des cosmétiques et une société qui fabrique des éoliennes. Si l’on analyse les émissions directes et d’utilisation de l’énergie, les empreintes carbone sont les mêmes. Mais cette vision est contraire à la logique : un fabricant d’éoliennes ne contribue-t-il pas bien davantage à la transition énergétique ? C’est pourquoi il est essentiel de prendre également en compte les émissions évitées par les activités de la société en fonction du mix énergétique régional. Les émissions évitées par la société qui fabrique des éoliennes seront bien plus importantes que celles évitées par la société de cosmétiques, ce qui démontre l’ampleur bien supérieure de ses impacts positifs sur le climat.

En tant que gérant d’actifs, nous sommes convaincus que la mesure des empreintes carbone de nos investissements est un aspect crucial. Comme nous n’étions pas satisfaits des méthodes existantes, nous avons décidé de travailler avec des experts pour développer une méthodologie innovante capable de calculer les émissions évitées pendant le processus de production et celles évitées pendant la durée d’utilisation. Ces données permettent d’élaborer un indicateur révélateur de scénario climatique qui nous aide à comprendre les impacts de nos stratégies et fournit une feuille de route de réorientation des investissements.

Nous suivons les indices : sommes-nous sur la mauvaise route ?

Nous estimons que la première étape que les investisseurs devraient franchir est de reconnaître la nécessité d'investir en respectant l’objectif international de limitation du réchauffement climatique à 2°C. Comprendre les différentes approches de la comptabilisation du carbone et tenir compte des opportunités comme des risques climatiques est la seconde étape. Et la plus importante de toutes : agir.

Les indices ont encore beaucoup à faire dans la mesure où les aspects climatiques sont concernés. La plupart représentent une économie sur la voie d’un scénario climatique de 4,5°C à 5,5°C, synonyme de graves effets défavorables. Les secteurs les plus exposés au changement climatique (l’énergie, les ressources, le bâtiment et la mobilité) représentent une partie substantielle des principaux indices, et les grandes sociétés de ces secteurs n'ont pas encore développé suffisamment de solutions innovantes pour compenser leur présence et leurs contributions à l’économie basée sur les combustibles fossiles. Cette situation se reflète dans la richesse de grands groupes industriels dans l’économie mondiale, ainsi que le défaut de capital-risque pour les nouvelles sociétés. Par conséquent, les fonds gérés passivement qui suivent les indices traditionnels sont restés ancrés dans la « vieille » économie sans chercher prendre en compte la « nouvelle » économie, à faible émission de carbone.

Les stratégies reposant sur les principaux indices du marché ne suffisent donc pas à atténuer les divers risques associés au changement climatique. La gestion passive, qui n’est rien de plus que le choix de ne pas choisir, va cette fois échouer. Mais il reste plusieurs voies possibles pour faire des investissements plus respectueux du climat, telles que les stratégies de gestion actives prenant en compte les émissions de carbone qui ne sont pas étroitement liées aux indices.

Prochaines étapes pour les investisseurs

Les gérants actifs peuvent allouer le capital à leur disposition en tant compte des risques environnementaux, sociaux, de gouvernance, réglementaires et de réputation. Si ces stratégies sont bien conçues, elles se nourrissent elles-mêmes : si l’on saisit de nouvelles opportunités d'investissements, on obtient de meilleurs profits à moyen terme tout en atténuant le changement climatique, ce qui à son tour assure de meilleurs profits sur le long terme. Cette approche de gestion active consciente du carbone ne réduit pas seulement le risque à long terme, elle encourage l’innovation, ce qui peut conduire à d’autres opportunités liées à l’économie en transition.

Ainsi, les investisseurs cherchant à réduire les impacts climatiques de leurs investissements et à obtenir des performances à long terme peuvent rechercher des gérants d’actifs qui ont analysé de manière approfondie la tâche qui nous attend et commencé à s’y atteler. Jusqu’à ce que les méthodologies de définition de l’empreinte carbone pour créer des indices prenant en considération la faible émission de carbone soient élaborées et appliquées, les offres consistent principalement en stratégies gérées activement qui prennent en compte les impacts des émissions, bien que des différences méthodologiques puissent entraîner des niveaux différents d'impact. Chez Mirova, nous travaillons pour diminuer l’impact carbone de nos stratégies, pour nous aligner sur l’objectif de 2°C, sans entraver leur performance. Nos fonds actions, consolidés, sont aujourd’hui compatibles avec un scénario de 1,5°C, contre 2,9°C il y a deux ans. Nous y sommes parvenus en recherchant des opportunités d’investissement qui vont au-delà de l’évidence : non seulement les fabricants d’équipements d’énergie renouvelable mais également dans toute la chaîne de valeur de l’énergie renouvelable et des solutions d’efficacité énergétique. Et non seulement les grandes sociétés présentes dans les indices, mais également les sociétés de taille moyenne aux modèles économiques rationnels qui proposent des solutions innovantes. Par cette gestion active, consciente des émissions de carbone de stratégies à la fois diversifiées et thématiques, Mirova a substantiellement réduit le profil climatique de ses investissements, et donc son exposition aux risques associés, dans le but de générer une performance durable à long terme.

Le monde change, et nous changeons aussi. La finance peut et doit jouer un rôle dans la transition vers la « nouvelle » économie et pour conjurer les pires effets du changement climatique en fournissant des solutions d’investissement conçues pour traiter les opportunités et les risques. Petit à petit, l’empreinte carbone des investisseurs peut s’atténuer.
Publié en septembre 2018

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