Comment les assureurs peuvent tirer profit de la combinaison de services sur mesure et d’une gestion active.

Points clés

  • Dans le secteur de l’assurance, les certitudes du passé s’estompent. Une approche multidimensionnelle qui prend en compte les objectifs spécifiques des assureurs et les aide à intégrer des facteurs réglementaires, comptables, financiers et extra financiers est désormais primordiale.
  • Les assureurs recherchent des partenariats avec des gestionnaires d’actifs globaux qui peuvent offrir une vision à 360 degrés de leurs objectifs et contraintes en alliant des services et des investissements sur une plateforme technologique intégrée. Un guichet unique épaulé par des équipes dédiées aide les assureurs à déterminer les stratégies d’investissement qui répondent à leurs objectifs multiples.
  • Les gestionnaires d’actifs doivent être capables d’offrir des capacités clés d’investissement comme la gestion active, tant pour les actions que les obligations, les allocations d’actifs, ainsi qu’une approche ESG intégrée. Les assureurs plus petits en particulier recherchent de l’aide dans la conception de leur approche et leurs politiques ESG.
Les besoins du secteur de l’assurance sont très différents de ceux de la plupart des investisseurs et nécessitent une approche de spécialiste.

« Nous nous sommes concentrés sur ce marché depuis 30 ans et nous comprenons qu’une approche d’investissement générique ne convient pas aux besoins en évolution des assureurs >>, indique Philippe Setbon, CEO d’Ostrum Asset Management (Ostrum AM), affilié de Natixis Investment Managers.

De quoi les assureurs ont-ils donc besoin ?
Selon lui, des stratégies actives personnalisées qui correspondent exactement aux flux de trésorerie associés aux engagements et aux prévisions de croissance sont l’exigence minimale absolue. Etant donné les très faibles rendements de l’investissement et la hausse des coûts opérationnels, les assureurs attendent une expertise plus grande encore associée à des frais toujours plus bas. Pour y parvenir, ils ont besoin de gestionnaires d’actifs globaux, capables de s’adapter à toutes les échelles.

Par ailleurs, la plupart veulent que les questions ESG1 soient intégrées dans leurs actifs, quel que soit le secteur, la stratégie ou la région. Les assureurs plus petits en particulier recherchent de l’aide dans la conception de leur approche et leurs politiques ESG.

C’est beaucoup demander. Mais il reste une importante lacune à combler. Il s’agit d’identifier des besoins non satisfaits et de les relier à des stratégies d’investissement. Ce lien peut être établi par des services de spécialiste, l’analyse et le conseil. « Ce n’est qu’en alliant le service et les investissements de façon pertinente, que les véritables besoins des assureurs peuvent être identifiés et satisfaits >>, déclare M. Setbon.

Une période compliquée pour les assureurs
Récapitulons la situation pour les assureurs aujourd’hui.

Une décennie après la crise financière, le bilan est lourd. La réglementation, en particulier, est devenue omniprésente et plus complexe. C’est particulièrement vrai en Europe, mais les autres régions ont adopté des réglementations similaires qui visent à garantir une capitalisation suffisante des assureurs et à ce que ces derniers ne posent qu’un risque réduit aux systèmes financiers.

Une réglementation en évolution rapide, comme le FRPS2 en France, l’IFRS3 et le règlement SFDR4, alliée aux demandes croissantes des investisseurs, ont renforcé le besoin de numérisation, de gestion effective des données, ce qui a empêtré les assureurs dans des opérations pluriannuelles et coûteuses de mise à jour de leurs capacités informatiques.

La réglementation a aussi été l’un des catalyseurs de la révolution de l’investissement ESG, suscitant, dans de nombreux cas, un réexamen des portefeuilles. D’autres catalyseurs incluent la pression des clients et les attentes sociétales autour des questions ESG.

Sans compter que, les politiques des banques centrales ont fait baisser les taux d’intérêt et ont changé la nature du risque par rapport au rendement. A la recherche de rendement, les assureurs investissent dans des actifs plus risqués comme des actions génératrices de revenus. Non seulement cela pose un risque pour le capital, mais va à l’encontre de la régulation qui impose des exigences de fonds propres plus élevées pour de tels investissements.

Ces nombreux défis ont mis une très forte pression sur les résultats et les modèles d’affaires des assureurs. Pour être utiles au secteur de l’assurance, les gestionnaires d’actifs doivent anticiper et répondre directement à ces défis.

Investissement géré activement et mis en œuvre à grande échelle
Les gestionnaires d’actifs doivent être capables d’offrir des capacités clés d’investissement comme la gestion active, tant pour les actions que les obligations, une recherche fondamentale et quantitative, ainsi qu’une stratégie ESG intégrée. La gestion active est historiquement associée aux actions, mais les faibles rendements exigent d’appliquer aussi une approche active aux obligations, la base des portefeuilles d’assurance.

Il existe de nombreuses façons d’optimiser un portefeuille obligataire, dont des stratégies actives, qui visent un niveau souhaité de revenu. Ces stratégies cherchent à obtenir des rendements stables en mettant la priorité sur la minimisation des pertes dans le portefeuille. Pour ce faire, tous les risques de crédit dans le portefeuille doivent être continûment surveillés et dynamiquement gérés. De même, les stratégies d’adossement actif/passif (ALM) doivent suivre une approche plus dynamique que dans le passé. L’adossement actif/passif ne peut plus se contenter d’une approche passive de récolte des rendements et de stratégies de portage.

La gestion active bien menée améliore le ratio risque/rendement, mais suppose aussi des recherches approfondies et a donc un coût. Ce coût doit être compensé par des économies sur d’autres maillons de la chaîne de valeur afin de contrôler les frais de gestion des actifs pour les assureurs. « Il est essentiel d’avoir de faibles coûts de production. Pour être clair, c’est très différent d’une gestion d’actifs à bas coûts >>, précise M. Setbon.

De faibles coûts de production s’obtiennent par une économie d’échelle et un savoir-faire pour rationaliser et mutualiser les processus. Ceci n’est possible que si le gestionnaire d’actifs dispose de considérables ressources : grâce à sa fusion en 2020 avec la branche gestion d’actifs de La Banque Postale, une des plus importantes sociétés financières françaises, Ostrum AM gère désormais quelque 440 milliards d’euros d’actifs et compte près de 400 collaborateurs. Ostrum AM a développé sa gamme de produits, en particulier en renforçant ses stratégies ALM pour les assureurs partout en Europe et, de plus en plus en Asie. « La taille nous permet de proposer des coûts de transaction moindres et d’offrir des prix compétitifs tout en maintenant la gamme et la qualité de stratégies qui correspondent à tous les types d’assureurs >>, continue M. Setbon.

Une plateforme technologique qui ajoute de la valeur
Une plateforme technologique efficace est la clé de la rationalisation non seulement des coûts, mais aussi des services offerts aux assureurs.

La plateforme technologique d’Ostrum AM comprend une vaste gamme d’outils et de services d’investissement, du middle office, aux services de gestion des risques et de la conformité, en passant par des outils de déclaration à l’appui de la prise de décision d’investissement.

Elle est totalement transparente, ce qui permet aux assureurs de voir leurs portefeuilles de façon synthétique et détaillée, dont leurs investissements dans des actifs physiques pour lesquels des données numériques font souvent défaut. Les assureurs ont accès à la performance financière, à la performance comptable, aux données réglementaires et même à des mises à jour de scores ESG dans le portefeuille. La plateforme est connectée aux fonctions de support, aux données d’analyse et de processus, ce qui facilite les déclarations aux conseils d’administration, aux autorités de réglementation et aux clients.

Toutes les informations étant en un seul endroit, il est possible de les analyser pour identifier les besoins éventuels actuels et futurs qui n’ont pas été totalement satisfaits.

La pièce manquante du puzzle
Une plateforme technologique efficace alliée à une équipe humaine de solutions est la pièce manquante du puzzle dans de nombreuses offres de gestion d’actifs destinées aux assureurs.

« Une équipe chevronnée, suffisamment nombreuse et dédiée à l’assurance peut aider à mieux déterminer les objectifs stratégiques d’un assureur, ajoute
Gaëlle Malléjac, directrice des Gestions assurances et solutions ALM chez Ostrum AM. Cette équipe a l’expérience nécessaire pour générer des analyses et des solutions sur mesure afin de répondre aux besoins des assureurs en matière de gestion actif/ passif (ALM), de couverture, de contraintes réglementaires et autres. >>

L’équipe de solutions d’assurance peut évaluer l’univers optimal d’investissement en revenu fixe et en actions pour répondre aux objectifs définis et examiner la valeur ajoutée potentielle d’investissements non traditionnels. L’équipe peut planifier la trajectoire potentielle de l’allocation vers son objectif. Elle peut également analyser les flux potentiels et dans quelle mesure ces flux seront impactés par différents scénarios de marché.

Le résultat souhaité peut être évalué de différentes façons, dont le rendement comptable, la solvabilité et d’autres ratios, les plus-values et les pertes, les flux de trésorerie, entre autres. « Tout dépend entièrement des critères importants pour un assureur particulier. Notre approche est totalement personnalisée », précise Mme Malléjac.

Rester à l’avant-garde des questions ESG pour les assureurs
Le lien entre performance et service peut également ajouter de la valeur à la performance non financière. Via un partenariat étroit et un dialogue sur une longue période entre Ostrum AM et un important assureur client, il est apparu évident que l’assureur voulait rester à l’avant-garde des attentes du marché sur les questions ESG et se lancer dans son expérience ESG.

Ostrum AM, qui a identifié que l’assureur ne pouvait pas mettre en œuvre des enjeux ESG sur l’ensemble de ses investissements en une seule étape, l’a guidé dans un processus pluriannuel toujours en cours à l’heure actuelle (voir Figure 1 ci-dessous).

La première étape de l’assureur, il y a quelque cinq ans, a été de s’engager sur les Principes pour l’investissement responsable des Nations Unies (PRI5). Il a été conseillé à l’assureur de mettre en œuvre des politiques d’exclusion et, plus tard, d’intégrer une analyse ESG sur l’ensemble du portefeuille. Il s’est ensuite fermement engagé à respecter l’objectif de 2°C de hausse des températures.

Avec un cadre ESG désormais clairement articulé, le chemin pour passer à un portefeuille composé à 100 % d’actifs respectueux de facteurs ESG n’était pas aussi long que s’il avait fallu le parcourir en une seule étape. L’assureur a maintenant effectué quelques investissements verts et les prochaines phases sont en cours d’élaboration.

Les portefeuilles obligataires peuvent-ils intégrer des critères ESG6 ?
L’assureur ci-dessus n’est pas le seul dans cette situation. La plupart des assureurs sont quelque part le long de ce chemin, même si la plupart en sont encore aux prémices. « Les facteurs ESG sont dorénavant d’ordre stratégique. Nous discutons littéralement au quotidien de questions ESG avec des assureurs et leurs besoins sont tous différents », déclare Mme Malléjac. Les approches ESG s’affinent rapidement, et de nombreux assureurs définissent des objectifs quantitatifs pour leurs stratégies ESG et mettent en place des systèmes de déclaration y afférents.

« En tant que gestionnaire d’actifs, il est essentiel de disposer de ressources importantes à cet effet, précise Mme Malléjac. Il ne s’agit pas d’une activité complémentaire, c’est le cœur même de l’activité. »

Les ressources nécessaires sont encore plus grandes si, comme pour Ostrum AM, 420 milliards d’euros sur un total de 440 milliards d’euros d’actifs sous gestion sont des titres obligataires. Ostrum AM a mis en place une équipe ESG dédiée et a développé une approche interne de l’investissement ESG pour l’obligataire, dont les emprunts souverains, les obligations investment grade et le haut rendement.

« Nous vivons dans un monde construit sur la dette, où la dette augmente d’année en année, continue Mme Malléjac. En tant qu’actionnaires ou détenteurs d’obligations, si nous ne dialoguons pas avec les émetteurs, nous ne pourrons jamais faire la transition ESG ». L’approche ESG d’Ostrum AM privilégie le dialogue actif avec les émetteurs pour mettre la pression sur les sociétés détenues afin qu’elles agissent plus rapidement et plus résolument. La logique est que l’intervention auprès des entreprises peut être plus productif que la simple exclusion.

Exemple de l’expérience d’un investisseur

En 2020, Ostrum AM a mené plus de 600 réunions et téléconférences avec des sociétés sur des sujets à la fois financiers et non financiers, et a dialogué avec 53 sociétés sur des questions spécifiquement ESG. « Nos clients veulent des portefeuilles respectueux des enjeux ESG. Nous répondons à leurs attentes en définissant des objectifs et en les mettant en œuvre dans leur stratégie d’investissement », continue Mme Malléjac.

Des solutions multidimensionnelles pour un secteur multifacette
Dans le secteur de l’assurance, les certitudes du passé s’estompent.

Les gestionnaires d’actifs ne peuvent plus suivre une approche unidimensionnelle en offrant simplement une gamme d’actifs aux assureurs. Une approche multidimensionnelle qui prend en compte les objectifs spécifiques des assureurs et les aide à intégrer des facteurs réglementaires, financiers, comptables et extra financiers est désormais primordiale.

M. Setbon explique : « Plus que jamais, les assureurs recherchent des partenariats avec des gestionnaires d’actifs qui peuvent offrir une vision à 360 degrés de leurs besoins et des investissements qui répondent précisément et favorablement à ces besoins ».

Le secteur de l’assurance finira par se concentrer dans les années à venir et les assureurs rechercheront des partenariats d’affaires à l’international. Ils auront besoin de partenaires pour les accompagner dans cette phase de croissance.
1 ESG : Les questions Environnementales, Sociales et de Gouvernance
2 Fond de retraite professionnelle supplémentaire
3 International financial reporting standards (normes internationales d’information financière)
4 Règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers
5 Les PRI affectent l’une des six gammes de performances (de E à A+) pour chaque module pertinent. A+ est la note la plus élevée alors que E est la plus faible. Veuillez consulter la page https://www.unpri.org/reporting-and-assessment/how-investors-are-assessed-on-their-reporting/3066.article#RF pour en savoir plus sur la méthodologie d’évaluation des PRI de l’ONU. Ostrum AM a été l’un des premiers gestionnaires d’actifs français à signer les PRI en 2008. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur www.unpri.org. Les références à un classement, un prix et/ou une note ne sont pas une garantie de résultats futurs du fonds ni de la société de gestion.
6 « L’intégration ESG fait référence à l’inclusion d’enjeux ESG dans les analyses d’investissement et les processus décisionnels. L’approche de l’intégration ESG varie en fonction des stratégies. Elle ne suppose pas nécessairement que les véhicules d’investissement cherchent aussi à générer un impact ESG positif ».

Ostrum Asset Management
Une société affiliée à Natixis Investment Managers.
Société anonyme avec Conseil d’Administration.
Capital €48 518 602.
Réglementée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) sous le numéro GP 18000014.
RCS Paris n° 525 192 753.
43 Avenue Pierre Mendès-France, 75013 Paris, France.
www.ostrum.com

Natixis Investment Managers
Natixis Investment Managers est une filiale de Natixis.
Société de gestion de portefeuille - Société anonyme de droit français
RCS Paris n° 453 952 681
Siège social : 43 avenue Pierre Mendès France, 75013 Paris.
www.im.natixis.com

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